par julien.perez

ASSE - Chronique verte : Pas de pardon, mais des solutions

Chaque semaine, Benjamin Danet, supporter invétéré de l’ASSE et directeur général des Editions But!, vous donne son sentiment sur l’actualité des Verts.

Humiliés par notre pire ennemi, dimanche dernier dans le Chaudron, les Verts nous ont offert un spectacle indigne. Une fois de plus, une fois de trop. Et comme il n’y a pas de fatalité à soutenir des joueurs en qui nous ne nous reconnaissons plus, nous souhaitons appuyer là où ça fait mal. Il est temps, grand temps même, que certaines choses changent.

1. Revoir le secteur médical de fond en comble

Tout sauf une nouveauté. Des mois, même, que ça dure avec une infirmerie qui déborde, des joueurs “qui se pètent” toutes les semaines et une absence totale de réponse en provenance du club. On pensait, sous l’ère Christophe Galtier, avoir connu le pire en début de saison dernière lors d’un match épique à Nantes (0-0) avec plusieurs joueurs au tapis. Ou lors du reste de la saison avec des éléments clés sans cesse privés de compétition.

Et bien non, à l’ASSE, le temps passe mais rien ne change. Et les joueurs continuent bien évidemment de se blesser. Pour la saison 2017-18, nous en sommes déjà à Hamouma, M’Bengue, Pajot, Maïga, Perrin, Pierre-Gabriel, Silva, Cabella, Diony, Söderlund… La liste, depuis, se complète semaine après semaine. Et attention car dans le Forez, on a récemment décidé d’innover avec le tragi-comique : Romain Hamouma qui se claque (deux mois d’absence) en tirant un corner contre l’Olympique Lyonnais. Tellement bien tiré, d’ailleurs, qu’ilna conduit à l’ouverture du score de Memphis Depay. On pourrait presque, et tel est le drame, rire de tout ça, si cela n’avait pas une influence directe sur les (mauvais) résultats. Car ce n’est un secret pour personne, la défense sans Loïs Perrin et le secteur offensif (si pauvre) sans Rémy Cabella, ce n’est plus une équipe compétitive que nous soutenons. En guise d’explication avancée la saison dernière, l’état du terrain de Geoffroy-Guichard, et surtout pas la préparation, les méthodes d’entraînement, les soins avant ou après les matches ou encore l’hygiène de vie. Désolé, mais on a du mal à accepter cette éternelle faute du terrain ou des autres et on aimerait vite que l’état-major de l’ASSE se penche sur la qualité de son secteur médical. Car oui, on insiste lourdement là-dessus, il y a un problème. Et pas un petit.

2. Jouer, aller de l’avant et arrêter de bétonner

Pas un match, récemment, sans que l’on se demande pourquoi et comment Oscar Garcia choisit son onze de départ. Nouvelle preuve face à l’Olympique Lyonnais avec, comme l’a justement remarqué Laurent Paganelli sur le bord du terrain, le statut de remplaçant offert à Bryan Dabo lors d’un match où nous aurions bien eu besoin de sa combativité. Plus largement, et la déception Oscar Garcia vient de là, l’entraîneur espagnol reste dans la même optique que son prédécesseur : ne pas prendre de but. Avec une obsession : bétonner derrière. On se retrouve donc, impuissants que nous sommes, à soutenir une équipe qui ne se procure que très peu d’occasions. A voir une équipe qui joue latéralement et qui ne crée rien balle au pied. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Avec quatre ou cinq défenseurs, dont des latéraux qui ne savent pas centrer, l’ASSE souhaite avant tout assurer ses arrières, pour ensuite titulariser des joueurs à la technique ô combien limitée. Pajot ? Récupérateur. Et si je m’insurge souvent contre sa présence sur le terrain, reconnaissons tout de même qu’il fut le meilleur Vert face à l’Olympique Lyonnais. Selnaes ? Le Norvégien joue à deux à l’heure, multiplie les pertes de balles, ne coupe plus les lignes comme auparavant et freine toute l’équipe dans sa remontée. Maïga ? Au même titre que Pajot, il se bat, avale les kilomètres, mais n’élimine jamais en un-contre-un et ne crée aucun décalage. Dioussé ? Un bon début de saison, puis le trou. Des pertes de balles à n’en plus finir et un renvoi sur le banc de touche. Ces joueurs sortis du lot, il ne reste à Oscar Garcia que deux éléments susceptibles d’animer un secteur offensif déjà mal en point. Evidemment, le talent de Rémy Cabella parvient, de temps à autre, à masquer le fond du problème. Mais pourquoi, dès lors, se priver d’Hernani en le laissant sur le banc de touche ou en le titularisant sur un côté alors que ses rares apparitions au centre ont été concluantes ? Se priver d’Hernani, c’est également se contenter d’un créatif, seulement, et d’une pointe qui a actuellement pour nom Söderlund. C’est dire… Car Bamba, Monnet-Paquet ou encore Hamouma, quand il ne se blesse pas, sont attachés à des taches défensives épuisantes. Depuis des semaines, les critiques se concentrent sur Loïs Diony qui, il est vrai, n’a toujours pas marqué le moindre but sous ses nouvelles couleurs. Mais ne devrait-on pas s’interroger en premier lieu sur le système de jeu mis en place ? Et sur le fait que Diony n’a jamais le moindre ballon à exploiter ?

