par julien.demets

FC Nantes : Waldemar Kita, tête à clash !

René Girard n'est pas le premier entraîneur dont se sépare Waldemar Kita.

Retour sur les précédentes prises de tête du président du FC Nantes.

Le départ de René Girard n’a pas surpris grand-monde du côté du FC Nantes. D’abord parce que le Gardois était en sursis depuis plusieurs semaines pour défaut de résultats et ensuite parce que Waldemar Kita est un habitué du divorce. En une décennie, il a donc épuisé neuf entraîneurs. Retour sur les raisons qui, à chaque fois, ont conduit au clash.

Michel Der Zakarian

La première fois que le président Kita a décidé de s’en séparer, en 2008, c’est parce que le Franco-Arménien n’entrait pas dans les standards du nouveau patron des Canaris, plutôt enclin au bling-bling. Or, “MDZ”, ça ne claquait pas suffisamment aux yeux de l’homme d’affaires, qui a finalement jeté son dévolu sur Elie Baup… Pourtant, “Der Zak” venait de réussir son pari : faire remonter les Canaris dans l’élite. Une Ligue 1 qu’il ne goûtera que trois petites journées avant de céder sa place à… Christian Larièpe pour un match. Celui-ci cèdera le costume de numéro 1 à Elie Baup lors de la 5e journée.

Elie Baup

Le FC Nantes vient de remonter en Ligue 1 après une seule saison dans l’antichambre de l’élite. Dans les hautes sphères, on plaide donc pour l’accident de parcours dans l’histoire des Canaris. Grave erreur, le mal est bien plus profond ! Sauf que le scintillement des paillettes aveugle la direction, pléthorique, de la Maison Jaune. On casse alors la tirelire pour s’offrir les Gravgaard, Klasnic et consorts, créant un fossé dans le vestiaire.

D’un côté les vedettes aux salaires à six chiffres, de l’autre ceux qui ont cravaché pour ramener le club en L1. Bref, la greffe ne prend pas et, au milieu, Elie Baup ne parvient pas à colmater. En neuf mois, le FC Nantes replonge en L2 et Baup décide de lui-même de s’asseoir sur sa seconde année de contrat pour partir l’esprit tranquille.

Gernot Rohr

L’ex Bordelais débarque à la Jonelière pour récupérer une équipe (et un club) traumatisée par sa relégation éclaire en L2. Manque d’autorité ? Marge de manœuvre réduite ? Incompatibilité d’humeur avec le président ? Le Franco-Allemand ne s’éternisera pas sur le banc des Canaris. Une demi-saison, de juin à décembre 2009, et au revoir…

Jean-Marc Furlan

En matière de furtivité, on pensait le passage de Rohr une prouesse, eh bien c’était compter sans celui de Furlan. A dire vrai, on n’a toujours pas trouvé mieux. Ou pire, c’est selon. En tout cas, “JMF” ne sera resté que neuf matches aux commandes des Canaris. Le temps de savourer deux succès et il est déjà prié de faire ses bagages, deux mois et demi après son installation (en incluant la trêve hivernale !). Pourquoi une telle précipitation ? L’actuel entraîneur de Brest aurait manifesté trop fréquemment ses désaccords avec son patron. “C’est un préjudice et une déception colossale”, regrettera l’intéressé, viré après une… victoire !

Baptiste Gentili

Tiens, tiens, comme on se retrouve ! Sans poste depuis son départ du FC Nantes alors qu’il officiait comme adjoint de Der Zakarian, le Corse est donc rappelé par le président Kita avec qui il a conservé d’excellents contacts. D’ailleurs, alors même que Jean-Marc Furlan venait de récupérer le poste d’entraîneur, Gentili avait été aperçu jusque dans l’hôtel des Canaris lors d’un déplacement de ces derniers sur l’Ile de Beauté pour y affronter l’AC Ajaccio le 18 décembre 2009…

Le voilà donc de retour aux affaires, cette fois dans le costume du numéro un. S’il parviendra à sauver le FCN d’une relégation en National en mai 2010, il ne réussira pas, ensuite, à redonner un nouveau souffle à l’équipe, qui continue de végéter en L2. L’histoire durera finalement à peine une année (civile) avant un limogeage en mars 2011 en raison des mauvais résultats. Mais encore une fois, à aucun moment, le contact avec Kita n’a été rompu…

Philippe Anziani

Il a passé deux ans chez les Canaris au cœur des années 80 en tant que joueur (1986-1988). Un passage furtif à la Jonelière qui fait office de passeport pour Kita, en quête d’un entraîneur du cru histoire de recoller les morceaux avec les historiques du club. Sauf qu’avec Anziani, là encore, l’affaire ne fonctionne pas. A dire vrai, seuls les mauvais résultats semblent avoir été à l’origine de son éviction car jamais le technicien n’a semblé avoir eu un mot plus haut que l’autre. Du reste, il n’avait sans doute pas vocation à s’éterniser, juste à finir la saison après le départ de Gentili avant l’arrivée d’un autre. Un intérimaire de longue durée, en somme…

Landry Chauvin

Un éducateur dans l’âme, voilà ce qu’il faut au FC Nantes pour rétablir les connexions entre la formation et le secteur pro. L’idée était louable sauf qu’entre un Chauvin trop inexpérimenté sur un banc de l’élite et un président encore et toujours très (trop) interventionniste, le courant peine à passer. Celui qui s’occupe désormais de la formation au Stade Rennais ne sera resté qu’une saison avant de quitter les lieux avec fracas.

Michel Der Zakarian

Le second divorce entre Kita et “Der Zak” au printemps dernier ? C’était cette fois pour donner une nouvelle philosophie de jeu à l’équipe, trop figée sur un système défensif. “MDZ” était en fin de contrat (donc il ne s’agit pas d’un limogeage) et l’ambition était légitime. Mais une fois encore, le président a fait tout de travers, laissant d’abord les choses traîner et privant au final le technicien d’une sortie plus digne…

René Girard

Avoir fait appel à René Girard, entraîneur à la réputation très défensive, relevait déjà d’un curieux contre-sens puisque c’est précisément le motif qui avait été avancé quelques mois plus tôt lorsqu’il a été décidé de ne pas reconduire Der Zakarian dans ces fonctions. Pour justifier son choix, le FCN avait alors mis en avant sa volonté de dépoussiérer le jeu… Il y a ensuite eu cette défiance plutôt incongrue d’une partie des tribunes qui se sont offusquées qu’un ancien Bordelais soit nommé alors que ces mêmes supporters auraient déroulé le tapis rouge à Christian Gourcuff, ancien (et de nouveau) entraîneur de… Rennes !

Au final, entre Girard et le clan Kita, la belle entente n’aura duré que deux mois, le temps que le mercato d’été fasse son œuvre avec un recrutement plutôt désordonné et dont l’équipe paie aujourd’hui les résultats. Pour ne pas avoir su éviter le grand plongeon vers la zone de relégation, et surtout pour ne pas se sentir suffisamment armé pour redresser la barre, Girard lui-même aurait décidé (selon Kita) de quitter la boutique. A 62 ans, celui qui aspire à devenir sélectionneur pour la Coupe du monde 2022 au Qatar quitte la Beaujoire sans avoir su créer l’adhésion avec les supporters.

Charles GUYARD

Retrouvez cet article et beaucoup d'autres dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

Une But! Nantes

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

René Girard n'est pas le premier entraîneur dont se sépare Waldemar Kita. Retour sur les précédentes prises de tête du président du FC Nantes.

julien.demets
Rédacteur
julien.demets

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.