ASSE - Humeur : l'heure de la positive attitude ?
Credit Photo - Même d'internet
par Alexandre Corboz
BILLET

ASSE - Humeur : l'heure de la positive attitude ?

Saint-Etienne se morfond en Ligue 2 et sort dès le 7ème tour de la Coupe de France mais le club se plaint de nos écrits en forme de billets « toujours délétères et à charge contre tout ce qui bouge ». Très bien, voici un billet d'humeur en forme de réponse.

Zapping But! Football Club ASSE : vous attendez quoi messieurs les dirigeants ?

« Samedi dernier, l'ASSE est sortie dès son entrée en lice de la Coupe de France au 7ème tour. Une défaite dans la cruelle loterie des tirs au but face à Rodez dans un match où la défense des Verts, à nouveau solide après Amiens, n'a pas pris de buts. C'est dommage mais il faut tirer le positif de tout ça : cela engendrera moins de fatigue pour l'effectif en prévision du championnat. Maintenant, place à Metz lundi prochain ». Voilà ce que l'ASSE – et son très cher service de com' - aimerait que nous écrivions de la dernière bouillie de football offerte par les Verts.

Oui, mon confrère Laurent Hess, présent au quotidien dans le Forez depuis plus de 20 ans, a eu droit à un drôle de SMS la semaine passée. Mécontent de l'article sur Jean-François Soucasse sur la sellette, le club l'a clairement accusé d'être « caricatural et orienté pour entretenir un climat nauséabond ». Limite d'être à l'origine des « scènes de guerre urbaine » et des « drames qui ont été évités de justesse lors du barrage retour », lesquels devraient nous « donner à réfléchir » sur notre responsabilité dans tout ça. On a donc appris, grâce au service de communication du club, que nous étions les principaux responsables de tous les fiascos de ces dernières années, de la relégation, de la 18ème place en Ligue 2, de la vindicte populaire … Et tant qu'à faire des guerres et des famines dans le monde ?

A l'ASSE, l'image doit être positive, coûte que coûte

Outre le pouvoir démesuré qu'on cherche à donner à nos écrits, ce nouvel échange houleux pose l'autocritique que l'ASSE n'a pas d'elle-même. Les supporters doivent être des moutons obéissants. Les journalistes ? Des plumitifs dociles et asservis pour bercer le peuple de belles histoires. Obnubilé par l'image du club renvoyée au grand public par les baromètres Ipsos qui en font toujours le club préféré des Français, le service de communication de l'ASSE veut tout contrôler pour donner l'impression que tout va bien. Les Magic Fans ont beau prévenir, en faisant référence au film « La Haine » de Mathieu Kassowitz que « ce qui compte c'est pas la chute mais l'atterrissage », il reste ce GIF célèbre d'internet avec le chien au chapeau dans une maison en flammes qui prend son café et se répète que « tout va bien » et qu'il « va bien ». Pour paraphraser William Shakespeare et son personnage d'Hamlet, « il y a quelque chose de pourri au royaume de Saint-Etienne »... Et ce à tout le niveau : sur le terrain, à sa tête, au niveau de son recrutement (pour lequel la mayonnaise tarde à prendre) mais également dans sa manière de communiquer vers l'extérieur.

Du déni face aux alertes, les yeux tournés de l'autre côté quand même le Courrier Picard critique le fait qu'il faille montrer patte blanche pour discuter du bon vieux temps avec l'ancien amiénois Thomas Monconduit... A Sainté, on a désormais peur de tout jusqu'à la paranoïa. Une peur qui, après avoir incité le club à mettre un attaché de presse derrière chaque joueur en entretien individuel, pousse désormais l'ASSE à ne plus laisser personne s'exprimer ou à relire en amont la moindre question.

On veut positiver, faites-nous rêver !

A « But ! Saint-Etienne », sur ordre de Roland Romeyer qui n'a pas apprécié que nous laissions le maire Gaël Perdriau demander des comptes sur la vente du club puis son ex associé Adao Carvalho donner sa version, cela fait deux ans que nous n'avons personne. Cela ne change pas grand chose. Nous restons supporters avant d'être sous les ordres ou d'accepter les pressions d'un club qui pense « qu'être Stéphanois ne donne pas le droit de s'exprimer ». Nous donnons la parole à ceux qui ont fait l'histoire du club, qui ne sont plus sous contrat et qui ont des choses à dire : les Christian Lopez, les Oswaldo Piazza, les Johnny Rep, les Gérard Janvion... Ceux qui ont gagné avec Sainté et nous ramènent au bon temps. Des figures « positives ». Celles que le club recherche désespérément derrière lui.

Oui, en qualité de supporters, nous aimerions aussi dire du positif de l'équipe de Laurent Batlles sans se raccrocher aux branches. Du positif face à Rodez, il y en a eu en tribune avec les Magic Fans et les Green Angels qui ont chanté pendant plus de 90 minutes, sans jamais lâcher l'équipe, pourtant très faible, sur la pelouse. Ce positif, on le réécrira si Saint-Etienne gagne, joue bien, remonte au classement, si des joueurs se révèlent, si on se régale à nouveau à Geoffroy-Guichard ... Même si les deux tristes sirs actuellement actionnaires restent encore dix ans. Du positif, on aurait aussi bien eu l'occasion d'en noircir nos pages à l'occasion d'un sympathique derby d'avant Mondial entre les Verts et Roche-Saint-Genest à Geoffroy-Guichard. Cela aurait été un beau storytelling pour ces amateurs de Régional 2, la plupart supporters des Verts, qui auraient pu vivre un rêve éveillé dans le Chaudron grâce à la magie de la Coupe. Malheureusement, là aussi, l'ASSE a trouvé le moyen de gâcher le moment mais, ça, bien sûr, il ne faut pas en parler non plus... »

Podcast Men's Up Life
 

L'humeur d'Alexandre Corboz

Saint-Etienne se morfond en Ligue 2 et sort dès le 7ème tour de la Coupe de France mais le club se plaint de nos écrits en forme de billets « toujours délétères et à charge contre tout ce qui bouge ». Très bien, voici un billet d'humeur en forme de réponse.

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.