ASSE – L'analyse de Laurent Hess : « Un changement tactique payant »

Après la défaite à Rennes (1-2), la première pour lui après une série d'invincibilité de neuf matches, Claude Puel avait mis en avant les carences de l'ASSE. De l'équipe mais plus globalement du club. « On a eu de bons résultats. On a fait une belle série mais dès mon premier match contre Lyon, j'avais dit que la victoire ne devait pas être l'arbre qui cache la forêt. Il y a un travail de fond à réaliser dans le club et dans l'effectif. Amener le club au plus haut niveau est un gros challenge à relever ».

Honorat et Bouanga avaient des ailes

Les derniers matches, malgré la bonne série, étaient venues rappeler que le chantier était vaste. Mais le match contre Nice a permis aux Verts de se relancer. Après avoir déjà battu Lyon (1-0) et Monaco (1-0), ses deux autres anciens clubs en L1, Puel en a fait de même contre les Aiglons, et avec la manière cette fois.

Pour cela, le Castrais a appuyé là où ça fait mal en décidant de jouer la carte de l'offensive face à un adversaire privé de sa charnière Dante-Hérelle, en alignant un 4-2-4 avec Honorat et Bouanga sur les côtés, et Hamouma associé à Beric à la pointe de l'attaque. Auteur d'un doublé et d'une passe décisive, Bouanga a encore été déterminant, mais Honorat, virevoltant et passeur décisif pour Hamouma, auteur d'un but et d'une passe décisive, a flambé lui aussi, tout comme l'ancien caennais, avec sa technique.

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— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) 4 décembre 2019

Boudebouz, le grand perdant ?

Après un tel festival offensif, qui fait suite à deux 0-0 à domicile contre Montpellier et La Gantoise, avant la défaite à Rennes, pas sûr que Puel revienne à son système à trois défenseurs. Pas sûr non plus que Ryad Boudebouz retrouve une place de titulaire lors des prochaines échéances tant le jeu des Verts a été plus fluide et percutant sans lui.

Les autres grands perdants de la soirée pourraient bien se nommer Yann M'Vila et Timothée Kolodziejczak, surtout que les jeunes Madhi Camara, plein de générosité et d'allant, et Wesley Fofana, auteur de son premier but en L1, ont été impeccables.

Une ossature se dégage

On notera encore que le retour à une défense à quatre n'a pas desservi Mathieu Debuchy et Miguel Trauco, bien au contraire, ni même Loïc Perrin, alors que Jean-Eudes Aholou a réalisé son meilleur match depuis longtemps. Si la faiblesse de l'opposition est à prendre en considération, les Niçois n'ayant été dangereux que par les coups francs de Wylan Cyprien, face à qui Stéphane Ruffier a toujours autant de mal, ce succès bienvenu pour l'ASSE pose forcément question pour les matches à venir, tactiquement.

Une certitude : des joueurs ont marqué des points et une ossature se dégage, avec eux. C'est sur celle-ci que Puel va forcément chercher à s'appuyer pour reconstruire. Et le chantier lui paraît sans doute un peu moins vaste après Nice qu'après Rennes...

Laurent HESS