FC Nantes : la mère d’Emiliano Sala règle ses comptes avec Waldemar Kita

Auditionnée mercredi au Sénat, Mercedes Taffarel, mère d’Emiliano Sala, s’est également confiée à L’Équipe. Et elle n’a pas épargné Waldemar Kita, président du FC Nantes.

Plus de six ans après la disparition tragique d’Emiliano Sala, sa mère, Mercedes Taffarel, poursuit son combat pour que le football professionnel tire les leçons de ce drame. Invitée mercredi au Sénat français, elle a livré un témoignage poignant dans le cadre d’une audition sur la gestion du sport professionnel, portée par le sénateur Michel Savin.

Mercedes Taffarel toujours dans l’incompréhension

« J’ai été invitée par les autorités françaises pour apporter un message qui puisse aider à introduire un changement dans la gestion du football », a-t-elle expliqué pour L’Équipe. Marquée à jamais par la mort de son fils dans un crash aérien le 21 janvier 2019, alors qu’il rejoignait Cardiff, son nouveau club, Mercedes Taffarel espère que son intervention puisse être utile : « J’espère que cela sera utile pour éviter un ‘nouvel Emiliano’. En tant que mère, je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé. »

Le souvenir reste douloureux, et les mots du dernier échange avec Emiliano résonnent encore : « Je suis restée sur les derniers mots que m’a dits Emiliano : « Je te rappelle dans deux heures. » J’attends toujours son appel. Cela fait six ans et quatre mois ».

« Il est parti sans même dire au revoir »

Mercedes Taffarel ne cache pas son amertume face au silence de Willie McKay, l’intermédiaire écossais qui avait organisé le vol entre Nantes et Cardiff : « Willie McKay, je ne le connais pas, il ne s’est jamais présenté à moi ». À l’inverse, elle souligne le soutien constant de Meïssa N’Diaye, l’agent de son fils au moment du transfert : « Il s’est très bien comporté avec nous. Il m’a toujours accompagnée, il m’envoie toujours des messages, notamment au moment de Noël. »

La mère du joueur évoque également un échange glaçant avec le président du FC Nantes, Waldemar Kita, après la découverte du corps de son fils : « Concernant Nantes, son président (Waldemar) Kita est venu me voir, à l’hôtel, alors que je devais rentrer en Argentine après la découverte du corps, qui devait être rapatrié. Il m’a donné un chèque pour le solde de tout compte d’Emiliano et il m’a dit que le contrat entre le FC Nantes et mon fils était terminé. Et il est parti sans même dire au revoir. Concernant Cardiff, je n’ai rien à dire, ils m’ont bien accueillie », a-t-elle conclu.

Pour Mercedes Taffarel, le combat continue, porté par un espoir : qu’aucune autre famille n’ait à revivre une telle tragédie.