RC Lens : les 3 questions qu'on se pose sur les "capitaines" de Casanova

Qui sont-ils et s'agit-il d'une bonne idée ?

C'est dans les colonnes de La Voix du Nord qu'Alain Casanova en a fait l'aveu : "J’ai trois capitaines et un comité des sages composé de cinq joueurs. On a pour habitude d’échanger sur certaines décisions qui me paraissent devoir être collégiales. J’aime bien partager avec les joueurs. À certains moments, il faut savoir imposer les décisions. À d’autres, elles doivent être prises ensemble." Autrement dit, certains membres de l'effectif du RC Lens bénéficient d'un droit de regard sur certaines décisions de leur coach. Voici les trois questions que pose ce procédé.

Est-ce une pratique courante ?

Courante non, mais pas inédite. Même s'il ne l'affirme pas aussi clairement qu'Alain Casanova, Christophe Galtier a pour habitude, du côté de l'AS Saint-Étienne, de s'appuyer sur ses cadres. Jérémy Clément en a fait partie par le passé, tout comme Alain Perrin, l'inamovible capitaine de l'équipe. Dans les plus grands clubs, il est fréquent que le coach délègue une partie de ses responsabilités, en terme de gestion du vestiaire, à certains "intouchables" : Zinedine Zidane a par exemple reconquis le vestiaire merengue en associant Cristiano Ronaldo ou Sergio Ramos, un temps remis en cause par Rafael Benitez, à certaines de ses décisions.

Qui sont les capitaines lensois ?

Casanova n'a pas révélé l'identité des membres de ce comité des sages, mais il n'est pas difficile d'y inclure Nicolas Douchez. Le gardien de 36 ans a déjà repris le brassard de capitaine à Loïck Landre, mis à l'écart au mercato. Mohamed Fofana, qui a connu l'entraîneur artésien du côté de Toulouse, en fait sans doute également partie. Le reste de ce club des cinq ? On miserait volontiers sur Dusan Cvetinovic, que Casanova adore, Benjamin Bourigeaud, joueur du cru jouissant déjà d'une certaine expérience, Abdoul Ba pour son ancienneté au RCL, Djiman Koukou pour sa connaissance de la L2, voire Kenny Lala ou Anthony Scaramozzino.

Est-ce que ça marche ?

La frontière entre déléguer son pouvoir et faire du "copinage" est fine. Casanova va devoir veiller à ne jamais la franchir : le reste de l'effectif Sang et Or pourrait se braquer s'il sent que le comité des sages n'est pas soumis aux mêmes règles de concurrence. Citons l'exemple du PSG, où les liens étroits entre Nasser Al-Khelaïfi et certaines stars (Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Thiago Motta...) a parfois attisé certaines tensions en interne. Mais le contexte était différent puisque c'est auprès du président parisien, et non du coach, que ces cadres de l'effectif bénéficiaient de certaines faveurs. On pouvait alors véritablement parler d'ingérence.

Sylvain Opair