Face à Evian, dimanche dernier, l'objectif était double pour les hommes de Laurent Blanc. Déjà , faire oublier la piteuse défaite à Bastia (2-4) le week-end précédent. Ensuite, gagner pour rester au contact de concurrents au titre qui avancent à vitesse grande V. Mission accomplie avec un succès 4-2. Mais pour ce qui est de la maà®trise, de l'envie et du beau jeu, les Parisiens repasseront. Chahutée par des Hauts-Savoyards combatifs et bien en place défensivement, l'équipe de Laurent Blanc a eu toutes les peines du monde à imposer sa loi à un adversaire pourtant classé 18e avant la rencontre… En conférence de presse, le capitaine, Thiago Silva, n'a d'ailleurs pas cherché à nier l’évidence : “L'équipe a eu du mal à àªtre performante pendant toute la rencontre. Face à Bastia, nous avons été à la peine après la pause, là , c'était avant. Nous jouons moins bien que la saison dernière, mais nous en parlons beaucoup entre nous pour trouver des solutions”. La solution, il faudra la trouver rapidement, car le public du Parc des Princes commence à sérieusement s'impatienter”¦
“Et ils sont où les Parisiens ?”
«Et ils sont où les Parisiens ?», «Mouillez le maillot !». Gavés de caviar depuis deux ans, les supporters du PSG n'ont pas apprécié de voir leur équipe peiner à prendre la mesure d'un mal-classé. Et ils l'ont fait savoir… Javier Pastore reconnaà®t d'ailleurs que ces moqueries ont piqué au vif son équipe : «Nous avons changé de mentalité dès que nous avons été menés. Il faut montrer de l'envie dès le coup d'envoi. Je comprends les supporters qui nous ont un peu malmenés». Statique, brouillonne, sans idée et donnant parfois l'impression de ne pas àªtre motivée, l'équipe de Laurent Blanc a dû s'en remettre, comme bien souvent cette saison, aux coups de pied arràªtés pour se défaire de son adversaire.
La défense, un véritable chantier
Les deux buts encaissés samedi sont le symbole du malaise défensif parisien en cette deuxième partie de saison : David Luiz s'est montré coupable de laxisme sur le premier but avant que Grégory Van der Wiel n’expédie le ballon dans ses propres filets sur le second. Sous le feu des critiques, ce dernier en est d'ailleurs à son deuxième fait de jeu contraire en deux rencontres de L1 après le pénalty offert à Bastia pour une main évitable. Et pendant ce temps, Marquinhos ronge son frein… Laurent Blanc ne serait plus réfractaire à l'idée de faire évoluer ce dernier au poste de défenseur droit, après un essai concluant en Coupe de la ligue à Geoffroy-Guichard. Reste à savoir si le Brésilien acceptera ce repositionnement à l'heure où ses compatriotes de la défense centrale ne sont pas exempts de tous reproches.
Le problème Thiago Motta
La défense n'est pas le seul secteur branlant au PSG : le milieu de terrain est également concerné. Car Thiago Motta n'est que l'ombre de lui-màªme depuis le début de saison et ses déclarations d'après-match prouvent qu'il a perdu sa lucidité : “Evian TG a fermé le jeu, ils n'ont pas fait à§a contre Lyon ou Marseille ! Pour faire un bon match, il faut àªtre deux, hein ! Ils n'ont pas joué au football, ils étaient onze derrière”. Outre ses fautes abusives, que les Verts n'ont pas manqué de souligner après la grave blessure de Renaud Cohade, Thiago Motta n'affiche plus l'envie des saisons passées. Samedi, s'il a une nouvelle fois été le Parisien qui a le plus touché le cuir (111 fois), il n'a pour autant pas eu l'impact d'antan. Certes, il ne perd pas beaucoup de ballon, mais il se contente très souvent de passes latérales ou en retrait. Cependant, tout n'est pas à jeter dans ce milieu de terrain parisien. Javier Pastore, auteur d'un but dimanche, a encore permis à son équipe de sortir la tàªte de l'eau quand elle était le plus mal. Marco Verratti, qui a signé son premier but en championnat sous le maillot du PSG, a justement été ovationné par son public tellement il s'est montré au-dessus du lot.
Zlatan, un champion moins en réussite
Le plus gros problème du PSG est peut-àªtre la baisse de régime de Zlatan Ibrahimovic. S'il a été décisif à Geoffroy-Guichard avec son but de la poitrine, le Suédois ne semble plus avoir la réussite des saisons passées. Face à Evian, il a offert sa première passe décisive de la saison à Edinson Cavani et s'est retrouvé acteur du troisième but des siens en décalant Lucas. Mais il a surtout buté de nombreuses fois sur un Benjamin Leroy en feu. La semaine précédente, Stéphane Ruffier l'avait longtemps gàªné avant de finalement s'incliner en fin de match. Zlatan a toujours la verve du champion qu'on lui connaà®t mais il s'avère moins incisif sur le terrain (dimanche, il a été le deuxième parisien à avoir perdu le plus de ballons, derrière Pastore), comme en dehors. L'Ibra qu'on a connu, toujours pràªt à en découdre avec ses adversaires, semble s'àªtre calmé, apaisé. Lorsqu'il lui a été demandé dimanche s'il était soulagé par la victoire sur l'ETG, il s'est contenté de répondre : “Oui, vraiment”. On se souviendra que, l'an dernier, le PSG était intouchable lorsque son attaquant marchait sur l'eau. Maintenant que sa star roule à l'ordinaire, le champion de France est médiocre”¦ Vous avez dit “Ibradépendance” ?
