Ce samedi, lors d’OL – Angers, j’aurais sans doute bien du mal à retenir mes larmes. Pour la deuxième fois, Alexandre Lacazette s’en va… et cette fois-ci, il est peu probable qu’un come-back intervienne sur le pré.
« Souvent je préfère parler de « joueur iconique » car je n’aime pas le terme de « légende ». Pour moi, on est une légende d’un club quand on le marque d’abord au travers de son palmarès, que l’on dit la « génération X ou Y » du nom de ce héros qui traverse les âges et les pages jaunies des journaux…
Est-ce qu’un joueur des années 2010-2020 mérite ce titre à l’Olympique Lyonnais ? La question est ouverte. Beaucoup de supporters, ceux qui ont notamment connu les grandes années des titres 2002-2008, ou l’époque Chiesa – Di Nallo diront que non. Qu’il faut avoir gagné collectivement pour briller individuellement et porter haut les couleurs d’un club.
Pour moi, malgré tout, il y a une exception : Alexandre Lacazette. Le « Général » des uns (depuis son but et sa célébration iconique et spontanée contre l’AS Roma en 2017), « Gwada » pour les autres. Pour les intimes. Pour ceux qui l’ont connu et suivi à l’époque de ses tresses.
L’amour du blason plus que le palmarès
Alexandre Lacazette n’a pas gagné grand-chose avec l’OL sinon une Coupe de France contre Quevilly-Rouen suivi d’un Trophée des Champions la même année (2012). Alexandre Lacazette a bien pris quelques records (celui du plus grand nombre de buts en Coupe d’Europe des mains d’un certain Juninho) et s’est approché des mythiques 222 buts de Fleury Di Nallo (199 réalisations aujourd’hui) mais ce n’était pas là l’essentiel…
Il a surtout marqué l’Olympique Lyonnais par son amour profond et sincère pour le club, par sa fidélité alors qu’il aurait pu tant de fois partir sous d’autres cieux (Atlético, Newcastle, Arabie saoudite, etc.). Sa seule « infidélité » avant que le club ne siffle la fin de l’aventure aura été ces cinq années passées à Arsenal. Bilan : 50 M€ dans les caisses du club… et un retour libre à la maison avec l’envie d’évoluer à nouveau dans son jardin.
Tout n’aura pas été parfait bien sûr. Il y a eu des périodes de moins bien, d’autres de meilleures factures, des crises à traverser dont il s’est toujours relevé mais on a quand même envie d’écrire un grand « Merci Alex » pour le joueur qu’il a été pendant ces 17 ans au club. A titre personnel, j’ai connu l’Alexandre Lacazette timide et peu sûr de lui de la fin d’adolescence et j’ai apprécié comme un observateur très privilégié l’envol d’un champion. D’un vice-champion olympique même. Le voir gagner en assurance, s’ouvrir, prendre ses responsabilités, a été pour moi un réel plaisir.
Marlon Lacazette pour prendre la suite ?
Ce matin, je pense à la famille. Je pense à son père Alfred, avec qui j’ai eu un jour la chance d’échanger et dont j’ai apprécié le calme olympien. Je pense à sa maman Rose, qui doit être si fier de l’homme qu’est devenu le kid discret de Mermoz. Je pense aussi à son frère Benoît, qui a été le premier coach de l’OL Futsal dans les années 2010 mais aussi à l’aîné Jérôme avec qui je regardais parfois les matchs de la réserve au bord du mythique terrain N°10 de la Plaine des Jeux de Gerland. Je n’oublie pas le dernier larron de la fratrie Raphaël (même si lui, je en le connaissais pas). Ce samedi, ils seront sans doute tous à Décines pour applaudir une dernière fois « notre » Alex. Des larmes vont couler mais, on l’espère, ce ne sera qu’un « au revoir ». Quant à la dynastie des Lacazette à Lyon, elle n’est peut-être pas finie avec le neveu Marlon qui pousse aujourd’hui à l’école de foot… »