ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « De la suffisance ou de l’inconscience »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard estime que la première défaite de la saison de l’ASSE a de quoi modérer les enthousiasmes. Il note un certaine suffisance dans leur prestation et leurs attitudes.
Présent samedi au stade Geoffroy-Guichard, Gérald Passi, responsable du scouting à Troyes a salué la prestation des Guingampais « le meilleur match » qu’il leur ai vu faire. Cela ne consolera pas les Stéphanois dont l’ancien Vert a peu parlé, sinon pour relever à la mi-temps que leur équipe se retrouvait coupée en deux. Pas de quoi modifier son analyse délivrée avant le coup d’envoi, des forces en présence dans cette Ligue 2 où l’ASSE fait figure de grandissime favori avec ses talents offensifs.
On a pourtant quelques raisons de modérer les enthousiasmes, tel ceux qui avaient salué les débuts officiels de Joshua Duffus. Quarante cinq minutes lumineuses… avant que la lumière vacille. Zuriko Davitashvili a eu, depuis un an, plus d’occasions, de briller ou plutôt de soigner ses stats entre passes décisives et jolis buts. Mais on ne va pas répéter sans cesse qu’on attend qu’il défende, qu’il soit constant et encore plus quand derrière lui, il y a Ebenezer Annan peu convaincant. Ce fut à peine mieux à droite où Augustine Boakye a mis du temps à prendre la mesure de l’engagement nécessaire.
Pas de sauveur ni dans les buts ni en attaque
Cela fait pas mal de trou dans la raquette et ils ont été élargis par un milieu défaillant, à l’image d’Aïmen Moueffek malhabile ou Mahmoud Jaber, pas au top physiquement. Voilà comment on livre sa défense à l’adversaire avec en prime des frappes offertes sur un plateau, des ballons renvoyés dans l’axe. Gautier Larsonneur n’a pas réussi son meilleur match, n’a pas été le sauveur qu’il est parfois, pas plus que Lucas Stassin.
Les jambes étaient-elles lourdes? Eirik Horneland dit n’avoir rien vu venir dans la semaine, ce qui interroge. C’était la troisième rencontre en huit jours et on ne peut pas écrire qu’il ait cherché à ménager les organismes en n’effectuant qu’un seul changement par rapport à l’équipe déjà bousculée à Amiens (Moueffek pour Miladinovic) et en alignant Annan pour la troisième fois consécutive alors qu’il relève de blessure. Enfin, malgré de nombreuses solutions offensives, on sait qu’il n’est pas adepte de grande nouveauté. Il en faudra pourtant pour surprendre des adversaires qui savent lire son jeu.
Ces choix n’exonèrent pas ses hommes, ceux qui ont peu couru, pensent que la montée est acquise sur le papier, ont fait preuve de suffisance. A moins que ce ne soit de l’inconscience, une méconnaissance de cette réalité rappelée par Larsonneur « Ce n’est pas en s’appelant Saint-Étienne qu’on va nous donner des points ».
Didier Bigard