Vincent Labrune
Vincent LabruneCredit Photo - Icon Sport
par Bastien Aubert
RÉPARTITION

Droits TV : plus que 300 M€ à se partager entre les clubs de Ligue 1 ?

À deux mois de la reprise, la Ligue 1 n’a toujours pas de diffuseur.

La Ligue 1 redémarrera le 16 août prochain et on ne sait pas sur quelles chaînes le feuilleton du championnat de France trouvera place. Lancée depuis septembre, la vente de la L1 pour la période 2024-2029 n’a pas avancé d’un pouce, coincée entre un plan A et un plan B qui ont tous les deux des allures de mauvais choix. Le premier se résume à la création d’une chaîne 100 % L1 faite par beIN Sports et distribuée en exclusivité par le groupe Canal+. Mais la société présidée par Maxime Saada n’est pas prête à offrir au diffuseur franco-qatarien un contrat de distribution revu à la hausse qui lui permette de garantir à la LFP un montant conséquent.

Dès lors, la Ligue a actionné en urgence son plan B : toujours une chaîne 100 % L1 (vendue 25 euros par mois), mais distribuée de façon non exclusive à tous les opérateurs. D’abord aux FAI (fournisseurs d’accès à Internet), tels qu’Orange, Free, Bouygues et SFR, mais aussi à DAZN, la société anglaise qui veut croître sur le marché français, ou Amazon Prime Video, qui diffusait la L1 cette saison. Mais cette option n’est pas rassurante, surtout en phase initiale. Car même si cette chaîne aura l’avantage d’avoir tous les matches en catalogue, elle aura sans doute du mal à réunir des minimums garantis susceptibles de rassurer les clubs.

« Tous les clubs moyens et petits vont morfler »

« J’ai un mal fou à imaginer comment, à deux mois du redémarrage du Championnat, ils peuvent lancer une chaîne, interroge Pierre Lescure dans L’Équipe. Il faut la financer et la commercialiser. Être dans une telle précipitation, on n’a jamais vu ça. Je suis inquiet pour cette saison. Tous les clubs moyens et petits vont morfler. Je ne pense pas aux plus riches. » Surtout que le quotidien sportif a refait les calculs et envisage le pire scenario possible pour la répartition des droits TV. « Si on projette les éléments du guide de répartition 2023-2024 sur la saison 2024-2025 et dans l’hypothèse de droits domestiques limités à 500 M€, la somme globale à partager serait encore bien moindre, expliquent nos confrères. Au final, c’est environ 300 M€ de droits domestiques que les clubs auraient à se partager. Soit une baisse de 30%. » On comprend mieux l’immense inquiétude du foot français en haut lieu.

Pour résumer

À deux mois de la reprise, la Ligue 1 n’a toujours pas de diffuseur. Le plan A, mêlant beIN Sports et Canal+, est à l’arrêt. Tandis que le plan B, avec chaîne ouverte à tous les opérateurs, est très incertain. Le scenario du pire est aujourd’hui envisagé.

Bastien Aubert
Rédacteur
Bastien Aubert

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