Dossier OL Académie (2/3) : une saison noire, vraiment ?

Adil Hamdani, Teo Barisic et Enzo Molebe, les pépites de l'Académie OL.
Alexandre Corboz
18 juin 2025

Ces derniers temps, l’Académie de l’OL est beaucoup critiquée. Tombée du podium des centres français au dernier classement de la FFF (4ème), la formation rhodanienne traverse quelques turbulences. Dans une saga en trois volets, au passé, au présent et au futur, But Football Club vous propose un état des lieux de la situation.

Après avoir disserté des causes du déclin de l’Académie OL, un état des lieux est nécessaire à l’issue d’une saison 2024-25 particulièrement compliquée. En effet, si l’on excepte les « vétérans » de la formation Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso, Rayan Cherki et – à un degré moindre – Georges Mikautadze, on ne peut pas franchement dire que l’exercice a été marqué par un fort vent de renouveau au sein de l’effectif. Que ce soit sous Pierre Sage en début de saison, ou sous Paulo Fonseca, la place réservée aux jeunes passés par la formation était famélique avec seulement 12 minutes de temps de jeu effectif. Annoncé comme un futur crack et brillant lors de la préparation (notamment lors du carton face à Décines-Chassieu), Enzo Molebe (17 ans) a enchaîné les soucis physiques pour ne finalement apparaître que 10 minutes. Quant à Téo Barisic (20 ans), le capitaine de la réserve n’a joué que 2 petites minutes face à Angers lors de la dernière journée. En fin de contrat, le Croate plait dans son pays d’origine (notamment au Dinamo Zagreb et à Rijeka). Selon 24 Sata, le défenseur pourrait ne pas lever ses deux années optionnelles et s’en aller au 30 juin. Tout comme l’un des derniers vainqueurs de la Gambardella encore présent, Jérémy Mounsesse (19 ans), en fin de contrat et qui plait à Anderlecht selon la Dernière Heure.

Finalement, le jeune qui se sera le plus montré sur 2024-25 sera l’anglais Alejandro Gomez Rodriguez, apparu 20 minutes cette saison … mais qui n’est pas directement issue de l’Académie de Meyzieu car arrivé libre l’été dernier de Southampton. Le natif de Caracas est sans doute le plus proche d’avoir sa chance à Lyon à l’avenir, lui qui a cassé la baraque en 2025 avec la sélection des Three Lions U17 (9 buts en 8 matchs dont 4 lors du dernier Euro !).

Une année compliquée en termes de résultats à tous les niveaux

Concernant la saison 2024-25 des équipes de jeunes, ce n’est clairement pas la panacée. Si l’on excepte la Premier League International Cup que la réserve de l’OL a failli remporter (défaite contre Nottingham Forest aux penaltys en finale), les résultats ont été particulièrement décevants. L’équipe de National 3 de Gueida Fofana a fini 5ème sur 14 dans son championnat, à dix points de Limonest avec dix défaites au compteur… En perdant en prime les deux derbys contre l’ASSE. Du côté des U19, c’est même encore pire avec une 8ème place à 20 points de Sochaux avec 50% de défaites (13 en 26 matchs !) et une piteuse élimination en huitièmes de finale de la Coupe Gambardella sur la pelouse de Bastia (R1) aux tirs au but. Quant aux U17 d’Amaury Barlet, c’est encore cette génération qui s’en est le mieux sortis avec une 3ème place du classement à 12 points … de l’ASSE.

En revanche, à tous les niveaux, il y a quand même une satisfaction : l’OL a beaucoup marqué. En réserve, malgré le départ dès janvier en Arabie saoudite du meilleur buteur Sekou Lega (Al-Riyadh, 22 ans), l’équipe a fini meilleure attaque. Dans sa saison catastrophique en U19, la classe biberon de Samy Saci a fini avec le deuxième total de buts et les U17 ont, comme l’équipe de N3, finit meilleure en tête de leur poule sur l’aspect offensif. Un problème d’équilibre sans doute mais à priori pas de talent individuel devant pour une école lyonnaise habituée à sortir des cracks sur ces postes.

Départs en série chez les éducateurs

Dans un climat du centre de formation de Meyzieu très pesant, où les soucis d’intendances se sont multipliés suite au non-paiement par le club de certains fournisseurs, où les locaux sont parfois partis en lambeaux par endroit obligeant l’OL à reloger certains pensionnaires au « All-In » de Décines, l’ambiance n’a pas non plus été au beau fixe au niveau des formateurs. La saison a d’ailleurs été marquée par deux départs en cours de route : celui de Jordan Gonzalez (U19) pour Versailles (N1) et celui de Fabien Caballero (directeur du centre) pour Nice. Départs qui ont causé pas mal de remous mais aussi une véritable désorganisation. Sur cette fin de saison, l’Académie est partie sur une restructuration de ses équipes encadrantes notamment marqué par le départ de l’historique Amaury Barlet (U17) à l’issue de son contrat et la mise en retrait de Cyril Dolce (U15). S’il était l’un des coachs avec les meilleurs résultats au niveau de la formation, Amaury Barlet paie sa relation conflictuelle avec le co-directeur du centre Johann Louvel … née d’une bisbille entre l’OL Futsal et l’équipe présidée par l’éducateur (ALF Futsal). Quant à Cyril Dolce, ce serait pour se focaliser sur d’autres projets personnels que l’intéressé s’est mis au second plan (adjoint).

Quelques espoirs malgré tout ?

Dans ce tableau en apparence très sombre avec un « trou » au niveau des générations U19 et U21, il y a quand même quelques éclaircies. D’abord avec Paulo Fonseca, qui semble vouloir tester les jeunes à l’entraînement comme il l’a très vite fait avec le milieu sénégalais Pierre « Camavinga » Dorival ou les jeunes Rémi Himbert, Billy Mavudia, Tiago Goncalves, Kelyan Yahia, Bryan Meyo, Kenan Doganay… et Adil Hamdani. Le dernier nommé, né en 2009, suscite également pas mal d’espoirs, lui qui a remporté le prix du Golden Kid U17 Avenir lors du dernier tournoi de Montaigu avec l’équipe de France U16 et qui est surclassé de trois ans en club. Par ailleurs, si l’on en croit l’ancien recruteur emblématique de l’OL Gérard Bonneau, qui garde encore à l’œil tout ce qui se passe en interne, les soucis sont temporaires et de grosses générations arrivent dans la classe biberon : « Quand une génération se troue, ce n’est pas évident. Il faut souvent attendre 2-3 ans pour en avoir une. Après je sais que sur les plus jeunes, ils ont des promotions de qualité. Sur les petits, ça travaille bien ». En espérant que ces « petits » parviennent à avoir un espace d’expression à Lyon dans les années à venir…

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