par Benjamin Danet

ASSE - L'instant Sainté : Ryad Boudebouz, footez-lui la paix

Chaque jeudi soir, désormais, Benjamin Danet, directeur général de But! Editions et supporter acharné des Verts, revient sur l'actualité plus ou moins récente de l'ASSE.

Des semaines que ça dure. Sans que l'on parvienne, moi y compris, à définir les contours d'un tel raisonnement. Soutenir une équipe, tout en sifflant certains de ses joueurs, le concept est en effet étrange. Certes déjà vu, et entendu, dans différents stades français, sans que Geoffroy-Guichard en ai, jusque-là, (trop) souvent fait l'expérience.

C'est maintenant le cas. Pas un match dans le chaudron sans que le moindre faux-pas de Ryad Boudebouz ne soit sifflé. Une passe ratée, mais (surtout) pas deux. Une offrande, décisive, contre Lyon, mais aucun passe-droit. Un cadeau, à destination de Denis Bouanga (victoire 3-2) contre le FC Nantes, mais une altercation avec des supporters alors que Boudebouz va les remercier au terme de la rencontre...

Incompréhensible. Et on l'espère pas inextricable. Car si j'ai pu il y a quinze jours, et dans cette même chronique, reprocher à Wahbi Khazri certains de ses propos ("j'ai fait fermer quelques bouches") en y associant Boudebouz, qui lui avait "la haine", on peut aujourd'hui se demander ce qu'il est raisonnable de lui reprocher.

A court de forme pendant l'été, Boudebouz a logiquement payé son inactivité en Espagne, alors qu'il n'était (plus) que remplaçant au Betis Séville. Il a par ailleurs souffert du système à la carte mis en place par Ghislain Printant, son ancien entraîneur, pour qui certains cadres étaient indéboulonnables. Passeur décisif à Dijon, lors de la première journée, l'ex-Montpelliérain a par la suite affiché ses carences (physiques) alors qu'il était (déjà) attendu comme un technicien hors-pair. Digne successeur de Rémy Cabella, lui-aussi critiqué en milieu de saison dernière pour excès d'individualisme...

Les mots forts de Claude Puel

Boudebouz, et on le sait parce qu'on le voit, est capable de gestes techniques venus d'ailleurs. Aperçus, notamment, contre Lyon, Monaco et même face à Amiens. Le repli défensif n'est pas son fort ? Peu importe. Il ne rechigne pas à accumuler les courses et on doute que Claude Puel lui maintienne sa confiance si il n'en était pas digne. Plus le temps passe, mieux Boudebouz est. Plus le championnat avance, plus il influe.

Certains l'ont compris très tôt, d'autres continuent de (le) siffler. Que ces derniers s'attardent plutôt sur les propos suivants, le lendemain même de l'arrivée de Claude Puel à la tête de l'ASSE : "Sur le match contre Lyon, le lendemain de son arrivée, Claude me met à mon poste et dit dans la causerie : ‘Donnez les ballons à Ryad. Il va nous organiser le jeu’. C’est quelque chose qui, pour moi, est fort. Il arrive, me redonne les clés du jeu et tout bascule pour moi. Dans la tête, je prends confiance."

CQFD.

Benjamin Danet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Chaque jeudi soir, Benjamin Danet, directeur général de But! Editions et supporter des Verts, revient sur l'actualité plus ou moins récente de l'ASSE.

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Rédacteur
Benjamin Danet

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