par julien.perez

ASSE : les 10 points qui dessinent un début de crise chez les Verts

L’ASSE traverse une mauvaise passe depuis la fin de l’été et cela se ressent au classement mais aussi en termes d’ambiance.

L’ASSE traverse une mauvaise passe depuis la fin de l’été et cela se ressent au classement mais aussi en termes d’ambiance. Analyse de la situation en 10 points.

La réussite n’est plus là

Lors des huit premières journées de L1, l’ASSE avait vu pas moins de huit frappes adverses être repoussées par les montants de Stéphane Ruffier. Les Verts avaient également obtenu cinq penaltys lors des neuf premières journées, plus gros total de la L1. Et leur effectif avait été plutôt épargné par les blessures.

Des blessés importants

Hormis Florentin Pogba, Kévin Monnet-Paquet, Romain Hamouma et Gabriel Silva, l’ASSE n’avait pas eu trop de blessés pendant l’été. Mais depuis un mois, c’est l’hécatombe. Et des joueurs importants sont concernés, notamment Loïc Perrin et Rémy Cabella. C’est sans son capitaine et son meneur de jeu qu’Oscar Garcia a dû composer ces dernières semaines. Et il a été également privé de Ronaël Pierre-Gabriel et Loïs Diony. Tout devrait rentrer dans l’ordre après la trêve internationale puisque seul ce dernier pourrait encore être sur le flanc pour le déplacement à Lille lors de la prochaine journée.

Un jeu toujours aussi laborieux

L’ASSE avait séduit lors de la 1ère journée de championnat contre Nice en proposant un jeu direct et en s’appuyant sur un gros pressing qui avait étouffé les Niçois d’entrée. Mais l’équipe n’a plus joué de cette façon par la suite. Malgré l’apport de Rémy Cabella, son jeu est très loin de ce que l’on était en droit d’attendre après la nomination d’Oscar Garcia, ancien joueur du FC Barcelone, élevé à l’école Johan Cruyff. Comme le Catalan aime à le rappeler, l’ASSE est la 6e équipe de L1 en termes de possession de balle, mais son jeu reste autant décrié que l’an dernier avec Christophe Galtier. Et ses caractéristiques restent les mêmes : celles d’une équipe assez solide défensivement mais qui est incapable de prendre le jeu à son compte, ce qui lui vaut souvent de devoir courir après le score. Lors de ses huit derniers matches, l’ASSE n’a pas ouvert la marque.

Une attaque aphone

Comme lors des saisons précédentes, c’est avant tout en attaque que le bât blesse à l’ASSE L’arrivée d’Oscar Garcia n’a rien changé à ce niveau. Les Verts galèrent toujours autant à l’approche de la surface adverse et les statistiques de ses attaquants l’illustrent bien : Loïs Diony et Alexander Söderlund n’ont toujours pas inscrit le moindre but depuis le début de la saison, comme Kévin Monnet-Paquet, et Romain Hamouma n’a fait trembler les filets qu’une seule fois. Jonathan Bamba est le meilleur buteur stéphanois de ce début de saison mais trois de ses quatre réalisations ont été inscrites sur pénalty. Hernani est le seul Stéphanois à avoir inscrit deux buts dans le jeu. Oscar Garcia ne cesse de le déplorer : l’ASSE n’a pas de buteur. On peut aussi se demander si elle a des passeurs puisqu’aucun joueur n’a délivré plus d’une passe décisive à ce stade de la saison.

Garcia qui tâtonne

Oscar Garcia alternait le 4-2-3-1 et le 4-4-2 à Salzbourg. Mais l’ASSE ne domine pas son championnat comme le fait le Red Bull en Autriche. Depuis son arrivée, le natif de Sabadell alterne entre un 4-3-3 et un 3-4-3. Deux dispositifs assez prudents. Garcia n’a basculé en 4-2-3-1 que lorsque son équipe a été obligée de courir après le score. Ce fut le cas contre Rennes et Metz, non sans une certaine réussite puisque lors de ces deux matches, l’équipe n’a pas perdu. Insuffisant toutefois pour convaincre le successeur de Galtier de démarrer une rencontre dans ce système. Pour l’heure, l’entraîneur stéphanois peine à donner une vraie identité de jeu à son équipe, mais aussi à dégager une ossature. La faute aux blessures, mais également aux contre-performances des joueurs, ceux-ci peinant à s’imposer.

Des cadres qui flanchent

Oscar Garcia l’a dit plusieurs fois : il cherche des leaders dans son groupe. Fabien Lemoine en était un, et c’est pourquoi il avait essayé de le retenir, en vain. Hormis Loïs Perrin, Stéphane Ruffier et Jessy Moulin, l’effectif manque de tauliers et de joueurs de caractère. Garcia voyait en Romain Hamouma un leader d’attaque mais l’ancien Caennais, prolongé jusqu’en 2021, déçoit beaucoup. Seuls Jonathan Bamba et Bryan Dabo, chacun dans leur style, ont pris de l’épaisseur depuis le début de la saison. Mais tous les deux agacent : le premier parce qu’il manque parfois d’altruisme et qu’il tarde à prolonger son contrat, le second parce qu’il a tendance à en faire un peu trop.

Des renforts qui n’en sont pas (pour l’instant en cout cas)

L’ASSE a investi 12 M€ l’été dernier sur deux joueurs : Loïs Diony et Assane Diousse. Mais tous deux tardent à justifier la confiance du club. Rémy Cabella est de loin la meilleure recrue de l’intersaison, même si Gabriel Silva et Hernani restent sur des prestations intéressantes. Le chantier était vaste et les Verts ont bien géré les départs, tous les indésirables n’étant plus là hormis Cheikh M’Bengue. Mais seul Cabella apporte une vraie plus-value à l’équipe et des joueurs comme Robert Beric et Oussama Tannane, prêtés lors des dernières heures du marché, sont aujourd’hui regrettés.

Des tensions dans le vestiaire

Les propos de Romain Hamouma à la mi-temps du match contre Montpellier ont laissé entendre que les joueurs n’avaient pas compris les consignes d’Oscar Garcia lors de ce match. Dans le vestiaire, les choix tactiques de l’Espagnol ne feraient pas tous l’unanimité. Et surtout, certains de ses propos lui seraient reprochés, en particulier sa tendance à dénigrer le niveau de son équipe, de ses attaquants en particulier. Certains ego auraient été touchés.

Des tensions dans les bureaux

Lors de la dernière trêve internationale, Oscar Garcia n’a pas apprécié une interview de Bernard Caiazzo qui évoquait les contacts avec Patrick Vieira. Ni une autre interview de Roland Romeyer évoquant l’Europe comme objectif. Depuis, il répète qu’il doit composer avec un petit budget et que le club n’a pas recruté à la hauteur de ses attentes cet été. Un discours qui, là aussi, agacerait certains en interne.

Des tensions dans le staff

Oscar Garcia a composé son staff cet été, décidant de ne pas reconduire René Lobello et Thierry Oleksiak. Mais trois membres de celui de Christophe Galtier sont toujours là : Thierry Cotte, Fabrice Grange et César Arghirudis. La collaboration avait bien démarré mais d’après certaines sources, certaines tensions seraient apparues dernièrement et les anciens du staff ne seraient pas conviés à toutes les réunions.

Laurent Hess, à Saint-Étienne

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Pour résumer

L’ASSE traverse une mauvaise passe depuis la fin de l’été et cela se ressent au classement mais aussi en termes d’ambiance. Analyse de la situation.

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