RC Lens : rachat du stade, tarifs, gouvernance… les Red Tigers tirent la sonnette d’alarme
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Par
William Tertrin
Dans un communiqué, les Red Tigers, principal groupe de supporters du RC Lens, se sont alarmés sur plusieurs points, dont le rachat du stade Bollaert-Delelis par le club.
« Le Racing Club de Lens passe dans une nouvelle ère ». Ce sont les premières lignes du communiqué publié ce jeudi par les Red Tigers. En effet, le principal groupe de supporters du RC Lens a exprimé ses inquiétudes concernant plusieurs décisions prises en coulisses, notamment autour de la cession du stade Bollaert-Delelis, des évolutions tarifaires, ainsi que du rôle des supporters dans la gouvernance du club. Pour rappel, le 21 mai dernier, le conseil municipal de Lens a approuvé la vente du stade Bollaert-Delelis au Racing pour un montant de 27 millions d’euros.
Le communiqué complet des Red Tigers
Le Racing Club de Lens passe dans une nouvelle ère.
Nous ne reviendrons pas sur le fait que cinq jours après le dernier match de la saison, certains départs ont été annoncés, dont ceux de Pierre Dréossi, Diego Lopez et Miran Hira. Pour ceux qui se souviennent de notre communauté de juin derrière, certains de ces départs concernent les fameux « oiseaux de mauvais augure ». Notre communiqué s’intéresse essentiellement aux aspects non sportifs du club. Ainsi, le 21 mai, le conseil municipal de Lens se prononçait sur la cession du stade Bollaert-Delelis au profit du club.
Cette cession est évoquée depuis plusieurs années et nous avait déjà alertés. Nous avions alors pris l’attache du club afin qu’une charte soit établie dans le but de protéger les éléments essentiels du Racing : le blason, les couleurs, le nom du stade, celui des tribunes et du centre de formation notamment. Nous avons rencontré le maire de Lens il y a plusieurs semaines pour évoquer ces lignes rouges à ne pas franchir, selon nous. L’ajout, dans l’accord de cession, de l’interdiction de procéder à du naming concernant les tribunes est issu de cette rencontre.
Avec le départ d’Arnaud Pouille, l’établissement de cette charte est tombé à l’eau. Lors de la réunion club-supporters à la Gaillette en juin 2024, nous avions demandé, insisté à plusieurs reprises, pour que cette charte voit le jour. Le président Oughourlian nous avait répondu qu’il n’était pas nécessaire d’inscrire dans le marbre ces engagements, qu’il fallait lui faire confiance.
Comment expliquer alors que la mairie cède, dans le cadre de la vente du stade, 6,5 millions d’euros pour une garantie de non naming pour une durée de 20 ans ? La mairie ne fait-elle pas confiance au président du club en imposant cette clause ?
Il ne faut pas être dupes : l’existence d’une telle clause n’a d’intérêt que d’être levée. Tout sponsor qui voudra y mettre le prix pourra accoler son nom au stade dès l’année prochaine, puisqu’il est à noter que la durée de 20 ans n’est pas intangible. Mieux : l’indemnité pour faire sauter la clause est dégressive dans le temps. Sans entrer dans une défiance de principe, nous ne sommes pas non plus dans une confiance à l’aveugle.
Il est dit par le maire de Lens Sylvain Robert que le prix des places restera accessible. Pourtant les supporters les plus vulnérables peuvent voir leur abonnement subir une inflation sans précédent : en 2024-2025, les personnes en situation de handicap (PSH) et les personnes en fauteuil roulant (PFR) bénéficieront d’un abattement de 20% sur le prix de l’abonnement. Désormais les PSH n’ont qu’un abattement de 25% et les PFR ont une tarification unique, forfaitaire, à 150€, pour les tribunes debout. En Delacourt 0 ou Trannin 0, l’année passée elles ne payaient que 92€. De même, cette année les abonnés de moins de 16 ans en Marek, Delacourt 0 et Trannin 0 ne bénéficient plus de la réduction de 25% sur la grille tarifaire.
Nous sommes bien loin d’un maintien du tarif populaire.
Nous apprenons également par des supporters de la tribune Lepagnot que le club les déplace d’office pour le début de saison, afin d’avoir plus de places à proposer aux partenaires et clubs adverses. Le club arguerait le fait que la demande vient des « instances ». Petit à petit force est de constater que l’aspect populaire qui faisait la réputation de Lens disparaît. Il faut que nous soyons vigilants pour que le Racing ne devienne pas un club sans âme, destiné à ne faire que de l’argent. Aujourd’hui ce sont les PSH, PFR et les abonnés en Lepagnot qui sont touchés, demain cela concernera le nom du stade, et après-demain cela au tour des tribunes debout, qui amènent nécessairement moins d’argent que des places assises, surtout en latéral.
Nous pensons qu’il n’est pas absurde de demander à être associés au projet de développement du stade, d’avoir un droit de regard, afin de pouvoir discuter au préalable avec le club avant d’apprendre par voie de presse des décisions qui pourraient nous conduire à les contester.
🚨Communiqué🚨 #RCLens pic.twitter.com/AL4t0s4w3b
— Red Tigers 1994 (@RedTigersLens) May 29, 2025