RC Lens : simple feu de paille ou embellie durable pour les Sang et Or ?

Cette embellie va-t-elle se prolonger ?

L'embellie va continuer car...

Le RC Lens a un fond de jeu. "La seule chose à laquelle nous pouvons nous accrocher, c’est le contenu. Tous nos adversaires, nous les avons bousculés, avec souvent le sentiment d’être meilleurs." Difficile de donner tort à l'entraîneur nordiste Antoine Kombouaré, qui tenait ces propos fin octobre avant le match contre Nancy (1-0). Même au plus fort de la crise, ses hommes sont souvent parvenus à se créer des occasions. Seul un manque criant d'efficacité les a privés de certains points. Mais le RCL peut s'appuyer sur un vrai fond de jeu.

Une hiérarchie s'est installée. Kombouaré a été très critiqué en début de saison pour ses choix parfois illisibles : maintien de Guirane N'Daw dans l'équipe-type malgré des prestations médiocres, mises à l'écart de Joris Delle, Taylor Moore ou Patrick Olsen... Cette période d'expérimentation a au moins eu un mérite, celle de rebattre les cartes dans chaque secteur de jeu et de dégager une vraie hiérarchie : Olsen et Moore ont réintégré le onze lensois et enchaînent les bons matches, Jonathan Nanizayamo a supplanté Christian Bekamenga.

Le mental est là. La victoire de la formation Sang et Or contre Nancy il y a deux semaines lors de la 13e journée de Ligue 2 marquera peut-être un tournant dans la saison du club. Ce soir-là, face à l'un des cadors du championnat, Mathias Autret et sa bande se sont arrachés pour conserver leur avantage : "Les joueurs sont allés chercher cette victoire avec leurs tripes. J’ai vu des morts de faim aujourd’hui !", se félicitait Kombouaré après le coup de sifflet final. Face aux Lorrains, son équipe a fait la démonstration de ses valeurs morales.

Lens va retomber dans ses travers car...

La défense prend trop de buts. L'amélioration des résultats du RC Lens ne coïncide pas forcément avec les progrès de son arrière-garde. Le naufrage de l'équipe contre Le Havre (0-4) fin août a certes été digéré, mais les filets artésiens tremblent encore trop souvent. Ainsi, et malgré leur bonne série actuelle, Stéphane Besle et sa bande n'ont réussi à garder leur cage inviolée qu'à une seule reprise lors de leurs cinq dernières sorties en championnat. Autrement dit, il leur faut inscrire au moins deux buts pour espérer l'emporter.

Lens a surtout battu des petits. Exception faite du succès arraché contre Nancy (1-0), la formation lensoise n'a pas encore prouvé qu'elle pouvait rivaliser avec les équipes de tête du classement. Ses autres victimes cette saison se nomment en effet Auxerre, Sochaux ou Valenciennes, tous classés entre la 11e et la 17e place. À l'inverse, le RCL n'a pas pesé lourd face aux candidats à la montée que sont Le Havre ou Dijon. On attendra donc des adversaires plus relevés pour juger des capacités nordistes à s'inviter à la table des grands.

Il manque toujours un finisseur. On l'a dit, l'équipe entraînée par Antoine Kombouaré affiche quelques faiblesses sur le plan défensif. Celles-ci pourraient être compensées si l'attaque faisait preuve d'efficacité. Mais c'est tout l'inverse : même lorsqu'ils prennent les trois points, comme contre Auxerre, Pablo Chavarria et sa bande manquent des occasions franches. De l'aveu-même de Kombouaré, "il nous manque LE buteur à 7-8 buts". Autret, un ailier, n'en compte que trois. Et Kenny Lala ne marquera pas toujours depuis le rond central...