Les incidents survenus hier, à l'occasion du match Nice-Saint-Etienne, ont mis (une fois encore) en évidence l'immense fossé qui sépare certains supporters et d'autres composantes du football français.
Mais à l'heure ou les donneurs de leçons sévissent, il serait urgent que chacun balaie devant sa propre porte. Histoire, qu'un jour ou l'autre, on ne soit plus obligé d'assister à un spectacle aussi lamentable qu'à l'Allianz Riviera.
Les supporters : Sur notre site, et tous ceux qui nous lisent régulièrement le savent, nous prenons depuis des mois la défense des groupes de supporters. Oui, un stade sans eux, n'est plus un stade. Oui, certains groupes jouent un véritable rôle social. Oui, ils sont le 12e homme si important de leurs équipes respectives. Mais on ne peut continuer à défendre l'indéfendable. Et l'attitude des supporters de l'ASSE, hier à Nice, est non seulement inexcusable, mais elle est surtout condamnable. On veut bien tout entendre, tout lire, tout écouter, mais pas accepter cette curieuse idée selon laquelle se faire caillasser avant d'arriver au stade justifie ensuite d'arracher des sièges et de les balancer sur d'autres spectateurs. Non, on ne peut pas se comporter comme des sauvages sans en subir les conséquences. On ne peut jouer les justiciers, à domicile comme à l'extérieur, et s'imaginer que les pouvoirs publics ne vont pas réagir. Les supporters, et il serait bon de leur rappeler, sont là pour supporter. Ni plus, ni moins. Et tous ceux qui vont être reconnus sur les vidéos et autres photos prises à l'Allianz Riviera devront très probablement suivre les prochaines rencontres devant leur télévision. Normal. Totalement normal.
Les pouvoirs publics : Politique et sport font rarement bon ménage, on le savait. Mais lorsqu'on lit les réactions, hier, des Ministres des sports et de l'intérieur, on manque de s'étouffer devant tant de bêtise. "De tels événements montrent à l'évidence que les comportements violents des "ultras" de certains clubs n'ont toujours pas été éradiqués. Ces incidents justifient donc pleinement les mesures d'interdiction de stade ou d'encadrement de déplacements qui sont prises très régulièrement par les pouvoirs publics". On passera sur le communiqué récupérateur et politicien, tentant de justifier... des mesures injustifiables. Car les fameuses mesures d'interdiction de stade évoquées ont montré leur brillant résultat lors du dernier derby entre l'ASSE et l'Olympique Lyonnais. On demandera surtout au Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, pourquoi il est incapable d'assurer la sécurité des supporters lorsqu'ils se déplacent. Comment se fait-il, ne serait-ce que pour cette saison, que des supporters voient régulièrement leurs bus caillassés ? Trop facile de montrer du doigt, alors que le Ministère de l'Intérieur n'est même pas en mesure de sécuriser certaines zones autour des stades. Et lorsqu'on connaît, mais encore faut-il mettre de temps à autre les pieds dans un stade pour le savoir, la rivalité des supporters de Nice et de Saint-Etienne (il était arrivé la même chose aux supporters de l'OM...), il faut presque le faire exprès pour qu'il se produise des incidents. Plutôt que de pondre des communiqués, les Pouvoirs Publics feraient mieux de prendre de bonnes décisions.
Les clubs : Affligeant spectacle, hier, que celui proposé par les deux présidents, Messieurs Rivère et Romeyer. On se renvoie la balle, on accuse l'autre, mais on ne résout absolument rien. Sachez tout de même Monsieur Rivère que l'approche de votre stade, hier comme aujourd'hui, est compliquée pour de nombreux supporters. Qu'on ne compte plus les groupes agressés avant même qu'ils arrivent. C'est bien beau de stigmatiser les supporters des Verts à l'intérieur du stade, mais demandez-vous ce qui s'est produit auparavant. Demandez-vous également pourquoi vos stadiers n'ont pas été en mesure de mettre un terme aux incidents. Ils ont été débordés, oui. Mais un match à hauts-risques se prépare. Quant à Mr Romeyer, il serait également utile qu'il se (re)mette autour de la table avec le seul groupe qui subsiste : les Magic Fans. Car les supporters se doivent aussi d'être encadrés, par des gens responsables, susceptibles d'intervenir lorsque tout part en vrille. Mais forcément, lorsqu'on refuse, à Saint-Etienne comme ailleurs, tout dialogue, difficile de mettre en place certaines choses. La saison passée, de nombreux incidents sont survenus. On pense notamment à Montpellier avec un supporter blessé (Casti) par des forces de l'ordre. Que s'est-il passé depuis ? Rien. A-t-on vu la mise en place d'une table ronde entre les différentes composantes ? Jamais...
Les supporters, et on ne cessera de le dire, n'ont pas tous les droits. Bien au contraire. Mais lorsqu'on entend hier le président de la LFP, Monsieur Thiriez, parler de répression, il devrait savoir que c'est déjà le cas depuis des mois. Personne ne se parle, personne ne s'écoute. Résultat, les torts sont plus que jamais à partager.
B.D.
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Les incidents survenus hier, à l'occasion du match Nice-Saint-Etienne, ont mis (une fois encore) en évidence l'immense fossé qui sépare certains supporters et d'autres composantes du football français.
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