PSG : Kays Ruiz-Atil vide son sac sur la discussion entre Ander Herrera et Ángel Di María

PSG : Kays Ruiz-Atil vide son sac sur la discussion entre Ander Herrera et Ángel Di María
William Tertrin
11 septembre 2025

Après les révélations d’Ander Herrera sur sa discussion avec Ángel Di María au sujet du jeune Kays Ruiz-Atil, passé par le PSG entre 2015 et 2021, ce dernier a tenu à réagir.

À 23 ans, Kays Ruiz-Atil tente de se relancer loin des projecteurs qui l’ont placé, adolescent, parmi les plus grands espoirs du football européen. Passé par le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain, il évolue aujourd’hui aux Francs Borains, en deuxième division belge. Un choix assumé, celui de retrouver le plaisir de jouer et de repartir de zéro, après avoir connu une ascension fulgurante… puis une chute brutale, nourrie par son image et des erreurs de jeunesse qu’il reconnaît.

Ces dernières semaines, une anecdote racontée par Ander Herrera a ravivé de vieux souvenirs. L’ancien milieu du PSG avait évoqué, avec humour, les habitudes de vie de Ruiz-Atil lorsqu’il fréquentait le vestiaire parisien avec Angel Di Maria. L’affaire, relayée et amplifiée, a fini par heurter le joueur.

« Moi, on ne me laisse jamais une deuxième chance »

« Ça faisait plus d’une semaine que j’avais vu que c’était sorti, mais au début, ça ne m’avait pas trop touché. C’est quand j’ai vu comment ça a été repris, avec les commentaires des gens, que ça m’a touché. C’est pour ça que j’ai voulu répondre en story sur Instagram. Parce que ça a été déformé. Dans le vestiaire du PSG, on avait parlé de ça avec Herrera et Di Maria. Mais nous, on en rigolait. Ça a été mal repris », explique-t-il pour RMC Sport.

Lui-même reconnaît sa part de responsabilité : « Certes, j’ai fait des erreurs dans le passé. Ils ont raison sur ce qu’ils ont dit, j’ai eu tort, mais ce sont des choses qui datent d’il y a quatre-cinq ans. Et on ne ressort ça que maintenant, alors que des gens ont fait bien pire et qu’ils sont là en train de jouer sur les terrains de football. Moi, on ne me laisse jamais une deuxième chance. »

Ruiz-Atil ne blâme pas Herrera

Les conséquences, cette fois, ont dépassé le simple cadre médiatique. Ruiz-Atil décrit un quotidien devenu pesant : « Il n’y a eu pratiquement que ça. Des messages désagréables sur les réseaux, des méchancetés, en s’attaquant à moi et à ma famille. Et même dans la vie en général. Depuis que c’est sorti, les gens me regardent bizarrement dans la rue. Quand je vais manger, ils attendent de voir ce que je vais commander pour me juger. Ça a eu un impact sur ma vie privée. J’essaie de préserver mes proches de tout ça. Je préfère que ma maman ne vienne pas voir mes matchs, pour que les gens ne sachent pas qui c’est. »

Pour autant, il ne blâme pas Herrera : « Non, je ne pense pas, il ne l’a pas dit méchamment. Moi, je leur donne raison dans ce qu’ils ont dit. C’est vrai que j’étais jeune, j’ai fait des choses que je n’aurais pas dû faire. Après, la plupart des gens qui parlent aujourd’hui, s’ils avaient été à ma place plus jeune, ils auraient peut-être fait la même chose, voire pire. Certains ont d’ailleurs fait pire, mais ça n’a posé de problème à personne. Comme j’ai été médiatisé très jeune, je suis une cible facile. »

« Tu ne vis plus pour toi-même, tu vis pour les gens »

Cette médiatisation précoce, l’ancien prodige en connaît le poids : « Tu veux vivre comme un gamin de ton âge, mais tu n’as pas le droit. Tu ne peux pas faire certaines choses dont tu as envie. Tu ne vis plus pour toi-même, tu vis pour les gens. Tu dois toujours faire attention au regard des autres. »

Une étiquette dont il peine encore à se défaire : « Les gens sont encore bloqués dans le passé. J’en ai parlé avec plusieurs personnes ici en Belgique, ils m’ont dit : ‘Avant de te connaître, on a cru ce qui était dit sur toi. Mais en réalité, tu n’es pas la personne qu’on décrit’. C’est très dur de se défaire d’une étiquette qu’on t’a collée. J’étais un gamin de 16-17 ans. Ça arrive de faire des erreurs, on peut laisser une deuxième chance. Mais moi, non, on ne m’a jamais laissé de deuxième chance. »

« Moi, j’étais jeune, je ne voulais écouter personne »

Pourquoi ? Ruiz-Atil a sa réponse : « Parce que j’ai été médiatisé très jeune et du coup jalousé très jeune aussi. On dirait que je n’ai pas le droit à l’erreur. Mais tout être humain a le droit à l’erreur. Et il y en a beaucoup qui ont fait des erreurs, à qui on a pardonné. Moi, malheureusement, on n’arrive pas à me pardonner. »

Il ne les nie pas : « Herrera et Di Maria l’ont dit. J’ai voyagé en jet privé, je me suis habillé avec des marques, les soirées… C’est très dur de résister quand tu accèdes à tout ça et que tu vois que tout le monde te dit oui. Moi, j’étais jeune, je ne voulais écouter personne. Ma mère et mon oncle me disaient toujours : ‘Fais attention à ce que tu fais’, mais je ne voulais pas écouter. Je n’en faisais qu’à ma tête. »

La mère de Mbappé l’a mis en garde

Des conseils, il en a pourtant reçus : « Oui, Herrera et Di Maria justement. Kimpembe aussi. La maman de Kylian (Mbappé) m’a même prévenu par rapport aux soirées que je faisais. Une fois, on était sur le parking des pros à la fin de l’entraînement et elle m’a dit : ‘Attention, arrête de sortir, on entend beaucoup ton prénom dans les soirées parisiennes’. Mais j’étais trop jeune et immature, je ne voulais pas comprendre. Je voulais profiter comme quelqu’un de mon âge. Je ne pensais pas qu’on me pointerait du doigt pour ça et que ça aurait autant d’impact pour la suite. »

S’il devait refaire un choix, ce serait celui de prolonger à Paris : « Mon seul regret, c’est de ne pas avoir prolongé avec Paris. À l’époque, Kylian (Mbappé) me disait souvent de le faire. Mais on ne s’est pas entendus avec Leonardo. C’est ce qui m’a fait quitter Paris. Les gens disent que j’ai été gourmand dans les négociations, c’est totalement faux. Je n’ai jamais été gourmand sur ce que j’ai demandé pour prolonger ni sur les contrats que j’ai signés. La seule chose qui m’intéressait, c’était le projet sportif. »

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