L'UNFP a dévoilé en ce début de semaine la liste complète des nommés pour les trophées de meilleur joueur, meilleur gardien, meilleur Espoir et meilleur entraîneur de Ligue 1, qui seront décernés le 16 mai.
Comme toujours, certains cas suscitent la controverse. Voici quelle devait être, selon nous, la "vraie" liste des nommés.
Pourquoi ? Trois nommés pour une équipe qui n'est pas encore assurée d'être championne de France, cela fait beaucoup. Zlatan Ibrahimovic est de trop. Même si ses statistiques demeurent impressionnantes (17 buts en 23 rencontres, dont tout de même 7 penalties), le double tenant du titre, blessé ou suspendu, a manqué trop de matches pour avoir le même impact que les deux saisons précédentes.
Ils auraient dû être nommés : on pourra toujours reprocher à Dimitri Payet de ne pas peser lors des grands matches. Mais sur l'ensemble de la saison, et même lorsque son équipe s'est écroulée, le meneur de jeu de l'OM a maintenu un niveau de jeu élevé. Ses statistiques (6 buts et 14 passes décisives, le meilleur total de L1) plaident en sa faveur. Max-Alain Gradel (ASSE) et André-Pierre Gignac (OM), voire Nabil Fekir (OL) ou Yannick Ferreira-Carrasco (AS Monaco) méritaient autant leur place que le Suédois.
Pourquoi ? Parce que malgré son incontestable potentiel, le meneur de jeu héraultais (6 buts et 2 passes décisives) évolue dans une équipe qui flirte tout juste avec le premier tiers du classement. Ses trois adversaires, eux, jouent le podium. Et quand bien même on se s'attacherait qu'aux performances individuelles, d'autres jeunes joueurs de notre championnat ont fait mieux que lui d'un point de vue statistique.
Ils auraient dû être nommés : c'est le cas de l'ailier du Stade Rennais Paul-Georges Ntep (9 buts et 6 passes décisives), seule éclaircie offensive d'une équipe rarement emballante. Le Lorientais Raphaël Guerreiro (7 buts, 4 passes), le Monégasque Bernardo Silva (8 buts, une passe) ou le Nantais Jordan Veretout (6 et 4) se sont eux aussi montrés plus décisifs que Sanson. Mais pour s'être imposés au sein d'une équipe qui lutte pour le titre, les Lyonnais Corentin Tolisso (7 buts, une passe) et Jordan Ferri (un but, 5 passes) nous paraissent un peu plus méritants.
Pas de scandale. On est même content que Danijel Subasic, considéré comme un titulaire par défaut, soit enfin reconnu à sa juste valeur. La chute de Vincent Enyeama (LOSC), qui aurait pu (dû ?) gagner l'an dernier, paraît tout de même sévère, le Nigérian n'étant passé au travers qu'une fois cette saison, sur la pelouse du PSG (6-1). Le Parisien Salvatore Sirigu, tenant du titre, est lui aussi éjecté alors qu'il n'a pas coûté de points à son équipe (il n'en a pas rapporté beaucoup non plus, c'est vrai). Enfin, Cédric Carrasso (Girondins de Bordeaux) enchaîne les bonnes saisons dans l'indifférence générale...
Pourquoi ? Personne ne remet en cause les compétence de l'entraîneur de Saint-Étienne, valeur sûre de l'Hexagone, dont la victoire il y a deux ans coulait de source. Reste que cette saison, la qualité de jeu de son équipe a nettement décliné. Et les recrues, qu'il a choisies pour la plupart, ont déçu (Ricky Van Wolfswinkel notamment). Gourvennec a décroché un maintien précoce et joué l'Europa League à fond. En outre, son équipe pratique un bon football. Sa nomination n'est donc pas volée mais d'autres auraient pu prendre sa place.
Ils auraient dû être nommés : le technicien breton n'a par exemple pas davantage de mérites que celui du FC Nantes Michel Der Zakarian. Certes, les Canaris ne pratiquent un football champagne, mais on parle d'une équipe privée de recrues depuis deux ans et plus sinistrée qu'aucune autre en attaque. Mentionnons également Rolland Courbis, qui a fait passer Montpellier du statut de relégable à celui de candidat à l'Europe en un an et demi, et Ghislain Printant, qui a rétabli une situation bien mal engagée du côté du SC Bastia.
Reste que le plus gros oubli concerne Leonardo Jardim (AS Monaco), qui eut l'intelligence de changer ses plans très vite en début d'exercice pour donner à sa formation une identité défensive, certes moins séduisante mais d'une rare efficacité. Décrocher le podium pour sa première saison en L1, et alors que les départs de Falcao et James Rodriguez semblaient sonner le glas des ambitions monégasques, serait un véritable exploit.
Difficile également de faire l'impasse sur Marcelo Bielsa (OM) : même si l'aventure se termine en eau de boudin, El Loco a redonné vie, pendant six mois, à un club moribond.
Lire aussi :- Les joueurs qui (n') auraient (pas) dû être nommés - Édition 2012/13- Les joueurs qui (n') auraient (pas) dû être nommés - Édition 2013/14
On connaît les nommés pour les Trophées UNFP. Comme toujours, certains cas suscitent quelques protestations.
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