par Alexandre Corboz

OL – OPINION : une première victoire pour le tandem Juninho - Sylvinho

Ce mardi, le tandem Juninho – Sylvinho passait son premier grand oral face à la presse à l'Olympique Lyonnais.

Ce mardi, le tandem Juninho – Sylvinho passait son premier grand oral face à la presse à l'Olympique Lyonnais. Pour deux novices, ces derniers ont fait forte impression.

Jeune journaliste finissant ma première année de correspondant à Lyon, j'étais là il y a dix ans quand Juninho, la mort dans l'âme et les yeux rougis, avait annoncé son départ sur le vieux plateau d'OL System au siège du club à Tola Vologe. Dix ans plus tard, dans la salle de conférence du Groupama Stadium, les yeux étaient encore rougis... Mais c'était cette fois-ci Jean-Michel Aulas qui avait du mal à contenir son émotion. Le boss rhodanien, président omniprésent, a accepté de se mettre à nouveau en retrait - comme sur les premiers mois de l'ère Puel en 2008 - pour mieux permettre le « retour du roi » Juni au poste de directeur sportif. Un poste qu'il occupera en CDI et où il chapeautera Sylvinho, entraîneur choisi pour les deux prochaines saisons.

Juninho plus présent que l'hyper-président...

Je me souvenais du charisme de Juninho joueur mais j'avoue avoir été marqué par la facilité avec laquelle il a endossé le costume de patron du sportif loin des rectangles verts. Rien que dans la prise de parole. Sur 1h15 face aux médias, « Juni » aura occupé l'espace presque 45 minutes. Parce que les questions lui étaient beaucoup adressées mais pas seulement... Dans la préparation « invisible » de sa nouvelle vie, le meilleur tireur de coup-franc de l'histoire de Ligue 1 a travaillé sa gestuelle. Ses nouveaux ballons flottants ? Des mots qui font mouches.

Lors de ses 11 minutes d'introduction, il a su faire passer les messages les plus importants. Pourquoi un retour maintenant ? Pourquoi avoir choisi Sylvinho ? Quel était son projet ? Qu'est-ce qu'il souhaitait apporter ou corriger ? Quel Mercato il voyait ? Tout était lisible, clair, sans objection... « Juni » avait même devancé les critiques sur un éventuel choix de copinage avec Sylvinho. L'ancien latéral gauche du Barça n'est pas son ami, il l'a pris pour ses compétences, ses idées et le fait qu'il acceptait de travailler dans une forme de continuité par rapport à ce qu'avait fait Bruno Genesio avant lui.

Les idées claires sur le Mercato

« Les relations entre directeurs sportifs et entraîneur sont parfois difficiles. Pas mal de clubs peuvent gâcher leurs saisons à cause de ça, pour une histoire d'égo. Il y a une chose dont je suis sûr : c'est qu'avec Sylvinho, il n'y aura jamais de soucis d'égo. On sait le mettre de côté », poursuivait l'ancien milieu de terrain, qui a bien défini le champ d'action et de compétence de chacun. Pas d'ambiguité, pas de problèmes comme on dit.

Sportivement, Juninho va travailler avec Sylvinho pour faire d'une équipe totalement imprévisible une arme de régularité avec pour objectif de « réduire l'écart avec Paris » en Ligue 1. Pour y arriver, le directeur sportif compte sur un Mercato malin et espère que Jean-Michel Aulas n'ouvrira pas la porte à trop de départs. Trois tout au plus sans compter Jérémy Morel mais en y incluant Nabil Fekir. Il souhaite garder Bertrand Traoré, Maxwell Cornet, Moussa Dembélé, Martin Terrier, Memphis Depay mais surtout Houssem Aouar, le porteur de son « n°8 » dont il est déjà sous le charme. Pour se renforcer, Juninho va chercher un défenseur central et un milieu défensif plus à l'aise avec le ballon que Lucas Tousart. Il veut que ces deux renforts principaux, choisis en bonne intelligence avec Florian Maurice et Sylvinho, soient de vrais leaders. Pas seulement des leaders techniques. Pour lui, c'est d'ailleurs une condition sine-qua-none pour ramener des titres à Lyon. Conscient d'être sous pression, avec une petite crainte quand même, Juninho assume complètement l'évolution de l'OL durant ces dix années d'absence : « C'est un autre club, c'est beaucoup plus grand, il y a beaucoup plus d'attente », glisse-t-il.

Sylvinho, tout sauf un comique

A côté d'un Juninho rayonnant, on a aussi eu droit aux premiers mots de Sylvinho. D'un Juni « Brésil chaleur », on est passé à un Sylvinho « Brésil rigueur ». Le feu et la glace. L'ancien adjoint de Tite, qui comme Juninho s'est vu offrir une première chance en Europe, a laissé transparaître une énorme détermination. « Je ne suis pas aussi sérieux que j'en ai l'air », a-t-il glissé dans son discours inaugural. Ses mots et son visage grave trahissent pourtant déjà un technicien qui n'est pas là pour faire du tourisme et s'amuser. Sylvinho a promis un OL avec « beaucoup d'inspiration et beaucoup d'âme », une équipe avec un style (le 4-3-3) et un jeu de possession facilement identifiable. Réputé rigoureux, très fort tactiquement, l'ancien latéral gauche du Barça a déjà fait passer un message qui ravira les supporters : avec lui, cela va travailler dur. Il a aussi laisser transparaître un côté sanguin au moment d'évoquer l'arrivée de son analyste vidéo Fernando Lazaro (actuellement en poste à la Fédération brésilienne et qui débarquera en juillet) : « Il me connait très bien ... Et il me calme ». Avec lui, il faut s'attendre à de gros serrages de vis pour certains joueurs... Notamment les offensifs que Juninho a pointé du doigt pour leurs lacunes dans le travail défensif. Du projet à la manière de le mettre en œuvre, tout semble cohérent. Ça promet...

Alexandre CORBOZ, au Groupama Stadium

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Pour résumer

Ce mardi, le tandem Juninho – Sylvinho passait son premier grand oral face à la presse à l'Olympique Lyonnais. Une réussite totale.

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