Christophe Galtier avait placé les jeunes du club devant leurs responsabilités à l'automne dernier en expliquant qu'il les trouvait trop timides et qu'il attendait plus d'eux. Mais vendredi dernier, lors de son point presse à L'Etrat, c'est aux formateurs que le coach des Verts s'en est pris, en remettant en cause tout spécialement le recrutement des jeunes : “Certains jeunes ont eu des retards. Peut-àªtre qu'il y a des trous de générations et qu'il y a eu aussi de mauvais choix dans le recrutement. Il faudrait peut-àªtre donner une autre orientation dans notre faà§on de recruter les jeunes”. Gérard Fernandez, responsable du recrutement des jeunes depuis que Galtier l'avait remplacé dans le staff de l'équipe professionnelle, il y a quatre ans, a pu se sentir visé. Galtier avait déjà épinglé la formation en début de semaine dernière, mais en restant plus “soft” : “On a la capacité à former de très bons joueurs mais il faut qu'on s'améliore. On a su sortir des jeunes comme Gomis, Ghoulam, Guilavogui ou Zouma, mais il a fallu les vendre. A nous de mener une réflexion pour sortir encore plus de jeunes”.
Cette “réflexion” semble donc passer, pour Galtier, par quelques changements dans l'organigramme. Le coach des Verts, qui a par ailleurs expliqué qu'il avait recruté Landry N'Guemo parce qu'il considérait qu'aucun jeune n'était capable de pallier l'absence de Renaud Cohade, a lancé Jonathan Bamba dans le grand bain dimanche dernier contre Paris. Mais derrière Allan Saint-Maximin, la relève tarde à montrer le bout du nez. Les néo-pros Nathan Dekoké et Jerrold Nyemeck sont blessés, et au sein du club, Galtier n'est pas le seul à àªtre sceptique par rapport au réel potentiel de la plupart des joueurs qui composent cette saison le groupe Excellence, ou à douter du bien fondé de certains partenariats.
Jusque-là , à quoi ont servi les partenariats ?
Ceux avec le Sénégal et le Burkina Faso n'ont apporté que des joueurs qui n'ont pas percé ces dernières années (Coulibaly, Sanou, Sagna, Mansaly, etc). Et l'A.S.S.E. a laissé filer des joueurs comme Pastore ou Thauvin alors qu'elle était en partenariat avec leurs clubs formateurs, Cordoba et Grenoble”¦ A plus longs termes, la toile tissée par le responsable de la formation, Bernard David, devrait porter ses fruits. Mais pour l'heure, un constat s'impose : les différents partenariats n'ont plus alimenté l'équipe première depuis les arrivées de Dabo, N'Dour et Mendy en provenance de Yeggo il y a une dizaine d'années.
Autre constat : l'A.S.S.E. s'est régulièrement trompée ces dernières années en matière de post-formation. Pour un Aubameyang, combien a-t-elle recruté de Dos Reis, Laudrup, Aleksic, Birkelund, Bojang, Ravet, Aguilar ? Si le club a effectivement des “trous de générations” aujourd'hui, à tel point qu'il est allé recruter cet hiver, pour renforcer sa réserve, Jérémy Mellot (20 ans), milieu de terrain défensif qui évoluait avec l'équipe B de Clermont, il n'en reste pas moins que les ventes de Guilavogui, Ghoulam et Zouma lui ont rapporté près de 25 M€ en l'espace de dix-huit mois. Dans un passé pas si lointain, les transferts de Gomis et Rivière, comme ceux de Camara, Coupet ou Sagnol avant eux, avaient déjà permis au club d'assurer sa pérennité financière. Màªme si les Verts ne peuvent pas compter cette saison sur une génération comme celle qui permet à Lyon d'àªtre en tàªte de la L1, il y a donc aussi du bon dans sa politique de formation. Et si les formateurs de L'Etrat ne peuvent épingler Galtier pour ses résultats, certains ne se gàªnent pas, en coulisses, pour lui renvoyer l'ascenseur en critiquant le recrutement des pros ces deux dernières saisons.












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