par Alexandre Corboz

ASSE : les secrets de la résurrection de Loïs Diony

Loïs Diony, muet tout au long de la saison dernière, paraît retrouver son football et sa confiance depuis des semaines.

Pas vraiment le fruit du hasard…

Tout au long des divers entretiens accordés ces dernières semaines, il ne s’est pas trop étendu sur le sujet. Ne faisant pas de son ancien coach une cible prioritaire. Peut-être une ou deux piques, tout au plus, mais on sentait bien que Loïs Diony avait envie d’en dire plus, beaucoup plus, sur Oscar Garcia. L’ancien entraîneur des Verts, parti comme vous le savez au lendemain d’un affligeant derby, est le premier responsable du malaise Diony à “Sainté”. Pour une raison simple : ce n’est pas lui qui l’a fait venir, mais David Wantier, alors convaincu que le Dijonnais peut être l’homme de la situation. Garcia, lui, trouve Diony avec quelques kilos en trop, pas assez rapide et pas convaincu quant à l’idée de l’aligner en qualité de titulaire à la pointe de l’attaque. Diony qui ne marque pas lors des matches amicaux, Diony qui commence vite à douter, Garcia n’en a cure. Et c’est presque logiquement qu’il accorde sa confiance à Jonathan Bamba, le laissant même tirer des pénaltys obtenus par Diony, comme ce fut le cas contre Amiens en tout début de saison dernière.

Au fil du temps, la relation Diony-Garcia ne va guère s’arranger. Bien au contraire. Le joueur, certes soutenu par ses partenaires, est en plein doute et sait, en dépit de l’arrivée de Jean-Louis Gasset, qu’il ne parviendra pas, ou plus, à retourner le public de Geoffroy-Guichard, qui commence à afficher son impatience. Direction, donc, l’Angleterre, alors que Gasset tente, une fois encore, de le remettre en confiance en Coupe de France face à Nîmes.

L'attitude des supporters, un facteur déterminant dans sa renaissance

Revenu cet été, Diony ne commet pas deux fois les mêmes erreurs. Tout d’abord, il attaque la préparation affûté. Pas de kilos superflus, une pointe de vitesse performante, des buts et, encore et toujours, le soutien total de ses partenaires. Pas étonnant, dès lors, que Loïc Perrin en remette une couche pour bien faire comprendre que l’attaquant a droit à une seconde chance. “Il a fait les efforts nécessaires et j’espère qu’il va valider cette bonne préparation lors des premiers matches de championnat. J’ai toujours apprécié ce joueur, même quand je jouais contre lui. Il a le profil et les valeurs pour jouer à Saint-Etienne, où il lui a manqué de la réussite en début de saison passée. Avec une équipe qui fonctionne bien, il peut faire une très belle saison.”

Autre facteur essentiel à la bonne intégration du joueur : Gasset. Ce dernier est clair dans son discours. Communique peu, mais bien. Il confirme donc à Diony que sa priorité du mercato n’est pas un énième avant-centre, mais plutôt un joueur de couloir (Ounas) voire un milieu de terrain. Diony comprend donc qu’il aura sa chance et qu’il devra la saisir. Il perçoit également très vite que ses bons matches amicaux, et ses buts marqués, donnent aux supporters une envie d’attendre et de ne pas le siffler sans l’avoir revu à l’œuvre.

Résultat, face à Guingamp (2-1), alors que Wahbi Khazri n’a pas encore ouvert le score, pas le moindre sifflet à son encontre. Au contraire, le Chaudron salue son abnégation et lui délivre même une standing ovation à sa sortie du terrain, parfaitement mise en scène par Gasset, qui sait que son joueur appréciera.

Après des mois de galères, rien ne dit que Loïs Diony va devenir cette saison la nouvelle coqueluche du Peuple Vert. En revanche, entraîneur, joueurs et même supporters lui ont déjà offert une seconde vie dans le Forez. Et ça, c’est déjà beaucoup.

Laurent HESS

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Loïs Diony, muet tout au long de la saison dernière, paraît retrouver son football et sa confiance depuis des semaines. Pas vraiment le fruit du hasard…

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