par julien.demets

Nantes - EXCLU Fénillat : "Pour un joueur qui réussit, dix ne perçent pas"

A bientôt 34 ans, c’est sans doute le cadet des directeurs de centre de formation en France mais, comme il le dit lui-même, il n’est “pas tout jeune en tant qu’éducateur” puisqu’il compte douze années d’expérience en ce domaine.

Façonné à la sauce Jonelière, il a donc lui-même pris les commandes d’une institution qui fonctionne aujourd’hui, selon les versions avec un budget compris entre 3 et 5 M€ par saison.

But! Nantes : Samuel, quel est l’effectif actuel du centre de formation ?Samuel FENILLAT : Il y a en ce moment 38 internes logés au centre, de 15 à 18 ans. Et dés qu’ils sont majeurs, ils deviennent automatiquement externes. Ceux-là constituent en majorité la réserve, soit une vingtaine de joueurs. En tout, ça fait 60 joueurs. Ce chiffre est stable par rapport à l’année dernière, qu’on a diminué par rapport à avant où on était 80. On fait parti de la moyenne en France.

Le centre est-il toujours attractif ? Il a toujours une image. Il y a aussi les structures, un passé, une scolarité, un savoir-faire. Maintenant, on est en L2 et les jeunes générations, elles, n’ont pas forcément connu la belle époque du club. C’est plus les parents. Je pense qu’on est encore attractif. D’autant plus aujourd’hui que de nombreux clubs ont des problèmes financiers et l’aspect financier, justement, n’est plus le seul argument. Maintenant, ils (ndlr : les parents) sont attentifs à l’environnement, la structure, la scolarité. Ces arguments ont plus de poids aujourd’hui.

Y a-t-il beaucoup de pertes entre les joueurs repérés et ceux qui viennent ici et percent ?Sur les 60 qui constituent le centre, 60 ne deviendront pas pro. En général, seuls 10% y parviendront, donc six environ. Voilà pourquoi l’ensemble du projet est important. Le sportif, bien sûr, mais aussi l’aspect scolaire. On est aussi là pour leur apporter une scolarité de qualité, de manière à ce que ces jeunes ne soient pas lésés si demain on était amené à séparer nos chemins. Il faut aussi prendre en compte ça car il y a un taux d’échec et on ne peut pas simplement se concentrer sur l’aspect sportif.

Combien ça coûte un jeune en centre de formation ?C’est difficile à dire car les profils sont différents en fonction des âges, des origines,… mais en général, un jeune coûté autour de 50 000€ par an. C’est un gros investissement qui englobe tout, la nourriture, les voyages, l’internat. C’est un coût pas négligeable mais c’est rentable dans le temps car quand il commence ils sont un peu moins chers que quand on va chercher d’autres joueurs. On la vu ces dernières années, les joueurs qui ont rapporté de l’argent sont surtout des jeunes formés au club donc c’est le meilleur investissement à la fois sportif et économique.

Quelles sont les relations entre les staffs pros et du centre de formation ?Ce sont des échanges au quotidien, lorsqu’il faut intégrer certains jeunes aux entraînements. Le staff pro suit aussi les équipes de jeunes. Ca créer du lien pour que les jeunes se sentent regardés, observés. Ca arrive régulièrement que des jeunes aillent à l’entraînement des pros.

Essayez-vous d’avoir en fil rouge une idée similaire de jouer des équipes jeunes à celle des pros ?Il y a des exigences différentes entre l’objectif de remonter en L1 et celui de former des jeunes. Au centre, le résultat d’un match est forcément moins primordial qu’en pros, du coup on peut insister un peu plus sur certains éléments.

Propos recueillis par Charles GUYARD.

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Pour résumer

A bientôt 34 ans, c’est sans doute le cadet des directeurs de centre de formation en France.

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