ASSE : pourquoi les critiques de Galtier sur Beric sont justifiées

Sera-t-il l’homme providentiel des Verts ces trois prochains mois ?

« Ceux qui n’enchaînent pas les matches sont confrontés à un manque de rythme. A moins que ce ne soit un manque de mental. Mais quand on porte ce maillot, on se doit d’avoir le mental et, dans ce domaine, certains sont défaillants. Certains, à l’image de Kévin Monnet-Paquet, font preuve de générosité. D’autres sont loin et Robert Beric est très loin. Mais à force de le dire, il va rester très loin. A lui de se faire violence. Dans ce match, il a deux balles qui lui échappent. Il doit retrouver ses repères et de la complicité avec ses partenaires » : c’est ce qu’on appelle titiller un joueur et c’est ce que Christophe Galtier n’a pas hésité à faire dimanche dernier après la défaite de l'ASSE contre Caen en visant Robert Beric. Le but du jeu étant de toute évidence, pour le Marseillais, de toucher l’attaquant slovène dans son amour propre, de le piquer au vif pour le faire réagir… Oui Robert Beric rejoue au foot, c’est bien, c’est ce qu’on attendait depuis longtemps. Mais non, l’ancien buteur du Rapid Vienne ne doit pas se contenter de ce qu’il a fait contre Caen. Et Galtier le lui l’a bien fait comprendre.

Il n’a plus marqué depuis septembre

Face aux Normands, le n°27 a eu beaucoup de mal à exister, à faire le poids devant, face à la charnière Yahia-Da Silva. Dans les duels, le Slovène a souffert. Il s’est fait bouger, son déficit physique était évident. Son manque de rythme et de confiance aussi. Trop court pour profiter d’une erreur de la défense caennaise, Beric a raté une grosse occasion en marchant sur le ballon sur un centre de Polomat, peu avant d’être remplacé par Roux, la tête basse. Avant Caen, l’attaquant était entré en jeu à Montpellier et il avait débuté contre Manchester United, sans plus de réussite… “Il est loin mais c’est normal, il n’a pas joué depuis deux mois”, avait alors dit Galtier, bien plus clément qu’après Caen.

Le coach des Verts le sait : pour aller chercher l’Europe, il a besoin de son avant-centre. Sa montée en puissance est attendue dès samedi à Bastia. Tout un peuple espère voir en Corse un Beric plus affuté que ces quinze derniers jours, plus costaud dans les duels, plus tueur devant le but. Il espère le voir marquer, ce qui n’est plus arrivé depuis le 25 septembre contre Lille (3-1). Cinq mois que le compteur du joueur reste bloqué à trois buts en L1 (et trois en Ligue Europa)… Quinze mois après sa grave blessure à Gerland, on n’est pas loin de l’accident industriel pour un joueur acheté 7 M€ à l’été 2015 et dont le retour a été différé à plusieurs reprises. Un joueur dont on finit par se demander s’il retrouvera un jour le niveau qui était le sien avant de croiser la route de Jordan Ferri à Lyon. Premiers éléments de réponse à Bastia, en espérant que le gentil Robert aura été touché par les critiques du “méchant” Christophe !

Laurent Hess, à Saint-Étienne