 

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3. Régler le cas Bamba une fois pour toutes

Penser, ne serait-ce qu’une seule seconde, que Jonathan Bamba mérite aujourd’hui le plus gros salaire du club relève du gag de mauvais goût. Désolé, mais l’attaquant, aussi combattif soit-il, n’a encore rien prouvé sous le maillot Vert. Bien au contraire. Des pénaltys, un but contre Nice et le fantastique début de saison s’arrête là. Reste, et il ne faut surtout pas l’oublier, que la valeur du joueur ne constitue pas le cœur du débat. Car on parle ici du feuilleton sans fin de son éventuelle prolongation. Qui n’est toujours pas actée car, visiblement, à l’ASSE, on adore les dossiers qui traînent. De deux choses l’une : soit on accorde de la valeur à l’actuel membre de l’équipe de France Espoirs et on le prolonge en s’assurant une plus-value à la revente dans quelques mois (lui qui, paraît-il, intéresse des grands noms du football européen…), soit on considère que Bamba est surcoté et on le laisse finir la saison en se préparant à lui dire au revoir dans quelques mois. Dans ce dossier, les dirigeants de l’ASSE ont sévi, envoyé le joueur en réserve, puis ont fait machine arrière. On nous parle désormais d’une issue favorable, des positions qui se rapprochent avec les conseillers du joueur. Bref, tout et son contraire. Mais nous sommes déjà au mois de novembre et évoquons un dossier qui aurait dû être réglé, au plus tard, à la fin du mois d’août. Si cela agace logiquement les supporters, ça doit bien faire rire au sein du vestiaire. Ou pas…

4. Revoir la sécurité dans le Chaudron

On espère, au moins, que les dirigeants stéphanois se posent quelques questions quant à la qualité du travail effectué par la société en charge d’assurer la sécurité au stade Geoffroy-Guichard. Car de notre côté, on ne s’en pose même plus. Comment est-il possible de laisser entrer autant de fumigènes dans l’enceinte ? Comment est-il possible de laisser entrer sur la pelouse autant d’individus par la simple provocation de Nabil Fekir ? Comment peut-on accepter de prendre autant d’euros d’amendes et de matches avec des tribunes vides, par la seule faute de personnels à la compétence limitée ? Aussi insupportable soit-il, Jean-Michel Aulas a raison d’évoquer des failles dans le dispositif sécuritaire de l’Association Sportive de Saint-Etienne. Le pire, au lendemain du derby, n’est peut-être même plus la défaite, ô combien humiliante, mais les sanctions qui vont prochainement tomber sur le club en raison des banderoles et de l’envahissement du terrain. Là encore, comment se fait-il que le club n’ait pas eu vent du contenu des tifos avant le derby ? Etait-il malin de laisser inscrire sur l’un de ces derniers, certes sublime, le mot “haine” à l’entrée des deux équipes ? Lorsque la commission de discipline se prononcera, elle qui ne comprend rien aux supporters et à l’animation des tribunes, il sera trop tard. Et nous assisterons une fois encore à des matches sans supporters. Consternant.

5. Vite trouver un investisseur

On pourra, dans les prochaines semaines, se dire que la cellule recrutement s’est trompée sur bon nombre de joueurs. Remettre en cause le travail des uns et des autres, et même, si les mauvais résultats perdurent, attaquer les dirigeants du club pour leur manque de clairvoyance. Le fond du problème n’est pourtant pas là : l’ASSE, qui est aujourd’hui le 8e budget de Ligue 1, n’a pas, ou plus, les ressources financières qui lui permettraient de progresser. Et, notamment, de se distinguer sur le marché des transferts. On sait, car on devine déjà les commentaires, que plusieurs millions d’euros ont été investis sur des attaquants en mal de réussite (Diony, Beric, Söderlund), mais cela peut arriver à chaque club. Le mercato est, en dépit des vidéos et des informations recensées, un pari sur l’avenir pas toujours concluant. Pour éviter une telle loterie, une solution : de l’argent frais et un investisseur solide. Capable de venir dans le Forez sur le long terme. Bernard Caiazzo le cherche, il faut qu’il le trouve. Espérons que cela soit rapide car pendant ce temps-là l’écart se creuse avec le Paris Saint-Germain, l’AS Monaco, l’Olympique Lyonnais, l’Olympique de Marseille, le LOSC, les Girondins de Bordeaux et l’OGC Nice. Dans le football moderne, désolé de le rappeler, difficile d’avoir de bonnes idées sans beaucoup d’argent.

Benjamin Danet

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Chaque semaine, Benjamin Danet, supporter invétéré de l’ASSE et directeur général des Editions But!, vous donne son sentiment sur l’actualité des Verts.

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Rédacteur
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