par Laurent HESS

ASSE – Subotic : « On ne repart pas de zéro »

Le défenseur serbe des Verts se confie sur ses vacances, en Ethiopie notamment avec sa fondation, mais aussi sur la préparation de l’équipe et son avenir, lui qui discute actuellement d’une prolongation de contrat.

But : Neven, qu’avez-vous fait pendant les vacances ?

Neven SUBOTIC : Beaucoup de choses. Je suis allé à Dortmund, en Ethiopie et aux Etats-Unis où réside ma famille. On a eu un mois mais c’est passé très vite. C’est souvent bon signe

Vous avez complètement coupé avec le foot ?

Oui. Je n’ai pas touché le ballon. Mais je me suis entretenu, évidemment. J’ai fait du vélo. J’ai couru.

Votre ancien coéquipier Nuri Sahin vous a accompagné en Ethiopie. Etait-ce la première fois pour lui ?

Oui. Nuri fait partie des donateurs de l’association. Nous étions une petite dizaine à faire le voyage. C’est important pour les gens qui soutiennent le projet de voir ce que l’on fait de l’argent, d’aller sur place, de rencontrer les gens. Ils ont pu se rendre compte de l’avancée des actions mises en place.

C’était le but du voyage ?

Absolument. La fondation a deux volets : un volet qui fait appel à la technologie, afin de trouver des sources d’eau proches des villages. Et un autre volet d’accompagnement, d’échange. Ce relationnel est très important. Les donateurs ont passé du temps avec la communauté. Ils ont pu voir à quel point l’eau est importante dans ces villages, à quel point le mode de vie est différent là-bas. Il y a une entraide, une solidarité que l’on ne retrouve pas en Europe, même si je trouve que la France est un pays plus solidaire que l’Allemagne par exemple. Il n’y a pas vraiment de gouvernance en Ethiopie. Les villageois doivent se débrouiller seuls.

« Je n’ai regardé qu’un seul match du Mondial en entier. C’était le match Allemagne-Mexique. Je l’ai regardé en Ethiopie, parce que j’étais avec des Allemands. J’ai suivi aussi le match Croatie-Russie, avec Ole Selnaes, le jour de son anniversaire. »

Vous avez suivi la Coupe du monde ?

Très peu. Je n’ai regardé qu’un seul match du Mondial en entier. C’était le match Allemagne-Mexique. Je l’ai regardé en Ethiopie, parce que j’étais avec des Allemands. J’ai suivi aussi le match Croatie-Russie, avec Ole Selnaes, le jour de son anniversaire.

Vous n’aimez pas regarder le foot à la télé ?

Pas trop. J’aimais bien quand j’étais plus jeune mais maintenant, je préfère jouer. De toute façon, que je regarde ou non, ça ne va pas changer le résultat !

La France est-elle un beau champion du monde ?

Je n’ai pas regardé les matches de la France, donc je ne peux pas trop répondre. Sur le papier, c’était l’une des équipes les plus fortes, avec la Belgique, je pense. Après, vous savez, dans une compétition aussi longue, il y a toujours une part de chance. Ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne. Mais je ne dis pas que la France ne méritait pas de gagner !

Vous êtes en pleine préparation. Est-ce un moment de la saison que vous appréciez ?

Oui. Je ne suis pas le joueur le plus talentueux. Mais travailler, courir, m’entraîner dur, j’aime ça. Je peux m’entraîner deux fois par jour, trois fois même, comme c’était le cas en Allemagne. Je suis toujours prêt pour transpirer sur le terrain, même quand il fait très chaud. Plus c’est dur, plus j’aime. L’avant-saison est une période que j’affectionne.

Le groupe a été rajeuni et vous découvrez certains de vos coéquipiers. Que pensez-vous de William Saliba, qui évolue au poste de défenseur central lui aussi ?

Il me fait bonne impression. Je le trouve professionnel. Il a une bonne mentalité. Il est sérieux, il travaille dur. Et sur le terrain, il n’a pas peur. Il dégage beaucoup de sérénité, de confiance. Il est encore très jeune, mais s’il garde tout ça, il peut devenir un joueur important de Saint-Etienne pour le futur et marcher sur les traces de Loïc Perrin. Je crois qu’il est sur la bonne voie.

Avec quels joueurs passez-vous le plus de temps ?

Avec les joueurs étrangers : Robert Beric, Ole Selnaes. Mais aussi avec Loïc Perrin, Jessy Moulin, Stéphane Ruffier. L’atmosphère est très confortable dans le groupe. On peut parler à tout le monde, on plaisante tous ensemble. J’ai des affinités avec tout le monde, et elles sont plus ou moins importantes selon les personnes. C’est vraiment un groupe agréable pour travailler.

« Il y a des joueurs qui sont là depuis longtemps, des cadres, et les dirigeants construisent autour. C’est une base intéressante. C’est solide. Je ressens de la sérénité, du calme. Ca ne part pas dans tous les sens. Le club sait où il va. »

Le coach est resté et l’équipe devrait ressembler à celle qui a terminé la saison dernière…

Oui. C’est une bonne chose. Avec ce qu’on a fait, ça a un sens. C’est bien pour le club, pour son avenir, son développement. Je pense qu’il prend un bon chemin.

Les dirigeants vous proposent de prolonger. Avez-vous cette volonté de vous inscrire à Saint-Etienne sur la durée ?

On peut l’imaginer. Cela fait six mois que je suis ici. Saint-Etienne est un club qui a un riche passé, un club qui compte en France, avec ses supporters, leur ferveur, l’histoire du club, ses traditions, ses valeurs. Quand vous êtes dans un club comme celui-là, les choses prennent plus de sens, surtout avec l’équipe qu’il y a. On ne repart pas de zéro. On vient de passer six mois ensemble et quand on voit les résultats qu’il y a eu, on a envie de voir ce que cela peut donner sur une saison complète. J’ai l’impression qu’il y a un beau défi à relever.

L’objectif, c’est d’être européen la saison prochaine ?

Il faut poser la question au coach ! Ce n’est pas moi qui définis les objectifs.

On vous sent confiant pour l’avenir de l’ASSE…

Oui. Je le suis. C’est normal. On vient de vivre six mois exceptionnels. On a fait quelque chose de très bien. On va essayer de poursuivre sur la lancée. Il y a des joueurs qui sont là depuis longtemps, des cadres, et les dirigeants construisent autour. C’est une base intéressante. C’est solide. Je ressens de la sérénité, du calme. Ca ne part pas dans tous les sens. Le club sait où il va. En plus, non seulement il y a de bons joueurs ici, mais ce sont de bonnes personnes. C’est important. Le foot, ce n’est pas qu’une question d’argent.

Laurent HESS (traduction : Franckie TOURDRE)

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Le défenseur serbe des Verts se confie sur ses vacances, en Ethiopie notamment avec sa fondation, mais aussi sur la préparation de l’équipe et son avenir, lui qui discute actuellement d’une prolongation de contrat.

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