FC Nantes : les deux dernières recrues des Canaris vues par des anciens coéquipiers

Avec Kwon Hyeok-kyu et Hong Hyun-seok, le FC Nantes s’est offert deux sud-coréens pour renforcer son effectif. Leurs anciens coéquipiers ont livré un regard sur ces arrivées.
En pleine reconstruction, le FC Nantes mène un mercato prudent, contraint par des moyens financiers limités. Dans cette logique, le club s’est tourné vers deux profils venus de Corée du Sud : Kwon Hyeok-kyu (24 ans), arrivé pour trois saisons en provenance du Celtic Glasgow après un prêt à Hibernian, et Hong Hyun-seok (26 ans), prêté avec option d’achat (3,5 M€) par Mayence. Peu connus du grand public et en manque de temps de jeu récemment, que peuvent-ils vraiment apporter aux Canaris ?
« Il faisait partie des milieux qui pouvaient prétendre à la Ligue 1 »
Dès son premier match amical sous les couleurs nantaises face à Rennes (défaite 2-3), Kwon Hyeok-kyu a attiré l’attention par son gabarit (1,92 m) et son aisance dans les duels. Son ancien coéquipier à Hibernian, Élie Youan, en garde un très bon souvenir : « C’est un régulateur », décrit-il pour L’Équipe. « Chez nous, avec Dylan Levitt, il faisait partie des deux milieux qui pouvaient prétendre à la Ligue 1. Il va au ballon, il n’a pas peur. C’est un 6, mais organisateur, qui casse les lignes, il fait des bonnes passes. Il n’est pas embêté avec le ballon. Il peut être sentinelle et 8, mais je le vois plus comme sentinelle. »
C’est d’ailleurs à ce poste qu’il a été utilisé par Luis Castro contre Rennes. Mais derrière le joueur appliqué se cache aussi une personnalité attachante et pleine d’humour. Malgré une barrière linguistique parfois gênante – « l’accent écossais est costaud », plaisante Youan –, Kwon a su marquer ses partenaires.
Des anecdotes amusantes sur Kwon Hyeok-kyu
« Quand il fait une erreur et que tu lui dis, s’il comprend, il fait un rond avec ses bras au-dessus de sa tête. Sinon, il fait la croix. » « Mais ici, tout le monde l’a kiffé et était triste de son départ. » Son bizutage est resté dans les mémoires : « On était au resto et il avait chanté du Oasis, tout le monde l’avait suivi. Il est introverti, mais il a un côté où il sait rigoler. »
Et Kwon sait aussi jouer avec les règles : « Avec les gilets pour les GPS, tu dois faire des distances sur le terrain et, ce qu’il aimait faire, quand tout le monde allait doucement, c’est accélérer, taper un sprint, alors que l’exercice était fini », se souvient Youan en riant. « Il le faisait exprès pour faire monter les chiffres, le sourire en coin. Il cache son jeu. »
Hong Hyun-seok, un joueur sérieux
Surnommé « Hongi » lors de son passage à Mayence, Hong Hyun-seok est un joueur sérieux, appliqué et athlétique. Son ancien coéquipier Anthony Caci décrit un profil très professionnel : « C’est une personne respectueuse des consignes, souvent le premier à la salle de musculation. Il va beaucoup courir, agresser l’adversaire. Il est à l’aise pour sortir de situations quand il y a peu d’espaces. » Même s’il n’a pas réussi à s’imposer comme titulaire, la faute à une arrivée tardive dans une équipe déjà bien en place, Hong n’a jamais déçu quand il est entré en jeu : « Il est arrivé un peu plus tard et l’équipe tournait bien. Mais quand il entrait en jeu, il apportait un plus. »
Dans le schéma en 4-3-3 de Castro, son positionnement reste à définir, mais Caci donne quelques pistes : « Je ne dirais pas que c’est un ailier. Nous, on jouait en 3-5-2, et il était plutôt utilisé en 8. Il peut encore s’améliorer à la finition, mais c’est vraiment quelqu’un qui ne triche pas pour faire les efforts. » Son intégration à Mayence a été facilitée par la présence d’un compatriote, Lee Jae-sung : « Il y a un autre Sud-Coréen dans notre effectif, ils étaient tout le temps ensemble. Ça l’a beaucoup aidé à s’intégrer. Le fait de retrouver un Sud-Coréen à Nantes va sans doute lui faire du bien. »
Enfin, une anecdote en dit long sur sa personnalité détendue : « Il est revenu pour la prépa estivale avec une nouvelle coupe, on n’a pas compris. On lui a dit : t’es allé à l’armée ou quoi ? Et il a répondu oui ! » Et même les difficultés de communication n’entament pas son calme : « Quand il est arrivé à Mayence, il cherchait un appartement et les propriétaires, qui voulaient lui parler, lui avaient répondu via une application de traduction. Sauf que ça n’avait pas fonctionné du tout, c’était incompréhensible. Mais ça l’avait fait rire et il avait fini par prendre cet appartement quand même. »