Ex-rédacteur en chef de “L'Equipe Magazine”, maintenant rédacteur en chef de “Grand Public”, sur France 2. L'un des 37.737 spectateurs de Saint-Etienne-Dynamo Kiev.
L'air de rien, on a évité l'émeute urbaine, l'embrasement général, voire peut-àªtre màªme l'Apocalypse sur les rives d'habitude si tranquilles du Furan. Le journaliste, polémiste, poil à grattiste, Daniel Riolo, devait en effet venir parader avec son dernier brûlot “Racaille football club” (éditions Hugo&cie) à la pourtant très respectable foire du livre de Saint- Etienne, du 18 au 20 octobre prochain.
Heureusement, dans un geste d'une extràªme lucidité et d'un très grand courage, la mairie (sous l'amicale pression de l'A.S.S.E.) a décidé de ne plus inviter le trublion. Il faut dire qu'il avait tenu des propos inqualifiables, d'un anti-stéphanisme primaire, en particulier sur Twitter, osant màªme se moquer de notre pourtant glorieuse double défaite européenne contre les géants danois d'Esbjerg. “On m'a fait comprendre qu'à quelques mois des élections municipales, cela ferait désordre, si la Fàªte du livre était le théâtre d'éventuels dérapages”, a expliqué l'insolent dans les colonnes du “Progrès”, sans mesurer à quoi il avait échappé.
“Je propose de rédiger un petit livre vert qui résumerait ce qu'il est permis de dire ou d'écrire sur l'A.S.S.E.”
Imaginons en effet que l'invitation eut été maintenue et c'est évidemment le pire qui serait arrivé. Dès les premières heures du vendredi 18 octobre, les commandos armés du Peuple vert auraient convergé vers la place Jean-Jaurès afin de régler son compte au nouvel ennemi public.
Par solidarité avec leur confrère attaqué, les autres écrivains auraient monté des barricades de leurs livres transformés en pavés. Il aurait au moins fallu le GIGN voire les forces de l'OTAN pour ramener le calme à “Sainté”.
Au lieu de cela, sans l'agitateur de RMC, le Salon du livre pourra se dérouler en toute tranquillité. On entendra peut-àªtre seulement se retourner dans sa tombe le fantôme de Jean-Jaurès. Certains bien-pensants vont évidemment crier à la censure. Comme ils manquent de lucidité, incapables de comprendre que la liberté d'expression doit s'arràªter là où commencent les intéràªts de notre club bien-aimé, c'est à dire quelque part entre Bourg-Argental et Rive-de-Gier.
Dans la foulée de ce salutaire oukaze, tous les plumitifs et autres aboyeurs qui osent critiquer nos valeureux joueurs et leurs formidables dirigeants devraient à leur tour àªtre bannis de notre douce contrée. Je propose de rédiger moi-màªme à leur intention un petit livre vert qui résumerait de faà§on très précise ce qu'il est permis de dire ou d'écrire sur l'A.S.S.E. J'espère de la sorte démontrer assez de zèle et de soumission pour àªtre à nouveau invité au Salon du livre de Saint-Etienne. Allez les Verts et vive la censure !
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