OL : des pressions dans tous les sens pour sauver Lyon … et achever John Textor

John Textor, le président de l'OL.
Alexandre Corboz
27 juin 2025

En envoyant l’Olympique Lyonnais en Ligue 2 à l’issue de son audition de mardi, la DNCG a fait trembler les murs bien au-delà de la Capitale des Gaules… et pas seulement dans le milieu du football.

L’aide de Nasser Al-Khelaïfi et du PSG n’aura donc pas suffi… En faisant allégeance au véritable patron du football français il y a quelques semaines et en optant pour un dialogue régulier avec la DNCG, John Textor espérait pouvoir passer le cap du gendarme financier sans casse le mardi 24 juin dernier. L’Américain s’est une nouvelle fois fourvoyé. Même si Paris l’a effectivement aidé, notamment en facilitant l’accord négocié avec l’UEFA dans le cadre de son fair-play financier, « NAK » n’a pas changé la donne en évitant la relégation en Ligue 2 en première instance devant l’instance présidée par Jean-Marc Mickeler.

Labrune et Al-Khelaïfi veulent l’OL en Ligue 1

Conscient de l’importance de l’OL dans le paysage d’une Ligue 1 qui a besoin de tête d’affiche pour sortir de la crise des droits TV, Nasser Al-Khelaïfi ou encore Vincent Labrune trouvaient un intérêt commun à l’alliance de fortune avec John Textor et Lyon. Dans notre Talkshow sur la décision, Romain Molina a confirmé cette tendance : « Les dirigeants du football français ne veulent pas voir Lyon tomber. Comme ils ne voulaient pas voir Bordeaux tomber. Je rappelle que Philippe Diallo a dit dans une réunion que ce serait bien que Bordeaux retrouve la Ligue 1 en quelques années… »

Il est d’ailleurs possible que, comme Bordeaux en son temps, l’OL puisse bénéficier de quelques avantages avec notamment la possibilité de faire évoluer son dossier avant son passage en commission d’appel au milieu du mois de juillet. « Normalement, ton dossier tu ne peux plus le changer jusqu’à l’appel devant la FFF et il ne peut pas changer pour le CNOSF. Sauf qu’à l’époque, Gérard Lopez le change un peu pour les Girondins … Et cela avait permis à l’époque de repêcher Bordeaux », se remémore d’ailleurs le journaliste d’investigation. Et Romain Molina poursuit : « Politiquement, on va avoir beaucoup de pression. Les Labrune and co ne veulent pas que l’OL tombe donc, à un moment donné, il va falloir trouver un accord. Il y a plusieurs possibilités. Arès n’a jamais voulu récupérer le club. Jamais. Mais là… L’une des solutions c’est qu’Arès fasse sauter Textor, mette quelqu’un d’autre et fasse ce qu’il faut pour laisser l’OL en Ligue 1 ».

Les politiques lyonnais appuient, Arès tranche

Car ce n’est pas seulement une saison au purgatoire qui attendrait Lyon si la rétrogradation venait à être entérinée mais bel et bien une descente aux enfers vers les méandres du foot français : « En Ligue 2, tu risques de déposer le bilan… ou à minima de faire un redressement judiciaire », poursuit Molina, qui évoque une « rupture de confiance entre les instances et Textor » probablement fatale au Floridien.

Il faut dire qu’en presque trois ans à Lyon, John Textor n’a jamais réellement rien fait pour s’attacher des soutiens dans le football français … ou même en local au niveau politique. Après la décision de la DNCG, ces derniers le lui ont bien rendu. Appuyant tous pour une action forte pouvant lui coûter sa place. Ainsi, le Président de la Métropole Bruno Bernard en a appelé « à la responsabilité » des actionnaires. De son côté, le Maire de Lyon Grégory Doucet a aussi piqué en ce sens. « Inquiet et préoccupé », l’élu écologiste estime que l’avenir du club « ne doit pas être pris à la légère », appelant à une « mobilisation » des responsables du club. La réponse n’a d’ailleurs pas tardé à tomber avec la mise en retrait par le principal prêteur Arès de John Textor. Une mise en retrait qu’Arès avait anticipé dès le 6 mai dans ses résolutions de la Holdings en nommant l’avocat Christopher Mallon en administrateur avec une clause « évènement relégation » permettant de reprendre la main sans avoir forcément à activer les gages. Pour John Textor, la suite sent très mauvais. Lequel doit aussi faire face à une fronde des supporters, les groupes ayant prévu une manifestation devant la boutique au Groupama Stadium ce samedi pour demander son départ. « Je pense que tout le monde veut le voir dégager », assène Romain Molina, qui pense désormais qu’Arès doit penser à « protéger ses investissements ».

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