par nicolas.breton

Ligue 1 : les gagnants et les perdants du mercato

Équivalent pour les clubs de foot - avec un mois de retard - des courses de Noël, le marché des transferts hivernal s'est refermé hier soir à minuit.

Quels clubs s'en sont les mieux tirés ? Quels joueurs peuvent-être déçus ? Voici un premier petit bilan...

Les gagnants

- Laurent Blanc : présenté à son arrivée à Paris comme un simple intérimaire, pas assez autoritaire, disait-on, pour imposer ses visées aux joueurs et dirigeants parisien, l'entraîneur du PSG a réussi à passer outre les réticences de certains cadres du vestiaire (Ibrahimovic et Thiago Silva) pour convaincre son président de l'utilité d'acheter Yohan Cabaye. L'ancien milieu de terrain de Newcastle est la seule recrue Bleu et Rouge du mercato. Et elle porte la marque du "président", preuve du poids que celui-ci a acquis.

- L'ASSE à court terme : tout s'est joué lors du dernier jour du marché des transferts pour "Sainté". Josuha Guilavogui est revenu, Benoît Trémoulinas l'a suivi, alors que Faouzi Ghoulam et Pierre-Yves Polomat ont quitté le navire. Sur le papier, l'effectif stéphanois au 1er février paraît supérieur à celui de la veille : le non-remplacement de Guilavogui était l'une des principales faiblesses des Verts cette saison et Trémoulinas présente des caractéristiques proches de celles de Ghoulam (un excellent apport offensif et une belle patte gauche), l'expérience en plus.

- Le LOSC : en fin de saison dernière, la formation nordiste semblait moribonde financièrement, condamnée à vendre ses meilleurs joueurs (Chedjou, Payet, Digne, etc.) et à traverser comme une ombre cette saison de Ligue 1. Non seulement les Dogues occupent-ils toujours la troisième place du classement, mais ils ont recruté cet hiver, pour une bouchée de pain (1,8 M€), l'un des arrières droits les plus prometteurs de l'Hexagone en la personne de Sébastien Corchia. Sans perdre Kalou, courtisé par des clubs anglais.

Les perdants

- Le FC Nantes ? Dans l'éventualité où la FIFA prononce à son égard une interdiction de recruter, Nantes voulait profiter de ce mercato pour anticiper d'éventuels départs en fin de saison. Au final, quatre joueurs ont débarqué. Si Rémi Gomis est rompu aux joutes de Ligue 1, Kian Hansen, Amine Oudrhiri (venu de National) et Itay Shechter sont des paris risqués : ce dernier n'était même pas le premier choix des dirigeants (Piotr Parzyszek le précédait). Peut-être ces joueurs se révèleront-ils. Mais à l'heure actuelle, le FCN ne semble pas disposer au sein de son effectif de quoi parer un départ de Djilobodji, Cissokho et Djordjevic l'été prochain.

- L'ASSE dans six mois : certes, Josuha Guilavogui et Benoît Trémoulinas sont d'excellents joueurs, mais tous deux n'arrivent que sous forme de prêt, sans option d'achat. Ce qui veut dire que le problème du manque de densité physique dans l'entrejeu risque de se poser à nouveau dans six mois. De même, à moins que Christophe Galtier ne compte sur le duo Polomat-Brison la saison prochaine, il faudra sans doute recruter un autre latéral gauche d'ici-là. Bref, Saint-Étienne n'a fait que décaler de six mois un chantier qui risque d'être encore plus large en juin avec les départs de Brandao, Zouma ou Ruffier.

- Jérémie Aliadière : l'attaquant lorientais avait beau déclarer l'été dernier, après l'échec de son transfert à Marseille, qu'il se sentait prêt à s'investir totalement au FCL, ses deux petits buts en 11 apparitions cette saison en championnat semblent plutôt indiquer que le joueur de 30 ans a mal digéré ce faux départ. Pas de chance, alors qu'il semblait à nouveau tout proche de rejoindre le club phocéen, la volte-face de Saber Khalifa l'a contraint à passer six mois supplémentaires en Bretagne. On n'est pas persuadé que cela l'enchante...

- L'aile gauche du PSG : outre un milieu axial, le club de la capitale n'aurait pas joueur capable de jouer ailier gauche, Lucas, Lavezzi et Ménez laissant les supporters sur leur faim. Mais les principales pistes des dirigeants dans ce secteur (Juan Mata, Yevhen Konoplyanka, Julian Draxler) sont allées voir ailleurs ou sont restées dans leur club. Pas de chance, Edinson Cavani s'est blessé hier soir face à Bordeaux (2-0), ce qui risque de souligner davantage les limites parisiennes sur les flancs de l'attaque.

On demande à voir

- Jean-Michel Aulas : le président lyonnais aurait pu empocher 27 millions d'euros en acceptant de vendre Maxime Gonalons à Naples et Clément Grenier à Newcastle. Seule une qualification pour la Ligue des Champions pourra justifier un tel choix. Dans le cas inverse, le président des Gones aura laissé passer deux superbes plus-values. Grenier trouvera sans doute d'autres acheteurs à un prix tout aussi élevé mais rien ne dit que Naples, qui a d'autres idées en tête (Capoue, M'Vila), repassera une deuxième fois pour Gonalons.

- Le RC Lens : un jeune défenseur prometteur (Marcel Tisserand), un habitué de la Ligue 2 (Alharbi El Jadeyaoui)... Le recrutement Sang et Or semble plutôt astucieux. Mais on reste loin des ambitions affichées par le nouveau propriétaire du club Hafiz Mammadov. Rapidement largués sur le dossier Paul-Georges Ntep, obligés de conformer leur masse salariale aux diktats de la DNCG, le RCL et son patron disposent-ils vraiment des ressources si larges ?

- Philippe Montanier : souvent critiqué pour leur manque d'ambition, les dirigeants rennais sont passés à l'action en recrutant Ola Toivonen, Kamil Grosicki et, surtout, en arrachant à une féroce concurrence le prometteur Ntep. L'entraîneur du SRFC dispose désormais de l'effectif supposément capable de mettre en pratique ses idées. À lui de jouer.

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Pour résumer

Le marché des transferts hivernal s'est refermé hier soir à minuit. Quels clubs s'en sont les mieux tirés ? Quels joueurs peuvent-être déçus ?

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Rédacteur
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