VA - Le Tallec : "Je me sens bien"

A l’heure d’affronter son ancien club, Sochaux, coup de projecteur sur la renaissance de l’éternel espoir du football français.

"J’ai l’impression que Valenciennes est un club fait pour moi. Ça m’arrive alors que j’ai 28 ans, mais il vaut mieux tard que jamais. Ici, tout me correspond : le collectif, le système, les joueurs, les installations, la ville et les gens qui sont sympas. Tout ça fait que je me sens bien.” Anthony Le Tallec est homme serein. Longtemps considéré comme le plus grand espoir du football français, le joueur de Valenciennes n’a pas eu la carrière que tous les spécialistes lui prédisaient. Après des années de désillusions, il semble enfin retrouver le sourire. Et si cette saison était la sienne ?

VA, le bon choix

Quatre buts en Ligue 2 avec Auxerre, et déjà six avec Valenciennes en Ligue 1. Depuis le début de la saison, Le Tallec explose ses statistiques personnelles. Il faut dire que l’attaquant n’est pas habitué à truster les premières places du classement des buteurs. Pour preuve, en l’espace de douze matchs (six avec l’AJA et six avec VA) il a déjà fait mieux que celle qui était, jusqu’à présent, sa meilleure saison (huit buts avec Le Mans en 2009). C’est un fait, le natif de Hennebont (Morbihan) vit cette année une véritable renaissance. “Ici, je suis tombé sur un très bon coach, qui m’apprécie, avec une équipe qui joue au ballon, qui joue pour moi, dans un très beau stade. Tout est réuni pour qu’on déchire tout. C’est fabuleux ! On joue tous les coups à fond, on joue offensivement. C’est un mini-Barça ! A VA, je sens des ondes positives”, déclarait-il récemment dans les colonnes de “France Football”.

Recruté dans les dernières heures du mercato pour 500 000 € seulement, Le Tallec pourrait bien devenir la belle opération de l’année en Ligue 1. Alors, comment expliquer un tel retour sur le devant de la scène ? Le joueur l’avoue aisément : il s’agit avant tout d’une question de mental. Dans le Nord, celui qui se décrit comme un “trop grand affectif” jouit de la pleine confiance de son entraîneur, Daniel Sanchez, une situation qui n’a pas toujours été le cas dans sa carrière. “Quand un coach m’apprécie et me fait confiance, je donne tout. Si par malheur j’ai le sentiment qu’il y a des fourberies, je me referme.” Pas question de se refermer avec le VAFC. Daniel Sanchez est déjà sous le charme et compte bien profiter de l’état de grâce de son attaquant : “C’est une bonne recrue. Je le connaissais et je savais qu’il pouvait nous apporter beaucoup. Il s’est intégré avec beaucoup de facilité. Il est en réussite, profitons-en !” 

“Je n’ai rien lâché”

Si aujourd’hui tout semble sourire au Valenciennois, tout ne fut pas toujours rose. Parti trop tôt (18 ans) pour Liverpool et l’Angleterre, Anthony Le Tallec a fini par se bruler les ailes. Prodige du Havre, il éclabousse pourtant très tôt la France du football de tout son talent. Avec son ami Florent Sinama-Pongolle, il est le visage de la génération des Bleus champions du monde des moins de 17 ans en 2001. Le numéro 19 de Valenciennes a fini pas porter son image de “grand espoir” comme un véritable fardeau tout au long de sa carrière. Ses huit clubs en onze ans l’ont rapidement placé dans la catégorie des joueurs au talent gâché. Une situation que l’avant-centre analyse avec lucidité. “J’ai parfois l’impression d’être passé à côté d’une grande carrière. Mais je suis quand même très content de mon parcours car je n’ai rien lâché. J’ai gagné la Ligue des champions (ndlr : avec Liverpool en 2005) et j’ai vécu de grands moments. Si j’ai pas mal bourlingué, c’est surtout parce que j’ai été prêté quatre ans par Liverpool. Et ce n’était pas évident. C’est pour ça que, aujourd’hui, je recherche la stabilité.”

Une stabilité que Le Tallec pourrait enfin trouver à Valenciennes. Au vu de son début de saison, il semble en tout cas, bien parti.

Grégory BLASCO

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