FC Nantes : Praud vide son sac sur son passage au FCN, Kita le reprend de volée ! 

FC Nantes : Praud vide son sac sur son passage au FCN, Kita le reprend de volée ! 
Bastien Aubert
8 octobre 2025

Il y a des épisodes qui, au FC Nantes, continuent de faire débat. Le passage de Pascal Praud comme dirigeant au FCN, entre confusion permanente et tempête médiatique, s’inscrit en lettres amères dans la mémoire du club. Récit d’un chapitre à la fois rocambolesque et fondateur pour la trajectoire de l’ex-journaliste.

Quand Pascal Praud quittait le journalisme pour Nantes

Hiver 2008. Le choc dans le paysage nantais : Pascal Praud, visage incontournable du journalisme sportif national, opère un virage à 180°. Il rejoint le FC Nantes de Waldemar Kita, alors président sous tension.

Entrée fracassante, mais le mystère plane : quel est précisément son rôle ? Officiellement, il devient directeur général délégué, en charge de la communication et du marketing. Mais lui-même l’admet dans L’Équipe : « J’aurais du mal à dire à quoi ressemblaient vraiment mes journées. »

Dès le départ, le flou s’installe. Et l’équipe dirigeante, déjà vécue comme coupée des supporters, accentue le malaise. Point commun avec d’autres tensions majeures dans la gestion Kita : l’ancrage local se délite dès les premiers pas.

Crise, tensions et maladresses : chronique d’un mandat impossible

Le contexte nantais, déjà explosif, vire à l’orage. Pendant le passage de Praud, six entraîneurs s’enchaînent ! L’atmosphère devient électrique, chaque semaine amenant son lot de crispations. Face aux médias locaux ou aux supporters, le style Praud détonne. Les phrases-chocs pleuvent. Il cible sans détour « Les Choristes, Amélie Poulain et Radio Nostalgie », s’attirant de nombreux reproches dans une ville pleinement attachée à ses racines culturelles.

Son rapport avec la presse est frontal : des journalistes rapporteront que Praud aurait contacté la hiérarchie de certains quotidiens pour réclamer leur mise à l’écart. Les anecdotes s’accumulent, comme cette petite phrase cinglante à propos de Valenciennes – « une équipe de pompes à vélo » – qui fait bondir Antoine Kombouaré.

Dans les couloirs de la Beaujoire, son passage reste aussi associé à un goût du luxe inhabituel et des provocations qui marquent durablement l’institution.

“Je n’étais pas bon” : l’aveu d’un échec

La tempête ne redescend jamais. Avec du recul, Pascal Praud reconnaît l’évidence. Sa lucidité est désarmante : « Je n’avais pas les codes, je ne faisais pas partie de ce monde, je n’étais pas bon. » Pour lui, cette parenthèse a été « assez humiliante ».

Sincère, Praud avoue être resté en marge, incapable de décoder les clans et la culture d’un club bousculé par la crise. Waldemar Kita ne fait pas mystère de sa déception : « En deux mois, j’avais fait le tour à Nantes », souffle le président, lui aussi ébranlé par cette expérience.

Pour Praud, l’histoire s’arrête vite, sans victoire ni rédemption. Mais aussi sans ressentiment affiché. Il retourne vers le journalisme, précisant que cette parenthèse lui a appris l’humilité et le sens du réel.

« Au fond de lui, il a toujours voulu être journaliste »

À Nantes, on ne cache pas son ressentiment. Le souvenir laissé par Praud au club fait encore trembler les travées de la Beaujoire. L’intéressé ne s’illusionne pas : « Tu ne vas trouver personne pour dire du bien de moi, ça c’est sûr. » Cette page tournée, Praud la revendique pourtant comme une étape qui a forgé son aplomb et sa verve, portées plus tard sur CNews et Europe 1.

De son côté, Waldemar Kita a réagi dans L’Équipe : « À l’époque, j’avais besoin de quelqu’un pour le marketing et la communication. Pascal est nantais, il aimait le foot et connaissait bien l’environnement. Il me paraissait avoir le bon profil. Au fond de lui, il a toujours voulu être journaliste. Alors on s’est séparés à l’amiable, et ensuite, il a fait son chemin avec beaucoup de succès. On ne s’est jamais fâchés et depuis, on a toujours gardé des liens. C’est un type de bon niveau intellectuellement, avec lequel on peut discuter. Ce n’était tout simplement pas un monde dans lequel il pouvait s’épanouir. Il s’ennuyait, et je le comprends. Le foot, c’est bien, c’est sympa, mais tu t’enfermes intellectuellement. Ton cerveau ne bosse plus, il faut faire d’autres choses. »

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