FC Nantes – Stade Rennais : les supporters nantais annoncent la couleur pour Rongier et Merlin

Le derby entre le FC Nantes et le Stade Rennais samedi s’annonce bouillant. Il signera le retour de Quentin Merlin mais aussi et surtout de Valentin Rongier dans leur ancien jardin. Interrogés par L’Équipe, plusieurs supporters ont annoncé la couleur.
Samedi soir, à l’occasion du derby entre le FC Nantes et le Stade Rennais, la Beaujoire s’apprête à accueillir un ancien enfant de la maison, mais sous des couleurs honnis. Valentin Rongier, ancien capitaine du FC Nantes, revient en Loire-Atlantique avec un brassard sur le bras… mais celui du Stade Rennais. Une ironie de l’histoire qui ne laisse personne indifférent.
Certains comprennent le choix de Rongier
« Je me souviens de son premier but en pro de 30 mètres (contre Troyes, le 17 octobre 2015), raconte Arthur, 19 ans, étudiant à Nantes et abonné à la Tribune Loire, pour L’Équipe. C’était le maître à jouer, lui qui nous faisait rêver. Son transfert à Rennes, pour moi, ce n’était pas possible. Quand il signe, on passe à la colère. Le seul moment où Nantais et Rennais étaient d’accord sur les réseaux… »
L’amertume des supporters contraste avec la bienveillance de ses anciens formateurs. Damien Bonnin, éducateur de Rongier en U13 et U16, préfère retenir la trajectoire exceptionnelle de son ancien protégé : « C’est un super mec, pas quelqu’un de méchant, et plus personne ne fait sa carrière dans un seul club. J’espère qu’il n’y aura pas de banderole d’insultes, par rapport à tout ce qu’il a fait. » Même son de cloche du côté de Giovanni Sio, ex-attaquant rennais formé à Nantes : « Qu’il ait choisi Rennes, un club capable de jouer le haut du tableau, ne me choque pas. »
« Il va prendre son tarif, comme un traître »
Les tribunes, elles, ne pardonnent pas. Arthur, encore lui, redoute une ambiance électrique : « J’ai entendu dire qu’il y aurait des banderoles assez piquantes sur Quentin Merlin et lui. Mais ça va se concentrer sur Rongier, resté plus longtemps, et capitaine qui a nourri cette rivalité. À l’annonce des joueurs, il va prendre son tarif, comme un traître. On va essayer de le perturber. Mais attention, je ne lui souhaite aucun mal, je respecte l’homme. »
Rémi, supporter nantais depuis 50 ans, résume le sentiment de trahison : « C’est le foot business d’aujourd’hui, il va à la gamelle. Les vrais dépositaires des valeurs d’un club, ce sont ses supporters. Peut-on imaginer Lopes à Saint-Étienne ? Rongier, ça me fait un peu penser au départ de Thierry Tusseau à Bordeaux, ‘‘l’ennemi’’ de l’époque, en 1983. »
« Dans la tribune, il va m’insulter, me huer, mais il restera mon ami »
À Rennes, Quentin Merlin, autre ancien Canari, mesure déjà l’ampleur de la tempête qui attend les deux transfuges. « J’ai des amis dans la Brigade Loire et, quand je leur ai annoncé que je signais à Rennes, l’un d’eux m’a dit : en tant qu’ami, je te respecte, mais en tant que brigadier, je ne respecte pas ce choix ! Dans la tribune, il va m’insulter, me huer, mais en dehors de ça, cela restera mon ami. »
Habib Beye, entraîneur rennais, a tenté de tempérer en conférence de presse : « Le contexte, ils le connaissent. Je les estime très stables émotionnellement pour ne pas être mis en difficulté par d’éventuelles situations ou sifflets. » De son côté, Anthony Lopes, gardien nantais, n’a pas mâché ces mots à ce sujet : « Quand on fait certaines choses, il faut les assumer, c’est tout. » Ce derby breton s’annonce donc aussi électrique que passionnant !