ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Un onze se dégage, mais il faudra gérer le banc »

L’ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard, revient sur la dernière victoire de l’ASSE à Clermont (2-1). Il insiste notamment sur la gestion de l’effectif que devra avoir Eirik Horneland, et sur certains choix du technicien norvégien.
« Une équipe type, trois joueurs dans la rotation » c’est « l’ossature à 14 joueurs que Didier Deschamps aime tant avec l’équipe de France » écrivait l’Equipe la semaine dernière en rappelant que c’était déjà le cas avant la Coupe du monde en Russie, en 2018 et au Qatar, en 2022. Cette gestion d’une sélection peut-elle s’appliquer aussi en club?
Eirik Horneland n’en doute certainement pas. La saison dernière, il avait très vite dégagé un noyau fort jamais remis en cause, même dans les défaites qui ont conduit à la relégation. Système et ossature étaient immuables, parfois au grand dam des observateurs inquiets devant les opérations portes ouvertes. Sans doute a-t-il cru jusqu’au bout que les joueurs auxquels il avait accordé et maintenu sa confiance renverraient l’ascenseur ou au pire emprunteraient les escaliers dans l’autre sens que celui de la cave. La déception dont il n’a pas caché les affres dans une interview à La Tribune-Le Progrès ne l’a pas fait dévier de sa conduite. Quand, avant le déplacement à Clermont, il répète qu’il reste à la recherche des meilleurs automatismes, il sait qu’au delà des associations il y a des noms à poser sur la feuille de match.
Miladinovic a marqué des points
Les critiques qu’il a adressées à ses hommes après la victoire en Auvergne font penser qu’il reste loin de ce schéma idéal. « C’était notre pire match depuis le début de saison. On a perdu trop de ballons. Il n’y avait pas assez de connexions entre les joueurs ». Mais on n’est pas obligé de prendre au pied de la lettre cette analyse, d’abord destinée à garder les têtes froides. Car il a d’ores et déjà les contours de cette équipe type qui appliquera le style de jeu qu’il veut voir pour enflammer Geoffroy-Guichard.
Sa ligne défensive s’est dessinée toute seule, avec la variable blessure qui a fait de Bernauer une pièce maîtresse dans un rôle qui ne devait pas être le sien. Difficile aussi de remettre en question la doublette Jaber – Tardieu qui stabilise le milieu, en attendant le retour de Moueffek. Et si les combinaisons sont multiples devant, le trio qui a fini le match samedi est certainement le plus complémentaire du moment. Au onze, il ne reste plus qu’à ajouter trois ou quatre remplaçants de luxe dont la triple banquette des attaquants. Tout ne sera alors que gestion. Horneland a pu se tromper dans celle-ci, par exemple devant Grenoble en alignant Moueffek qu’on sait fragile et qui relevait de blessure ou Gadegbeku à Gabriel-Montpied pour finalement le sortir à la mi-temps. Mais on suppose qu’il avait ses raisons, dont cette recherche des meilleures associations. On doit admettre qu’il a su rectifier le tir et peut-être, du coup, découvert de nouvelles possibilités avec la rentrée de Miladinovic. Il ne lui reste plus qu’à gérer le banc et surtout l’arrière-banc. »
Didier Bigard