par nicolas.breton

ASSE - OPINION : "Touche pas à mon poteau"

Par Jean-Philippe Leclaire.

Ex-rédacteur en chef de “L’Equipe Magazine”, maintenant rédacteur en chef de “Grand Public”, sur France 2. L’un des 37.737 spectateurs de Saint-Etienne-Dynamo Kiev.

Faire ressurgir des ténèbres trois bouts de bois même pas ronds qui nous ont tant porté malheur, débourser l’équivalent d’une demi-journée de salaire de Falcao à Monaco pour installer sur un piédestal une cage dans laquelle nos espoirs de remporter la plus prestigieuse des Coupes d’Europe restent à jamais enfermés, bref, débourser 20.000 euros pour racheter les poteaux carrés de Glasgow et les installer dans notre futur beau musée comme l’a fait notre bon président Roland Romeyer était-il vraiment nécessaire ?

"Cette collaboration avec les Allemands, les poteaux de Glasgow l’ont payé cher"

À première vue, non. Depuis un légendaire mais désespérant soir de mai 1976, ces fantômes écossais nous ont suffisamment hantés avec leur éternelle question sans réponse : et si les poteaux de Glasgow avaient été ronds, que se serait-il passé ? Au lieu d’être renvoyés brutalement par la face bêtement plate des montants d’Hampden Park, le tir du gauche surpuissant de Dominique Bathenay et la tête toute en subtilité de Jacques Santini auraient au contraire caressé amoureusement la rondeur de la sphère avant d’aller mourir dans une extase au fond des filets du gardien bavarois Sepp Maier. Nos Verts auraient battu 2-1 le Bayern Munich et nous serions ainsi devenus pour l’éternité le premier club français à remporter une Coupe d’Europe, avant l’OM et le PSG.

Au lieu de cela, à cause de ces maudits poteaux carrés, les Verts de 1976 sont entrés direct dans la catégorie perdants magnifiques, mais perdants quand même, du sport français aux côtés de Raymond Poulidor et de Michel Jazy. Cette collaboration avec les Allemands, les pote aux de Glasgow l’ont payé cher. Démontés en 1987, ils ont longtemps pourri dans la réserve du musée national du football écossais. Bien fait ! Et puis, Roland Romeyer est arrivé avec son chéquier. Les maudits buts vont donc être retapés, époussetés, repeints, avant d’être fièrement installés dans le futur musée des Verts (ouverture le 21 décembre). On peut imaginer que Dominique Bathenay, Jacques Santini et même Mevlut Erding pourront enfin marquer dans la cage ainsi désenvoûtée. Peut-être alors que les fantômes de Glasgow cesseront de nous hanter ?

À la réflexion, le président Romeyer a donc bien fait de jouer les “Ghostbusters”. Au lieu de se venger froidement en les découpant en bûchettes, les poteaux de notre plus glorieuse défaite ainsi réhabilités prouveront que le Peuple vert sait pardonner même à ses pires ennemis. Ne nous restera plus qu’à offrir au futur musée de l’OM la pelle avec laquelle Christophe Robert a enterré l’argent de Bernard Tapie dans son jardin. Envoyez vos dons à “But!Saint-Etienne”. Merci d’avance pour votre générosité.

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Par Jean-Philippe Leclaire. Ex-rédacteur en chef de “L’Equipe Magazine”, maintenant rédacteur en chef de “Grand Public”, sur France 2.

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