par julien.demets

FC Nantes : son retour, MDZ, Girard... Rongier fait le tour de l'actu nantaise

Victime d'une rupture des ligaments fin octobre, Valentin Rongier a repris l'entraînement et réagit aux remous actuels à la tête du FC Nantes.

Le FC Nantes a accueilli Caen pour boucler sa saison à domicile. Un rendez-vous particulier pour Valentin Rongier qui, lors du match aller, s’était gravement blessé. Après six mois et demi de soins et de galère, Rongier a retrouvé le moral pour faire son retour dans le groupe à l’entraînement et se dit prêt à repartir pour une nouvelle saison avec les Canaris, plus fort que jamais.

But! Nantes : Avant le match face à Caen, vous avez pris part à une opposition à l’entraînement. Était-ce la première fois ?Valentin Rongier : Oui, ça l’était. J’avais repris depuis deux semaines avec le groupe sur des petits jeux de conservation (de ballon), mais là c’était mon premier entraînement sur grand terrain. Ca fait vraiment plaisir de retrouver le groupe d’une part et de refaire son job d’une autre part. C’était vraiment agréable. J’avais de bonnes sensations même s’il me manque encore quelques repères.

Justement, vous avez repris une vie normale de footballeur juste avant le match de Nantes face à Caen. Or c’est au match aller que vous vous étiez blessé…J’ai quasiment tourné la page. Je la tournerai vraiment quand je referai un match officiel, que ce soit en CFA ou en pro. C’est vrai que maintenant j’ai de moins en moins d’appréhension et ça aurait été encore plus beau si j’avais pu reprendre contre Caen mais c’était trop tôt. Je ne voulais pas prendre de risque pour l’avenir. Je veux me donner toutes les chances pour faire une bonne carrière et ça passe par une bonne rééducation et une bonne réathlétisation donc il me reste encore un peu de travail.

A-t-on une chance de vous revoir sur un terrain d’ici la fin de la saison, en CFA notamment ?A 80-90% de chance, en effet, ça sera niet mais il faut voir, car le championnat de CFA se termine un peu plus tard. Il faut en discuter avec le staff médical mais pour l’instant, ce n’est qu’une hypothèse qui est faible. Moi j’ai envie de jouer mais il y a une contrepartie, avec un risque. La cicatrisation de la greffe, c’est un an, et là, ça ne fait que six mois et demi et il y a donc un risque. Mais j’ai de moins en moins d’appréhension, et même si rien ne peut m’arriver, je veux quand même mettre toutes les chances de mon côté pour bien reprendre l’année prochaine et faire une vraie saison.

Vous aurez en tout cas l’avantage d’avoir une bonne préparation avant la saison prochaine pour repartir de bon pied !Oui. Mais là j’ai déjà l’impression de m’être bien remis à niveau car je bosse avec les préparateurs physiques depuis plusieurs mois. Là je me sens bien ! J’en ai bouffé des séances de physiques. Que ce soit du sprint ou de l’aérobie ! Mais c’est vrai que ça sera un avantage de refaire une préparation, de repartir à zéro avec tout le monde.

“C’est le bon côté de ma blessure. Je me suis blessé à une période où pour moi la saison était terminée mais, au moins, je pourrai reprendre avec tout le monde.”

Vous avez un soutien de poids pendant votre convalescence puisque votre frère, Guillaume, qui joue à Orvault et qui s’est lui aussi blessé au même moment ?Il s’est blessé deux semaines après moi, une rupture du talon d’Achille. Mais que ce soit mon frère, mon autre frère, mes parents ou ma copine, eux étaient tous là, un vrai soutien de poids en effet. J’ai la chance d’être Nantais et d’avoir pu profiter de ce soutien-là parce que c’était vraiment important de ne pas se sentir seul dans ce moment-là.

