Laurent Batlles
Laurent BatllesCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE : Le rendez-vous de Didier Bigard : « Personne n’est stigmatisé, mais il fallait changer »

Cette semaine, Didier Bigard revient sur les choix forts opérés par Laurent Batlles à Amiens, victoire de l'ASSE à la clé. Notamment celui de laisser Etienne Green sur le banc au profit de Matthieu Dreyer...

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Jean-François Soucasse peut respirer. On le disait menacé en cas de défaite à Amiens puisqu’après le fusible Puel, les deux actionnaires n’ont plus que le bouton du disjoncteur pour éviter le court circuit, sans espoir de faire baisser la tension du côté des ultras. Par chance pour tous, Laurent Batlles a trouvé le bon ampérage et ses joueurs se sont mis sur le bon voltage, eux dont les accus semblaient au plus bas face au Paris FC. Pour ce faire, il a fallu trouver quelques bons artisans, à défaut d’artistes, et surtout miser sur le collectif, une expression que l’entraîneur de l’ASSE a utilisé maintes fois avant la rencontre, avec quelques allusions implicites au pessimisme et aux critiques devenues acerbes après la déconvenue subie à Geoffroy-Guichard. « Le groupe a besoin de vivre en totale confiance. Dans des moments comme ça, où on joue le maintien, il faut rester positif ».

Face au questionnement, relayé par les journalistes, Batlles s’était refusé à désigner un responsable plus qu’un autre, mais son regard se dirigeait bien vers les mêmes postes que ceux dont médias et public avaient pointé les manques. Sans qu’ils soient exhaustifs. Tout en martelant « Je ne stigmatise personne : ni un gardien, ni un attaquant, ni un milieu, ni un défenseur » il avait en tête quelques changements, le premier étant tactique, reconnaissance de sa propre fausse route devant le PFC. Restait à trouver les hommes au sens propre, histoire d’envoyer un signe fort, sans tout bouleverser même s’il disait s’interroger pour tous les postes. Les spectateurs présents lors de la victoire de la réserve le dimanche précédent face à Clermont n’ont pas dû être surpris de la promotion d’Anas Namri. L’ex-Troyen a du jus et Batlles l’apprécie « Ce n’est pas un joueur à qui vous mettrez une note de 10/10 mais vous ne lui mettrez jamais 0/10 non plus car il passe rarement à côté d’une rencontre ». Pas un Maçon, étonnant buteur, désolant défenseur, relèveront certains, tous conscients que l’urgence était aussi de ramener de la sérénité dans la cage. Et là il n’y avait pas d’autre alternative que rappeler Matthieu Dreyer en croisant les doigts pour que, cette fois, il n’aligne pas sa performance sur les dernières d’Étienne Green, déclassé. Il fallait bien tenter quelque chose, quitte à renier la promesse des dirigeants de faire de l’international espoir anglais le numéro un. Comme si une titularisation se décrétait par contrat… 

 

On ne va quand même pas reprocher à Green d’être resté fidèle à ses couleurs

 

L’important à Amiens était surtout de fermer les portes des buts stéphanois. Pari gagné. Avec sa parade sur la frappe d’Arokodare, Dreyer a brisé la spirale des défaites que commençait à symboliser Green, lui qui avait été l’image du rétablissement de l’équipe à ses débuts. Il n’est pas exempt de reproches c’est une évidence quand un gardien prend autant de buts qu’il y a de tirs cadrés et la sanction est inévitable. C’est ce qui avait coûté sa place à Stéphane Ruffier après un 3-0 à Brest. 

Mais au delà du terrain, Green a-t-il senti la confiance de tout le club? Sous l’ère Puel, le staff s’interrogeait déjà sur le recrutement d’un gardien et la première recrue de Pascal Dupraz a été Paul Bernardoni. Passons sur le mirage Mandanda évoqué cet été ou le retour de Jessy Moulin espéré, mais pas sur les failles d’une équipe totalement remaniée et la perte de tout repère. Touché moralement sinon coulé, plombé par ses cartons rouges résultat de ses sorties hasardeuses et de la désertion de sa défense, Green a perdu l’insouciance qui faisait sa force. Pas sûr qu’il la retrouve mais s’il y parvient, il se forgera le caractère de tout bon gardien et des portes s’ouvriront peut-être à nouveau. Il y a tout juste un an celles de Tottenham et West Ham s’étaient entrebâillées. Aurait-il dû les pousser comme le suggère un proche du club? On ne va quand même pas lui reprocher d’être resté fidèle à ses couleurs.

 

Didier Bigard 

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Pour résumer

Didier Bigard revient sur les choix forts opérés par Laurent Batlles à Amiens, victoire de l'ASSE à la clé. Notamment celui de laisser Etienne Green sur le banc au profit de Matthieu Dreyer. Et la promotion d'Anas Namri, lancé dans le grand bain à la Licorne.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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