OL, Botafogo, Textor… Plongée dans le conflit interne qui menace Eagle (1/2)

Si l’OL a réussi à se redresser sportivement et en grande partie économiquement cet été, le groupe Eagle, lui, reste fragilisé par de sérieux dossiers autour de John Textor. Des tensions qui pourraient bien secouer les tribunaux à Londres, aux États-Unis ou au Brésil. On vous explique ce qui se trame vraiment dans les coulisses.
Quelle est la situation réelle avec Botafogo ?
Botafogo est le dossier le plus sensible de la galaxie Eagle. John Textor y conserve en interne des soutiens solides, tandis que le club traverse une situation économique « critique », nécessitant un plan de redressement selon le cabinet BDO qui a certifié les comptes et rendu ses décisions le 9 août. Dès l’automne, sa trésorerie pourrait être à sec, et la direction regarde encore vers Lyon pour se soutenir.
Le 18 juillet, Botafogo a réclamé près de 65 M€ à l’OL pour avoir été contraint de vendre des joueurs à prix réduit et ne pas avoir facturé le prêt de Thiago Almada. Eagle a rejeté cette demande et a contre-attaqué avec une réclamation de 48 M€ pour « conduite illicite » de Textor. Par ailleurs, les avocats d’Eagle ont saisi la justice brésilienne pour suspendre les décisions de l’assemblée générale de la SAF Botafogo du 17 juillet, contestée sur l’absence de Christopher Mallon (représentant d’Eagle Football Holding Bidco Limited) et la présence de John Textor, qui ne disposait plus du droit de signature.
Malgré ces tensions, Arès – qui pourrait accepter une vente de Botafogo pour récupérer une partie de son investissement – reste ouvert au dialogue avec Textor.
John Textor a-t-il officiellement été éjecté du groupe Eagle ?
Chez Eagle Football Group (ex-OL Groupe), Michele Kang contrôle désormais pleinement OL SASU (87,7 % détenu via Eagle Football Holdings Bidco Limited). Depuis le 30 juin, John Textor a été écarté du conseil d’administration sous la pression d’Arès, et la DNCG ne veut plus traiter avec lui.
Au niveau de la Bidco, qui gère l’opérationnel des clubs (OL, Botafogo, RWDM Brussels), Textor reste présent mais affaibli : depuis la modification des statuts du 6 mai et la nomination de l’expert en restructurations Christopher Mallon le lendemain, il a perdu le pouvoir de signature. Botafogo et Molenbeek n’ont pas encore rompu avec lui, et au Brésil, il bénéficie du soutien du conseil d’administration présidé par Thairo Arruda, malgré la contre-offensive judiciaire d’Arès. Il faudrait une AG extraordinaire au sein du conseil d’administration de la SAF Botafogo pour l’éjecter.
Enfin, au sommet de la structure, la maison-mère Eagle Football Holdings Limited traverse une crise. Textor y demeure majoritaire, mais le fonds Iconic Sports, qui lui réclame 80 M€ devant la justice britannique, tente de récupérer ses parts gagées. Une situation qui n’arrange pas forcément Arès Management ou encore Michele Kang, qui ont renforcé leur participation suite à l’apport de liquidités pour sauver l’OL en appel. L’ouverture par Textor d’une société aux îles Caïmans pour tenter de conserver Botafogo et le RWDM illustre sa fragilisation croissante et le fait qu’il prépare aussi sa sortie d’Eagle.
Retrouvez la suite de cet article demain sur notre site à 17 heures. On évoquera les sorties de crise possible et le positionnement de l’OL dans ce conflit entre actionnaires.