Ligue 1 : la DNCG tire la sonnette d’alarme, plusieurs clubs sont en grand danger !
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Par
William Tertrin
Dans une interview accordée à Ouest-France, Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG, a dressé un constat assez alarmant sur la situation économique des clubs français.
Alors que la saison 2024-2025 de Ligue 1 vient de s’achever, l’heure est désormais au bilan. Mais au-delà du terrain, c’est surtout la situation économique des clubs professionnels français qui inquiète. À quelques jours des auditions prévues par la DNCG pour la prochaine saison, son président, Jean-Marc Mickeler, a dressé un constat alarmant dans les colonnes de Ouest-France.
« Entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros de déficit avant cession de joueurs »
« Oui, la situation pour le foot professionnel en France est grave. Parce qu’on parle d’une industrie qui a connu beaucoup de chocs successifs et que des efforts déjà importants ont été consentis par les actionnaires. Il va falloir en refaire. De leur capacité à pouvoir le faire, et à le vouloir, dépendra l’avenir d’un certain nombre de clubs. »
Le ton est donné : l’économie du football français est sur la corde raide. Jean-Marc Mickeler a même dévoilé un chiffre vertigineux sur les finances des clubs cette saison : « On sera entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros de déficit avant cession de joueurs. C’est aussi élevé que l’année du Covid. Le football français perd structurellement, au cours des dernières années, de l’ordre d’un milliard d’euros en moyenne par an avant cession de joueurs. »
Plusieurs rétrogradations sont craintes
Face à ce gouffre, la DNCG ne compte pas rester les bras croisés. Plusieurs clubs pourraient être sanctionnés dès cet été. « Financièrement, le foot français ne peut pas aller plus bas. Plus bas, c’est mettre la clé sous la porte. Nous pensons que tout club qui n’est pas qualifié en Coupe d’Europe ou qui n’a pas été qualifié au cours des deux, trois dernières saisons en coupe européenne et qui ne bénéficie pas d’un actionnaire très solide, est en danger. La répétition des efforts qui est demandée fait naturellement augmenter les risques. En fonction de la capacité des actionnaires à faire ou ne pas faire ou la volonté de faire ou de ne pas faire, il n’est pas exclu qu’il y ait cette saison une ou plusieurs rétrogradations administratives. »
Si les rumeurs annoncent une vague de sanctions, Mickeler tempère sans pour autant écarter le scénario : « Attention. Il n’y aura pas, comme j’ai pu l’entendre, 5, 6, 7 rétrogradations. (…) Il est très probable qu’il y ait, cette saison, un nombre plus important de mesures d’encadrement, voire de mesures d’interdiction de recrutement que celles qu’on a pu connaître l’année dernière. Il ne faut pas croire que les difficultés actuelles liées à l’absence de visibilité sur les droits domestiques sont la raison principale de la situation dans laquelle se trouvent les clubs. »
La DNCG exige un changement radical
Pour sortir de cette impasse, la DNCG exige un changement radical dans la gestion des clubs. « Une diminution significative de la masse salariale. Ça, c’est la priorité absolue. Nous ne comprendrions pas le contraire. Par exemple, les joueurs en fin de contrat à l’issue de la saison, c’est 250 millions d’euros de masse salariale en Ligue 1 et en Ligue 2. On a, dans tous les grands championnats européens, entre 25 et 27 joueurs sous contrat. La moyenne en France est de 36 joueurs pros sous contrat. C’est trop. »
Et les conséquences pour les clubs récalcitrants seront claires : « On verra. Mais ceux qui ne voudront pas seront remplacés par d’autres qui pensent qu’il y a une opportunité à saisir. Quand un club est relégué administrativement de Ligue 1, il est remplacé par un club accédant de la Ligue 2… » Alors que les finances plombent de plus en plus le football professionnel tricolore, la DNCG appelle à une prise de conscience immédiate. L’avenir de plusieurs clubs historiques pourrait bien se jouer dans les prochaines semaines, en coulisses plus que sur le terrain.