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Depuis qu'il est sur Twitter, Jean-Michel Aulas enflamme les rédactions par ses sorties médiatiques tapageuses (notamment sur Bafétimbi Gomis). Au point où l'on se demande si sa communication est toujours aussi bien maà®trisée ou s'il s'agit de dérapages incontrôlés qui nuisent à l'image de son club. Deux journalistes de « But ! Football Club » en débattent.
OUI
S'il fut un temps où Jean-Michel Aulas était salué pour la pertinence de ses choix, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Alors bien sûr, le patron de la Cegid ne perd pas de vues les impératifs économiques du club et le besoin d'avoir un stade mais ces paramètres prennent aujourd'hui le pas sur sa lucidité.
Un président de club doit savoir prendre de la hauteur sur les évènements et garder la tàªte froide. Quand il s'accroche avec des supporters ou lynche un Gomis sur les réseaux sociaux, JMA est-il vraiment dans son rôle ? Assurément pas.
De plus, si sa « méthode forte » permet de faire partir les « pharaons et dinosaures » du vestiaire, celle-ci a un effet néfaste sur son club. Déjà par rapport aux signaux renvoyés aux joueurs qui auraient pu àªtre tenter de gagner la Capitale des Gaules. Voyant que le meilleur buteur du club peut àªtre traité comme un moins que rien, critiqué sur son attitude et remis en cause sur ses performances, certains talents pourraient àªtre tenté d'aller vers un club « plus serein ».
L'autre point faible de cette méthode de management d'une agressivité rare, c'est qu'elle place une grosse étiquette « au rabais » sur le front du joueur. Aulas n'a jamais taclé Dejan Lovren malgré ses prestations mitigées, le Croate est parti pour son prix d'achat. Un coup de maà®tre.
A l'inverse, à chaque fois qu'un joueur s'est fait descendre par JMA, il a été mal vendu. Aly Cissokho est parti pour 6 M€ alors que l'OL – qui l'avait acheté 15 – en voulait plus de 10. Cris a été laissé libre. Kim Kà¤llstrà¶m – malgré tous les services qu'il a rendu au club – n'a été cédé que pour 3 M€. Michel Bastos n'a jamais rapporté les 8 M€ escomptés”¦ Et on ne parle pas d'Anthony Reveillère ou Honorato Ederson, qui sont partis pour 0€ car en fin de bail et sur lesquels le dirigeant rhodanien s'est essuyé les crampons”¦
Alexandre CORBOZ
NON
Une fois encore, Jean-Michel Aulas a revàªtu son costume de grand méchant loup du football franà§ais. Son dernier crime : l’honnàªteté.
Bafétimbi Gomis représente un risque financier pour l’OL ? Alors, il faut qu’il parte. C’est aussi simple que cela. Qu’importe que l’attaquant des Gones ait inscrit un quinzaine de buts par an depuis son arrivée, aucun d’entre eux ne suffirait à compenser les pertes de l’entreprise. C’est une gestion calculatrice, une gestion de DRH, mais c’est par là que passera la pérennité du club.
On ne dit pas que c’est bien. On dit que c’est mieux, au moins, de l’assumer, quand d’autres clubs vendent un ‘esprit famille’ en forme d’attrape-nigaud, qui s’arràªtera là où leurs problèmes financiers débuteront.
Au fond, il n’est pas un président de club responsable qui ne prendrait la màªme décision qu’Aulas. Le tort de ce dernier est simplement de ne pas s’en cacher. Il semble en effet que le pragmatisme, lorsqu’il est énoncé, s’apparente à un manque d’humanité. Cette humanité soudainement brandie par des supporters qui sifflaient Gomis il y a deux mois ou qui fantasmeront demain sur l’arrivée de tel joueur coté, pràªts à vendre la moitié de l’effectif pour permettre sa venue.
À cette hypocrisie-là , nous préférons encore la gestion froide et assumée d’Aulas.
Au fait, pendant que certains poussent des cris d’orfraie contre le président lyonnais, Rémi Garde et ses joueurs, eux, travaillent dans la sérénité, protégés par leur paratonnerre.
Cela fait 26 ans que JMA fait la màªme chose, et 26 ans que à§a marche.
Julien DEMETS
