Conflit Mbappé – PSG : décryptage complet des sommes folles réclamées par les deux parties

Conflit Mbappé – PSG : décryptage complet des sommes folles réclamées par les deux parties
William Tertrin
17 novembre 2025

Le bras de fer entre le PSG et Kylian Mbappé atteint des sommets inédits, avec des gros montants réclamés par les deux parties. Plongée au cœur d’un feuilleton dont le verdict, très attendu, doit tomber le 16 décembre.

C’est un affrontement à la hauteur du nouveau rapport de force entre un club désormais champion d’Europe et un joueur qui s’affirme comme l’une des plus grandes stars de la planète football. Le PSG a réclamé, devant la justice, la somme ahurissante de 440 millions d’euros à Kylian Mbappé. Derrière ce chiffre, se cache une volonté claire : faire payer à son ancien numéro 7 une sortie jugée préjudiciable autant qu’humiliante pour l’institution.

Pour le PSG, le préjudice n’est pas qu’économique. C’est aussi une question d’image, de principes, et surtout le regret d’un potentiel transfert historique avorté avec le club saoudien d’Al-Hilal à l’été 2023.

  • 20 millions d’euros pour atteinte à l’image du club
  • 60 millions concernant une prétendue mauvaise foi dans l’exécution d’un accord conclu en août 2023
  • 180 millions pour dissimulation de cet accord
  • 180 millions pour perte de chance liée au non-transfert vers Al-Hilal

Les montants en détail : préjudice d’image, accord contesté, transfert avorté…

Sur quels fondements s’appuie le PSG pour chiffrer sa demande avec une telle précision ? Durant l’audience fleuve (près de six heures), les avocats parisiens ont mis en avant une série de motifs, composants cette addition vertigineuse :

  • Préjudice d’image (20 millions) : selon le club, la saga qui s’est jouée durant la saison 2023-2024 et les prises de positions de Mbappé auraient terni la réputation du PSG, notamment lors de sa mise à l’écart.
  • Mauvaise foi (60 millions) : le PSG affirme qu’un accord aurait été conclu en août 2023, obligeant Mbappé à renoncer à une partie significative de ses salaires dus pour assainir les finances du club.
  • Dissimulation de l’accord (180 millions) : la direction parisienne reproche à l’attaquant d’avoir, selon elle, caché cet accord volontairement.
  • Perte de chance relative au transfert (180 millions) : l’échec de la vente de Mbappé à Al-Hilal est évalué à près de la moitié du total demandé, le PSG ayant été privé d’une indemnité de transfert record.

Mbappé contre-attaque : 253 millions d’euros réclamés au PSG

Pas question pour Kylian Mbappé de se laisser dicter sa conduite sans répondre avec force. Dès l’ouverture du conflit, le joueur – désormais joueur du Real Madrid – a mandaté ses avocats pour une riposte impressionnante : il réclame au PSG 253 millions d’euros.

Là encore, les motifs sont aussi précis que symboliques :

  • Requalification de son ancien contrat en CDI
  • Rappels de salaires et de congés sur les derniers mois de la saison 2023-2024
  • Demande de reconnaissance d’un harcèlement moral présumé lors de sa mise à l’écart

Au cœur de ce bras de fer, un point de divergence capital : pour le clan de la star tricolore, il n’y a jamais eu d’accord pour renoncer à ses droits salariaux. Les affirmations du club seraient du pur « fantasme », et Mbappé campe sur sa volonté de protéger ses intérêts.

Des tensions anciennes, une audience électrique

L’histoire de ce clash judiciaire ne jaillit pas de nulle part. Tout a basculé à l’été 2023, quand Mbappé, en fin de contrat, décide de ne pas activer sa prolongation. Résultat : mise à l’écart du groupe professionnel, puis réintégration express après l’ouverture du championnat et d’âpres discussions à huis clos. Cette saison-là, l’attaquant, pourtant toujours performant, joue sous haute tension, conscient que son avenir se dessine loin de Paris. Il rejoindra finalement le Real Madrid à l’été 2024, après un dernier acte tendu.

La procédure prud’homale, déclenchée dans la foulée, voit s’opposer deux lectures du même scénario : celle d’un club lésé financièrement et moralement, celle d’un joueur convaincu de ses droits. Chacun campe sur ses positions.

Le verdict attendu le 16 décembre

Ce feuilleton à rebondissements connaîtra son épilogue, au moins judiciaire, le 16 décembre. Le conseil de Prud’hommes de Paris rendra alors une décision qui pourrait faire date, non seulement pour la jurisprudence, mais aussi pour la gestion future des litiges salariaux dans le football. Jamais un tel montant n’avait été réclamé lors d’une audience de ce type. Un symbole de la nouvelle époque du foot-business et de l’influence croissante des joueurs-stars face aux institutions.

Les conséquences pourraient être majeures : d’un côté, la capacité des clubs à protéger leurs intérêts lors des départs libres ; de l’autre, la protection des droits de joueurs à la valeur planétaire, comme celle de Mbappé. Les projecteurs sont déjà braqués sur cette audience XXL, qui s’invite jusque dans l’actualité permanente autour de Kylian Mbappé.

Enjeux pour le foot et le mercato : un dossier hors normes

Ce bras de fer ne bouleverse pas seulement l’équilibre du PSG ou le portefeuille de Mbappé : il pose les bases d’un nouveau rapport de forces entre clubs et joueurs vedettes. Les clubs sauront-ils encore sécuriser leurs actifs face à des stars capables de dicter le tempo de leur avenir ? Les joueurs, eux, peuvent-ils espérer une protection totale, même en fin de bail ?

Déjà auteur de 18 buts en 16 matchs avec Madrid en 2025/26, Mbappé continue d’affoler les compteurs. Mais l’affrontement judiciaire qui l’oppose à son ancien club nourrit aussi la chronique, tant sur le marché des transferts qu’au cœur des transactions colossales qui transforment définitivement le foot européen.

Le sport-roi entre dans une nouvelle ère, entre tribunaux et terrain : le PSG-Mbappé devant les Prud’hommes en est le symbole ultime.

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