ASSE : Kilmer se sépare définitivement de Romeyer, tous ses atouts envolés !

Roland Romeyer, déjà visé par deux plaintes pour « harcèlement et outrages sexistes », n’a plus aucun rôle officiel au sein de l’ASSE après 18 ans de pouvoir et une fin de règne tumultueuse.
Samedi soir, dans les allées du stade Geoffroy-Guichard, on aurait pu croire à un simple supporter parmi tant d’autres. Chemise blanche glissée sous un vieux costume bleu marine, Roland Romeyer, 80 ans, se fondait dans la foule des amoureux des Verts. Mais L’Équipe affirme ce lundi que l’ancien président de l’ASSE n’est plus qu’un spectateur. Depuis fin août, celui qui avait gardé deux strapontins honorifiques après la vente du club à Kilmer Sports Ventures (KSV) – la présidence du musée des Verts et celle de l’association caritative ASSE Cœur-Vert – a été prié de quitter ses fonctions.
Les atouts de Romeyer envolés
Ce départ forcé est directement lié à l’actualité judiciaire de Romeyer. Deux salariées du club ont déposé plainte en juin dernier, déclenchant une enquête préliminaire pour « harcèlement et outrages sexistes, aggravés par le lien hiérarchique ou la minorité », comme l’a confirmé la procureure de la République de Saint-Étienne. Dans ce contexte, KSV a tranché : impossible de laisser Romeyer incarner des structures fondées sur l’image et la représentation. Pour le groupe canadien, il s’agissait aussi d’éviter l’image d’un président accroché à son pouvoir. Romeyer a ainsi perdu sa voiture de fonction, ses cartes d’essence et ses entrées au Chaudron. S’il a pu assister au récent succès face au Stade de Reims (3-2), c’était uniquement grâce à une invitation d’un sponsor.
Un effacement progressif
Les signaux annonciateurs de cette mise à l’écart existaient déjà. En mars dernier, Romeyer avait dû renoncer au prestigieux dîner de gala d’ASSE Cœur-Vert, un rendez-vous annuel mêlant joueurs, joueuses et dirigeants. L’ancien président savait que ses successeurs avaient été alertés par les retours des ateliers de sensibilisation contre le sexisme, organisés en partenariat avec l’association Her Game Too. Trois séances avaient déjà eu lieu depuis septembre 2024, et le climat ne jouait pas en sa faveur.
Derniers liens symboliques avec l’ASSE
Désormais, le dernier ancrage de Romeyer avec son club de toujours se résume à quelques parts sociales, vestiges d’une époque où il co-dirigeait l’ASSE avec Bernard Caïazzo (2006-2024). Mais ses postes de représentation, eux, restent vacants. Une assemblée générale extraordinaire d’ASSE Cœur-Vert doit se tenir en octobre afin de reconstituer le bureau et élire un nouveau président. Selon les statuts, il devra obligatoirement être membre du Conseil d’administration de la SASP ASSE. Autant dire que le profil de Roland Romeyer est désormais exclu de toute équation.
La fin d’une ère
Avec ce départ contraint, Saint-Étienne tourne définitivement la page Romeyer. L’homme qui avait contribué à la montée en puissance du club dans les années 2010, avant de connaître la descente en Ligue 2 et la vente à KSV, quitte la scène dans un climat brouillé.