ASSE : Galtier, 3 questions autour d’un départ annoncé

Lundi soir, L’Équipe a envoyé un gros pavé dans la mare en annonçant l’envie de Christophe Galtier de quitter l’ASSE en fin de saison. Décryptage d'un dossier épineux.

Est-ce que son départ est acté ?

NON. Comme le club l’a fait savoir via un communiqué, rien n’est encore décidé concernant l’avenir de Christophe Galtier. Aujourd’hui, le technicien est sous contrat jusqu’en juin 2018 et aucune discussion concernant une rupture de contrat à l’amiable n’est entamée. Cela ne veut cependant pas dire que le Marseillais ne nourrit aucune velléité de départ ou qu’il sera encore là l’an prochain. Simplement, comme il l’a exprimé à plusieurs reprises au “CFC” dimanche soir, sa décision sera prise dans l’intérêt du club et après concertation avec ses dirigeants. Aujourd’hui, Bernard Caiazzo comme Roland Romeyer veulent le garder. Christophe Galtier, lui, redoute par-dessus tout de faire l’année de trop et de perdre le crédit de son travail des saisons précédentes.

Quelles sont les raisons qui le poussent à envisager un départ ?

IL Y EN A PLUSIEURS. Déjà, l’ASSE arrive à la fin d’un cycle avec la probable absence de Coupe d’Europe l’an prochain et le départ annoncé de plusieurs “historiques” comme Clément et Lemoine. L’ambiance dans le vestiaire est aussi beaucoup moins sereine que par le passé à cause des décisions tranchées du technicien. Ensuite, il y a la qualité de l’effectif et le jeu, en perpétuel déclin depuis les belles années de Galtier, quand celui-ci pouvait compter sur Pierre-Emerick Aubameyang, Max-Alain Gradel, Brandao, Faouzi Ghoulam, Kurt Zouma ou Josuha Guilavogui. Pour relancer la machine, il faudrait réaliser un recrutement particulièrement pertinent et espérer que le centre de formation sorte à nouveau des talents. Christophe Galtier, qui a tiré le maximum du groupe qu’il a eu à sa disposition, croit-il vraiment en la possibilité de bâtir une grande équipe avec les moyens actuels du club ? Enfin, et c’est sans doute l’une des raisons principales qui portent sa réflexion, Galtier est soucieux de son image auprès des fans, à l’écoute de son environnement. Comme il l’a laissé entendre au “CFC” ou lors des conférences de presse ces derniers mois, cette pression le pèse. Il ne vit pas très bien le fait de recevoir des lettres anonymes de supporters réclamant son départ. “Galette” est aussi très sensible à ce qu’il se passe pour Arsène Wenger à Arsenal où l’Alsacien n’a jamais été aussi contesté malgré son CV. Il a aussi besoin de souffler, lui qui doit se faire opérer de la hanche au début de l’été. Dimanche soir, le technicien parlait d’un “phénomène d’usure après neuf ans et demi”. Ces quelques mots prennent aujourd’hui tout leur sens.

Les dirigeants ont-ils déjà des pistes pour le remplacer ?

NON. L'Équipe l’assurait lundi soir : Bernard Caiazzo et Roland Romeyer sont informés depuis le 22 mars des envies de départ de leur coach et ont déjà eu le temps d’anticiper son remplacement. Pourtant, mardi matin dans les colonnes du Progrès, les deux dirigeants ont nié cette information, assurant la découvrir par le biais de l’article publié sur le site Internet du quotidien sportif. Bernard Lions va pourtant jusqu’à écrire que les deux présidents ont chacun envisagé un profil : un coach étranger pour Caiazzo, plutôt une piste française pour Romeyer. Selon nos informations, les décideurs stéphanois n’ont toutefois pris aucune décision concernant la nationalité d’un éventuel remplaçant de Christophe Galtier, pas plus qu’ils n’ont entamé les démarches pour le remplacer. Bien sûr, plusieurs noms circulent déjà. Notamment celui de Willy Sagnol, qui est libre, ou celui de Patrice Garande, en difficulté à Caen. L’an passé, si Galtier s’en était allé, les Verts avaient songé à Antoine Kombouaré et Jocelyn Gourvennec mais les deux techniciens sont actuellement sous contrat (respectivement à Guingamp et à Bordeaux) et aucune approche directe ou indirecte n’a eu lieu pour eux. La priorité du tandem Caiazzo-Romeyer demeure pour l’heure de convaincre Christophe Galtier d’honorer son contrat jusqu’en juin 2018.