ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Horneland, la remise en question enfin ! »

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Horneland, la remise en question enfin ! »
Laurent Hess
21 octobre 2025

L’ancien responsable des Sports au Progrès fustige la prestation de l’ASSE contre Le Mans (2-3) et comprend la remise en cause d’Eirik Horneland. Qu’il égratigne pour ses choix et ses options tactiques.

« Dans la défaite comme dans la victoire on parle souvent de mental mais on s’entraîne beaucoup au ping. On est arrivés tous au meilleur de notre forme et on a été la meilleure équipe au ping-pong ». Alexis et Félix Lebrun ont parfaitement remis le physique et la technique au cœur de leur titre de champion d’Europe au journal de France 2. Et c’est peut-être ce que doivent creuser les joueurs de l’ASSE, eux qui semblent se complaire dans des analyses de psycho pour expliquer leurs deux défaites consécutives à domicile. Histoire de s’exonérer de leurs défaillances balle au pied. Ce serait une histoire de têtes pour ces manchots dont certains mériteraient presque ce surnom quand on dit des bons footballeurs qu’ils ont une main à la place du pied. Oser expliquer ses lacunes par la pression d’un stade qui provoque l’extase de tous leurs adversaires, c’est un peu fort pour eux qui pleurent à chaque huis clos ou vantent avant les matches la ferveur des kops.

Les Verts ont enveloppé Geoffroy-Guichard d’un voile d’ennui

Les chiffres, eux, n’ont pas d’états d’âme et sont impitoyables. Comment peut-on enregistrer une telle distorsion entre la possession de balle (73%) et le peu de frappes (12) quand les Manceaux ont tenté 14 fois leur chance en n’ayant le ballon à peine plus d’un quart du temps. Interrogeons-nous sur le peu de tirs cadrés des Stéphanois (4 dont seulement 2 dans le jeu) quand les visiteurs ont alerté Larsonneur 7 fois. Autre signe d’une domination stérile, les locaux n’ont obtenu qu’un corner de plus que leurs adversaires (4 contre 3). Qu’ont-ils donc fait du ballon pendant tout ce temps, sinon envelopper Geoffroy-Guichard d’un voile d’ennui?

Eirik Horneland a dit en conférence de presse s’être posé les mêmes questions que les journalistes. On attend plutôt de lui des réponses. C’est parce qu’il n’en trouvait plus que Laurent Batlles avait été remercié et on avait entendu le même refrain du départ pour Olivier Dall’Oglio.

Si le Norvégien semble plus solidement accroché à son siège qui n’est plus un fauteuil, il concède  qu’« Il n’est pas acceptable de perdre deux fois de suite à domicile pour un club comme l’ASSE au vu de ses ambitions ». De quoi appeler à une remise en cause sans pour autant tout endosser « Je dois me questionner, les joueurs aussi ». On le suit sur la responsabilité de ses joueurs, mais il lui faudra arriver à plus de réalisme tactique pour que son milieu ne soit pas transpercé à chaque accélération adverse, que sa défense ne soit pas prise dans son dos sur le moindre renversement et que ses attaquants arrêtent de tricoter le beau geste individuel. Il lui faudra aussi faire de meilleurs choix que devant Le Mans. On ne va pas citer de noms. On en fâcherait beaucoup.

Didier Bigard 

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