Aujourd’hui, ‘hommage’ à Diego Maradona”¦
Ses pieds sont en or. Sa parole beaucoup moins. À l'image de sa dernière sortie tapageuse au sujet du gardien de l'équipe d'Espagne Iker Casillas, Diego Maradona a pris la fâcheuse habitude de casser du sucre sur le dos de n'importe qui : son historique rival Pelé, l'ailier brésilien Neymar, le président de l'UEFA Michel Platini ou encore l'ancien directeur sportif du PSG Leonardo ont déjà fait le frais du fiel de l'ancien meneur de jeu de l'équipe d'Argentine.
Au-delà d'une certaine lâcheté – critiquer Casillas après son match face aux Pays-Bas et avec une aigreur « mourinhesque » offre une définition parfaite à la formule « tirer sur l'ambulance » -, les propos de Maradona concernant le portier du Real Madrid nous donnent l'occasion de dire tout le mal que nous pensons du mythique numéro 10.
Maradona, un piètre entraà®neur
Entendons-nous, chacun a le droit d'avoir un avis et de l'exprimer. Mais l'incohérence du personnage Maradona et l'indulgence qui lui est pourtant accordée nous laisse coi. L'ancienne idole du Napoli voudrait donner des leà§ons de football à tout le monde mais fut, à la tàªte de la formation albiceleste entre 2008 et 2010, un sélectionneur médiocre, chez qui toute notion tactique laissait place à l'exaltation de la patrie et des valeurs de combat.
Cela peut certes motiver les joueurs, mais lorsqu'il s'agit d'affronter une machine aussi bien huilée que l'Allemagne, cela se paie (4-1 en quarts de finale du Mondial sud-africain). Du reste, jamais Diego n'avait trouvé le moyen de mettre sa star Lionel Messi en valeur (0 buts, 0 passe décisive pour l'attaquant du FC Barcelone durant la compétition).
Maradona, le pseudo-révolutionnaire
Reste que c'est la stature de rebelle acquise par le numéro 10 qui nous agace le plus. Par sa gouaille, son attitude ou son look, Maradona a réussi à se faire passer pour une sorte d'altermondialiste du football, défendant le peuple face à la toute-puissance de l'argent, quand le lisse Pelé s'acoquine avec la politique. Le cinéaste Emir Kusturica, à l'engagement connu de tous, avait d'ailleurs consacré en 2008 un portrait hagiographique au demi-dieu argentin.Quelle ironie pour celui qui court le cachet à Dubaà¯, incarne tous les excès de ce « football-business » qu'il prétend dénoncer (corruption, dopage) et qu'une scène du film en question montrait en train de se baigner dans la piscine privée de son grand ami Fidel Castro !
Entendons-nous, Maradona était un génie du ballon rond. Mais au regard de la complaisance des médias avec ce clown pathétique, auquel ils continuent de tendre un micro, et du culte absurde que lui vouent certains supporters (on ne parle pas des fans argentins mais, par exemple, de ceux de l'OM qui avaient étendu une banderole l'associant au Che en début de saison), on en vient à souhaiter que la main de Dieu, cette fois, soit un index posé sur la bouche de Diego…
Julien Demets












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