OL : tout ce qu’il faut savoir sur le passage à la DNCG du 24 juin

Si le pire scénario semble évité, l’Olympique Lyonnais joue quand même très gros lors de son passage devant la DNCG demain. On fait le point complet avant le verdict tant attendu du 24 juin.
L’OL peut-il réellement tomber en Ligue 2 ?
LE RISQUE EST QUASIMENT ECARTE. Même s’il n’y a pas de risque zéro avec la DNCG, il est désormais hautement improbable d’imaginer l’OL relégué en Ligue 2 à l’issue de son audience ce mardi 24 juin. Ces dernières semaines, John Textor, le président d’Eagle et de l’OL, s’est attelé à rassurer à coup de punchlines succinctes : « On a l’argent », « tout est bon financièrement »…
Outre les corrections et le dialogue constant avec le gendarme financier français, l’Américain aurait obtenu de ses co-actionnaires un coup de main décisif. Puisqu’aucun communiqué sur le sujet n’a eu lieu, on ne sait pas encore sous quel forme cet apport de liquidités est (ou va être) effectué. Textor n’étant pas entouré de philanthropes, il est fort probable qu’il s’agisse de prêts (remboursables à court terme). On peut imaginer que John Textor et ses alliés se soient tout simplement entendus pour mettre l’argent des ventes du Mercato d’été sous séquestre afin de rassurer la DNCG… Et de récupérer leur mise sitôt le plan de cession de joueurs finalisé (Malick Fofana, etc.). Rappelons que l’été dernier, l’homme d’affaires avait prêté 56,3 M€ à l’OL avant le passage devant la Direction nationale de contrôle et gestion et s’était remboursé via OL Brasil et OL SASU 21 jours plus tard.
L’OL peut-il éviter toute sanction de la DNCG ?
A PRIORI NON. L’objectif estival de l’Olympique Lyonnais sera d’abord d’éviter l’interdiction de recrutement. Une interdiction qui est toujours effective au moment où nous écrivons ces lignes mais que le club espère voir sauter au profit d’un encadrement de masse salariale et d’indemnités de mutation. Il est de toute façon impossible que les Gones passent la Direction nationale du contrôle de gestion de la LFP sans aucune mesure prise.
En catimini, l’OL a réglé un « accord négocié » avec l’ICFC prévoyant une amende pour ses manquements constatés ainsi qu’un encadrement de sa masse salariale et le contrôle de ses indemnités de mutation. Les dossiers étant directement interconnectés, c’est sur la base de ses sanctions européennes que Lyon va discuter avec la DNCG de ses sanctions nationales… En espérant avoir les mêmes. Pour rappel, les règles du fair-play financier européen rentrant en vigueur cet été prévoient que chaque club disputant les compétitions continentales doit cadrer leur masse salariale à 70% de leurs revenus estimés.
Une chose est certaine : John Textor, qui a souvent fait fi des règles de l’instance par le passé, va cette fois-ci devoir montrer patte blanche… Non seulement en présentant l’argent sur les comptes du club (et non de la Holdings) mais également en faisant acte de présence. S’il sera présent ce lundi soir (21h) au Rose Bowl de Pasadena pour le match du Mondial des Clubs entre Botafogo et l’Atlético Madrid, le Floridien devrait prendre l’avion dans la foulée pour Paris afin d’être présent à l’audience.
La vente de Crystal Palace va-t-elle compter ?
PAS PLUS QUE LA POSSIBLE IPO. Si nous sommes en mesure de confirmer les informations de L’Equipe selon lesquelles John Textor a bien signé la cession de ses 45% de Crystal Palace au patron des Jets de New York Woody Johnson pour une somme légèrement supérieure à 200 M€, il est en revanche inconcevable que cette cession à venir, soumise à l’approbation de la Premier League, ne soit prise en compte par la DNCG dans l’audition de mardi… Même chose pour l’IPO qui n’en est qu’au stade de « projet de déclaration d’enregistrement » déposé devant la Commission de sécurité et d’échange.
A la DNCG, on attend du concret et de l’argent sur les comptes. Or, pour les deux manœuvres, ce n’est pas encore le cas. Par ailleurs, les parts de Crystal Palace étant gagées par Arès, on ne connait pas le montant qui sera alloué en fonds propre à l’OL… qui sera au maximum de 40 M€ comme exposé dans les divers communiqués. Arès va-t-il demander un remboursement anticipé ? Arès va-t-il accepter un nouveau gage sous la forme du rachat d’un autre club anglais permettant de ne pas mettre en péril l’introduction en Bourse à New York ? Ces questions n’ont pas de réponse et Eagle avait préparé son passage à la DNCG sans prendre en compte ces éventuelles rentrées d’argent futures.
La DNCG est-elle plus conciliante que prévu ?
OUI. Si Jean-Marc Mickeler, le président de la DNCG, s’était voulu plutôt alarmiste et menaçant dans son courrier envoyé aux clubs il y a quelques semaines, il semblerait que les mots ne soient pas réellement suivis d’actes. Désireuse de se couvrir de possibles faillites, l’instance avait demandé aux clubs de venir avec un budget très prudent pour 2025-26, demandant de ne pas s’appuyer sur les ventes possibles de joueurs et avec des droits TV valorisés à zéro. Une sortie qui a provoqué une levée de bouclier… et probablement un recadrage au niveau de la Ligue si l’on se fie aux décisions prises. Consultant en stratégie, spécialisé dans les enjeux et le business du football, François Beyssen confirme cette tendance d’une DNCG plus souple qu’attendue : « Angers n’est pas descendu. Finalement, il n’y a eu qu’assez peu de contraintes pour les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 (…) Quand on voit la liste des clubs déjà passés et sans restriction, la plupart ont fini l’année avec un déficit d’exploitation. Cela me fait dire que la DNCG montre une grande mansuétude cette année ». Quant à savoir si l’amélioration des relations avec le PSG et Nasser Al-Khelaïfi a pu jouer un rôle, c’est un sujet sur lequel nous ne nous prononcerons pas …