par Alexandre Corboz

PSG, OL, OM, ASSE, FC Nantes, LOSC, RC Lens : que retenir des propositions de la LFP ?

Ce mardi, Nathalie Boy de la Tour (présidente de la LFP) et Didier Quillot (directeur général exécutif de l’instance) ont présenté aux médias leur plan stratégique pour porter le football français sur le cycle 2017-2022.

Analyse des mesures fortes, touchant directement au terrain, présentées par les dirigeants du football français.

Augmenter la limite des joueurs extra-communautaires

BONNE IDEE. Même si, à moyen terme, cela peut nuire à l’équipe de France comme l’hyper libéralisme de la Premier League a nui aux Three Lions, le fait de pouvoir compter plus de quatre joueurs extracommunautaires dans un effectif va relancer les recherches sur l’Amérique du Sud notamment. Une terre fertile en grands joueurs de Ligue 1 par le passé. Il était temps que la France s’ouvre davantage. Après tout, c’est comme ça (et avec l’aide des TPO aujourd’hui interdits) que le Portugal a remporté des Coupes d’Europe.

Augmenter la limite des joueurs prêtés

BONNE IDEE. Aujourd’hui, il y a une forme de non-sens qui veut que des clubs partenaires dans deux divisions différentes ne puissent pas se prêter plus de deux joueurs. Cette règle, la LFP veut la supprimer et c’est tant mieux ! En effet, même s’il y a des risques de conflits d’intérêt en Coupe nationale si deux clubs « amis » se rencontrent, pourquoi empêcher Lyon, centre de formation d’élite au niveau français, d’envoyer cinq-six joueurs en prêt à Bourg-en-Bresse, son partenaire en Ligue 2 ? Pourquoi les Chamois Niortais, club partenaire de l’ASSE, pourraient-ils pas aussi solliciter l’aide des lofteurs de Christophe Galtier dans son championnat domestique ? Cela permettrait aux petits d’exister et d’être compétitif et aux grands centres de valoriser leurs produits de formation pour faire de la revente.

Faire en sorte de valoriser la formation

BONNE IDEE. En instaurant dans son règlement l’obligation de disposer dans son effectif de joueurs formés localement comme c’est le cas en Coupe d’Europe avec le fameux « 25 dont 8 », la LFP se mettrait simplement en conformité avec les règles de l’UEFA. Non seulement cela justifierait le travail des éducateurs mais en prime cela permettrait de générer des revenus (le coût de formation d’un joueur et sa revente est bien inférieur à un recrutement venu de l’extérieur) et d’offrir une identité plus locale aux clubs. De toute façon, tout le monde souhaite s’y mettre même les grands clubs (OM, PSG) donc autant l’inscrire dans les règlements. L’une des idées fortes portée dans le projet est l’augmentation de la durée des premiers contrats, fixés aujourd’hui à trois ans ou à un an plus deux en option et qu’on pourrait ouvrir aux contrats de cinq années.

Mettre en place des détections à l’étranger

POURQUOI PAS. Dans son exemple, la Ligue prend l’exemple d’une draft en Chine. L’idée peut paraitre farfelue et mercantile. Elle l’est sans doute un peu puisque l’Empire du Milieu n’a encore jamais sorti de joueurs d’envergure internationale et s’apparente aujourd’hui surtout à un carnet de chèque géant où tout le monde veut tirer son bout de gras. Après, il faut penser à la « loi du nombre ». Au fait que forcément, à un moment donné, avec la politique d’Etat mise en place et la multiplication des écoles de foot, des talents sortiront de nulle part. Encore faut-il que nos chers recruteurs soient en mesure de les détecter… Une draft à la sauce NBA ou plutôt une bourse au football auquel participent les 40 clubs professionnels français peut être l’occasion de faire quelques trouvailles.

La Ligue 2 et la Coupe de la Ligue en laboratoire de l’innovation

DE L’IRRESPECT POUR LES EQUIPES DE L2. La Ligue veut faire des tests, instaurer de nouveaux cartons, de nouvelles méthodes d’arbitrage, de nouveaux règlements … Et forcément, c’est les équipes de L2 qui servent de rats de laboratoire au risque qu’il n’y ait plus aucune lisibilité et aucun sérieux accordé à ce championnat. Rajouter des play-offs en plus de barrages ? A quoi bon sinon surcharger le calendrier et laisser sur les rotules l’équipe de Ligue 2 qui disputera le match couperet face au « confortable » 18e de Ligue 1 ? Changer les règles d’une année sur l’autre pour que le spectateurs s’y perde ? Non franchement, là-dessus on n’est pas emballé. C’est soit tout le monde, soit personne… A la rigueur, pour la Coupe de la Ligue, c’est un peu moins grave.

Un saucissonnage plus grand des rencontres pour vendre à l’international

DE L’IRRESPECT POUR LES SUPPORTERS. Pour mieux vendre l’image de la Ligue 1 à l’étranger, la Ligue propose de découper encore plus les journées de championnat en plaçant de nouvelles cases horaires comme c’est le cas en Angleterre ou en Espagne où il arrive que des clubs jouent à 11 heures du matin ou à 13 heures pour permettre leur diffusion dans des contrées éloignées (Chine et Japon notamment). On pense alors au téléspectateur planétaire à qui on vendra un produit plus cher mais plus du tout au supporter local, perdu dans une programmation illisible et brouillonne. On ne pense également plus du tout à la préparation d’avant-match des clubs, à la santé des acteurs, à la qualité du spectacle qui va en découler… Non franchement, cette idée n’est pas bonne à prendre chez nos voisins étrangers.

Alexandre CORBOZ

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Pour résumer

Nathalie Boy de la Tour (présidente de la LFP) et Didier Quillot (directeur général exécutif de l’instance) ont présenté aux médias leur plan stratégique.

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