ASSE - l'instant Sainté : Monnet-Paquet ne s'est pas fait en un jour

Bichette, ils avaient récemment "la haine" et "voulaient faire fermer quelques bouches". Pas contents, mais alors pas du tout, des réseaux sociaux, des critiques à leur encontre et des sifflets de Geoffroy-Guichard. On ne touche pas, même impunément, à Ryad Boudebouz et Wahbi Khazri. Surtout pas dans le Forez où leur étiquette de joueur au-dessus du lot n'évite (pourtant) plus le découpage en règle.

Etre physiquement à la rue, centrer au 8e poteau, rater l'inratable, ne plus marquer depuis mois, ça vous irrite un supporter. Et peu importe, comme le souligne avec justesse Khazri, qu'il soit versatile. "Les gens retournent vite leurs vestes. Regardez Ryad, il a été un peu sifflé à sa sortie (contre Amiens), alors qu'à quelques centimètres près, s'il met son coup-franc, il sort sous les applaudissements."

? #ASSEASC 1-1 68e : égalisation d'Amiens par Mendoza. Action cruelle pour les Verts, qui viennent de frapper le poteau sur un coup-franc de @Ryadbdz. Sur le contre, les Picards trouvent la faille.

— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) 27 octobre 2019

J'adore Wahbi Khazri, je respecte Ryad Boudebouz. Les deux évoluent dans MON club, portent MES couleurs (on est supporter ou on ne l'est pas). Jamais, ô grand jamais, je n'aurais eu l'idée de les siffler, que ce soit à Geoffroy ou ailleurs. Pour une raison simple : cela sape le moral. Et lorsque vous avez encouragé, dans votre vie, Vincent Chicharo, Dominique Corroyer, Miklos Molnar, Alex Di Rocco ou Saidy Janko, on ne fait pas (ou plus) la fine bouche avec le Tunisien et l'Algérien.

La mine plutôt que les micros

Le talent, évident, des deux compères ne leur octroie toutefois aucun passe-droit. Sifflets, critiques, injustes ou pas, demeurent la plus simple expression de supporters qui en ont vu d'autres (des joueurs) sur la pelouse du chaudron. Parmi eux, Kévin Monnet-Paquet. Passé, à son arrivée et en quelques mois seulement, de "bonne pioche" à "pestiféré". Incapable de rentrer, de sortir ou encore d'apparaître sur le rectangle vert sans se faire conspuer. C'était (bien) avant sa chanson (ce soir on va gagner grâce à Monnet-Paquet), avant sa prolongation de contrat, avant son image de joueur indispensable.

KMP a encaissé. Longtemps. N'a jamais bronché, et encore moins pour "faire fermer des bouches". On connaît, depuis, le résultat. Comme quoi, à Sainté, il est encore préférable d'aller à la mine plutôt que devant les micros pour se refaire une santé...

Benjamin Danet