La même blessure dans un autre club ou à l’étranger, c’est plus difficile à gérer ?C’est beaucoup plus compliqué, je pense. Pour moi, il y a eu plusieurs fois où c’était vraiment dur parce que quand tu te blesses tu ne fais plus ton job, tu n’es plus personne. Et là, c’est important de se retrouver et de bénéficier du soutien des proches, des vrais amis qui sont là pour tenter de remonter le moral en te disant que ça va aller. Mais en te disant aussi que c’est dur car ça ne sert à rien de dire justement que ça n’est rien car on sait que c’est une grosse blessure. Ça m’a beaucoup apporté et aidé.

Vous avez eu la sensation de vivre en marge du groupe pendant ces six mois ?J’étais un peu écarté mais c’est naturel, ce n’est pas voulu de la part des gars ou de ma part. Eux partaient s’entraîner le matin pendant que je restais en soins. Pour les déplacements, ils prenaient l’avion ensembles, avec les mises au vert ensemble donc ils ont vécu des moments où je n’étais pas là. Mais ils m’ont soutenu aussi. Et quand j’étais dans le vestiaire, ça se passait très bien. Je ne me sentais pas à l’écart mais tu vis un peu à côté de leur quotidien. Ce n’est plus ta routine alors que ça reste la leur…

Le point positif dans votre situation c’est que votre saison n’a certes pas été très longue mais vous avez sans doute inscrit le plus beau but de Nantes (face à Troyes) ?(sourire) Je ne sais pas si c’est un point positif mais si les gens gardent un souvenir de moi sur le terrain et que c’est celui-là, ça me convient. C’était un bon moment pour moi aussi, c’était mon premier but en L1. Mais j’espère ne pas m’arrêter là et en marquer d’autres l’année prochaine !

Vous avez consommé du foot pendant votre convalescence ?Oui, ça ne m’a pas dégoûté du foot, je suis un passionné ! Je regardais tous les matches en France, en Angleterre, en Espagne, pour essayer de m’en inspirer. Certains disent que parfois on revint meilleur sur le terrain car pendant la blessure on apprend, on regarde. Je vais donc essayer de réussir ça !

"Girard ? S'il vient à Nantes et qu'on est champions, ce sera avec grand plaisir !"

Vous avez donc suivi le titre décroché par Leicester en Angleterre. Qu’est ce que cela vous a inspiré ?Ca m’inspire que l’argent ne fait pas tout. Leur équipe ne coûte, je crois, que 30 millions de livres et ils ont fait une saison extraordinaire, avec des joueurs de qualité sur qui on n’a pas cru non plus comme (Riyad) Mahrez qui a fait fausse route en France. Maintenant, on voit le niveau auquel il évolue, c’est assez exceptionnel. On se dit que le foot reste beau, ça va très vite d’un côté comme de l’autre. C’est pour ce genre de moment-là que je fais du foot ! Etre champion d’Angleterre avec une équipe comme ça, c’est magnifique. Ca veut dire que même si on est individuellement en dessous, on peut réaliser de grandes choses collectivement. Il y avait une harmonie dans leur groupe autour de leur coach. Ça arrive des exploits ! Quand Montpellier a été champion, ils avaient fait une très belle saison mais ils n’avaient pas de joueurs exceptionnels non plus.

Montpellier a été champion avec René Girard, le fut entraîneur de Nantes…S’il vient à Nantes et qu’on est champions, ça sera avec grand plaisir !

Le départ de Michel Der Zakarian marquera en tout cas la fin d’un cycle au FC Nantes…C’est lui qui m’a lancé en L1, il a cru en moi alors que ce n’était pas le cas pour d’autres. Il m’a soutenu et donné ma chance. Ça me fait quelque chose qu’il parte car c’est quelqu’un que j’apprécie. C’est un coach avec des valeurs humaines très fortes. Mais c’est le football, il y a des joueurs et des entraîneurs qui viennent et qui s’en vont. J’espère qu’il trouvera un club et bienvenu au nouvel entraîneur.

Propos recueillis par Charles GUYARD

Retrouvez cet entretien et beaucoup d'autres dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosques ou sur notre boutique.

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Victime d'une rupture des ligaments fin octobre, Valentin Rongier a repris l'entraînement et réagit aux remous actuels à la tête du FC Nantes.

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Rédacteur
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