ASSE : Horneland est-il l’homme de la situation ?

Arrivé à l’ASSE en janvier, Eirik Horneland n’a pas réussi à maintenir le club en Ligue 1 ni à lui donner un style de jeu bien défini. Est-il toujours l’homme de la situation ? Nos journalistes en débattent.
Les Verts méritent mieux
« Si l’on fait un simple bilan comptable, les dix mois d’Eirik Horneland à l’AS Saint-Etienne sont loin d’être positifs. Le Norvégien n’a pas réussi à maintenir le club en Ligue 1 et son équipe n’est pas leader de la Ligue 2 alors qu’elle a le meilleur effectif, et de loin. OK, tirer la sonnette d’alarme après une seule défaite en six journées de championnat, c’est prématuré. Mais il y a aussi le jeu. Et à ce niveau, on est très loin du compte. Passe encore que l’équipe n’était pas assez bonne pour la Ligue 1 ou encore que l’entraîneur, débarqué en cours de saison, n’avait pas eu le temps d’imprimer sa marque. Mais quelle est son excuse depuis août ?
Hormis face à Rodez (4-0), les Verts n’ont jamais été transcendants, ni emballants. Ils se reposent trop souvent sur des exploits individuels alors qu’il y a du talent dans toutes les lignes. Horneland a voulu que son équipe reprenne tôt pour travailler à la fois le foncier et les automatismes. Il a eu tout ce qu’il voulait, que ce soit en matière de recrutement ou de préparation. Si, aujourd’hui, l’équipe ne donne pas entière satisfaction, il doit être tenu pour responsable. Je ne dis pas que l’ASSE doit le virer après un ou deux mauvais résultats. Mais la direction ferait bien de se poser les bonnes questions en vue de la saison prochaine, qui devrait voir le club remonter en L1. »
Raphaël Nouet
« Il n’a encore rien prouvé »
« Je ne sais pas si l’ASSE mérite mieux, comme le dit Raphaël. Mais perso je suis content que les Verts soient coachés par Eirik Horneland. J’aime le discours du Norvégien et sa personnalité depuis son arrivée. Certes, il n’a pas atteint son premier objectif avec la relégation en L2, mais difficile de lui jeter la pierre vu l’effectif qu’il avait à sa disposition. Le principal responsable de cette descente, c’est à mon sens l’actionnaire, Kilmer Sports, avec son recrutement qui ne répondait pas aux besoins de l’équipe.
Selon moi, c’est cette saison que l’on pourra vraiment juger le travail d’Horneland. KSV a bâti une équipe pour remonter de suite. Le Norvégien a ce qu’il faut en magasin pour atteindre son objectif et il n’aura plus d’excuses en cas d’échec. A titre personnel, j’ai envie de croire en lui. Même si on peut débattre de certains de ses choix (Cardona souvent remplaçant, système de jeu immuable), j’apprécie sa philosophie de jeu, son style offensif, et j’aime son discours, sa détermination et la passion qu’il dégage. Son respect des valeurs chères au peuple vert, aussi, et son franc parler. Je lui souhaite vraiment de réussir. »
Laurent Hess