RC Lens : le feuilleton Hafiz Mammadov n’a que trop duré

L’an dernier, avec la reprise du club par Hafiz Mammadov, tout semblait réglé. Depuis, si tous les engagements pour la saison dernière ont été tenus, ceux pour la présente sont toujours en stand by. Autopsie d’une incertitude qui tue.

Les informations qui nous parviennent ne sont pas faciles à croiser et à vérifier. Que ce soient les sponsors, les élus, et même les salariés du club, tout le monde s’inquiète de l’avenir. Entre les affaires d’Iban, de comptes bancaires qui ont changé et de bien des petits détails que l’on n’a pas forcément compris, le club est aujourd’hui dans la même situation qu’il y a trois mois. Le Racing est en attente des fonds azéris, capables d’apporter un peu de beurre dans les épinards. De source interne, on nous a dit que le Racing allait recevoir de l’argent cet été, à l’automne et au printemps. Hafiz Mammadov est venu le dire lui-même à la DNCG le 6 juin, avec un peu de retard, certes, mais en présence tout de même de Fréderic Thiriez. Depuis, c’est le silence radio.

Le propriétaire du RC Lens n’a plus donné signe de vie. Tout et n’importe quoi a été dit le concernant. Certains l’ont annoncé en prison dans son pays, d’autres ont dit qu’il était interdit de territoire. A toutes ces annonces, Gervais Martel a répondu d’un revers de main en affirmant qu’il avait rencontré le big boss à Londres et que tout allait bien. En juin, Didier Roudet et Jocelyn Blanchard sont allés en Azerbaïdjan pour travailler sur la formation que le Racing doit dispenser aux jeunes Azéris... Auraient- ils fait le déplacement en cas de difficultés majeures ?

Mammadov ne serait pas aux abois

La cote de confiance des supporters lensois en la direction du club était bien descendue en juillet avant de remonter soudainement. Elle a atteint des sommets lorsque Gervais Martel est revenu de Londres avec la promesse d’un versement de 5 millions d’euros pour que le CNOSF accepte, avec la Ligue, de reprendre le Racing en Ligue 1. Depuis cette date, le propriétaire du club n’est pas plus visible. Son argent non plus, d’ailleurs. Même s’il distille quelques infos sur le site du FC Bakou, si d’autres apparaissent sur des sites azéris que certains présentent comme « amis », notre Hafiz sang et or ne donne pas de signe de vie...

Nous n’en savons donc pas plus sur la situation financière du bienfaiteur. Le silence total qui entoure l’homme d’affaires n’aide pas à comprendre la situation ni à expliquer les raisons des difficultés et à en connaître la dureté. Dans la rubrique « informations non vérifiables », il se dit que le propriétaire du Racing tenterait de se refaire une santé en vendant des avoirs pour rembourser au plus vite son emprunt toxique.

Gervais Martel n’est pas très bavard. On aimerait savoir où le club en est. Il ne distille que quelques phrases optimistes mais qui ne se vérifient pas forcément dans les faits. N’a-t-il pas dit après la rencontre à Nantes : « Recruter ? Ce n’est pas une possibilité, c’est une certitude. Mais il faut faire abstraction de cela. Les affaires vont se régler dans les jours qui viennent. Vous savez, on avait déjà reçu des joueurs qui sont repartis. Quatre ou cinq éléments arriveront au RC Lens ». Le président lensois a également affirmé au Canal Football Club le 24 août qu’il négociait directement avec l’état azéri l’arrivée des fonds. Il a même ajouté que “Lens remportera ce match-là aussi”. Sur BeIN SPORTS, il a pourtant apporté un bémol. A la question « Est-ce la situation la plus difficile que vous ayez vécue à la tête du RC Lens ? », il a répondu par l’affirmative...

L’interdiction de recruter et l’annonce du président de la DNCG que le club ne finira pas la saison plombent un peu plus l’ambiance. Pour se remonter le moral, il faut s’appuyer sur des faits. Malgré des difficultés financières, Hafiz Mammadov a investi 19 millions d’euros dans le RC Lens en une saison. Il s’est aussi déplacé à la DNCG pour confirmer son investissement. Il est réapparu dans la presse de son pays pour garantir l’avenir de ses entreprises... N’est-ce pas suffisant pour lui faire confiance dans le temps ? Toutefois, à la date du 30 août et contrairement à ce que des sources fiables nous avaient affirmé, les 4 millions d’euros réclamés par la DNCG n’étaient pas arrivés...

PG, à Lens

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