Laurent Batlles
Laurent BatllesCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Les Verts enlèvent enfin les oeillères ! »

Cette semaine, Didier Bigard évoque la situation catastrophique de l'ASSE, 19e de L2. Et le tournant qu'a constitué la dernière défaite contre le Paris FC (0-2) dans le discours de Laurent Batlles et ses joueurs...

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Le premier novembre arrive et il nous revient en mémoire un titre que nous avions eu l’outrecuidance de faire dans les colonnes de La Tribune-Le Progrès après un énième résultat négatif lors d’une des périodes les plus sombres de l’Histoire du club. Les joueurs de l’époque n’avaient pas goûté le clin d’œil à tous les saints, eux qui étaient en train de tirer l’équipe dans un monde de démons dont le chemin est balisé du mot que personne ne veut entendre, relégation. La présence de Gilles Peycelon au Musée des Verts, celle de Gilbert Ceccarelli en tribune, réveillaient d’autres souvenirs douloureux, parce qu’eux aussi ont souffert du poids de ce maillot dont on leur avait confié la charge de préserver la couleur.

Alain Blachon se rappelle ces heures noires que la magie de Roger Milla a éclairé sous la baguette d’Henryk Kasperczak. Sans le vieux lion renard de surface, pas sûr que la spirale de la descente se serait arrêtée à la deuxième division. Le Camerounais allait dénicher la porte de l’ascenseur la saison suivante. La vérité du football se trouve toujours dans les pieds de ses premiers rôles. 

Les exemples ne manquent pas, comme ce miracle de Jérémie Janot porté par tout un stade face à Troyes en 1997 ou plus près de nous la métamorphose de la défense stéphanoise en 2010 après le recrutement de Pape Diakhaté lors du mercato hivernal. Christophe Galtier venait de prendre la direction de l’équipe. L’international sénégalais eut une part prépondérante dans le sauvetage réussi et peut-être finalement sur la carrière de son entraîneur. Laurent Batlles aimerait sans doute disposer d’un recours aussi solide pour éviter la chute plus que jamais redoutée depuis samedi. Et on ne parle pas de celle toujours possible de l'entraîneur, fusible de l’incompétence des dirigeants de club.

Le maintien se jouera sur la combativité, la vitesse, la puissance, la maîtrise et du caractère. Tout ce qui manque aux Verts

Anticipant sur de noirs desseins, les ultras qui avaient cru résoudre tous les problèmes en obtenant la tête de Claude Puel ont cette fois demandé la démission de la direction. C’est un cri de vain désespoir en l’absence de repreneur. Dans l’urgence, mieux vaut se tourner vers le terrain, morne plaine sans jeu face au Paris FC. Ce n’est même pas une bouillie de ballon qui a été proposée, le néant trop longtemps. Les recrues avaient laissé espérer du meilleur au cours de leurs premiers matches, on s’interroge désormais sur leur véritable apport. Laurent Batlles aussi, qui a laissé Giraudon sur le banc comme il y avait déjà relégué, pour diverses raisons, Briançon, Cafaro, Lobry, Pintor, Bouchouari, Dreyer, Monconduit, Petrot, Chambost. Aucun n’a su se rendre indispensable, et pour certains, c’est un euphémisme. Le problème se complique avec les prestations pas plus convaincantes des « anciens ». Maçon avait été carrément écarté, comme Silva ou Sow, ce dernier pour d’obscures diktats directoriaux. Il y a certes la lumière Krasso, mais elle a viré au rouge et mieux vaut, pour son égo, qu’on n’épilogue pas sur son coup de sang sochalien. Pas plus que sur la situation devenue bancale de Green, reflet d’un système défensif devenu passoire, quel que soit le schéma adopté.

L’arbitrage, les poteaux, les arrêts du gardien adverse, les erreurs individuelles, le manque de réussite. C’était devenu un leitmotiv d’excuses pour les joueurs alors que cette inefficacité aurait dû les alerter. Comme s’ils avaient oublié d’ôter les  œillères qu’ils portent trop souvent en match. Mais le réveil a sonné, remis à l’heure par Laurent Batlles parlant enfin de maintien, tout en rappelant que les trois points de pénalité écopés ont pesé dans les résultats.  Ou que l’équipe devrait être classée bien plus haut selon les fameux expected goals qui traduisent le nombre de chances de marquer sur certaines situations. Thierry Laurey le confirme, mais les descentes ne se joueront pas dans le monde virtuel des statistiques. Plutôt sur la combativité, la vitesse, la puissance, la maîtrise et du caractère. Tout ce qui manque aux Verts.

 Didier Bigard 

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Pour résumer

Cette semaine, Didier Bigard évoque la situation catastrophique de l'ASSE, 19e de L2. Et le tournant qu'a constitué la dernière défaite contre le Paris FC (0-2) dans le discours de Laurent Batlles et ses joueurs, qui évoquent désormais clairement l'objectif du maintien.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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