L'ASSE aura besoin de ses supporters pour quitter la zone rouge
L'ASSE aura besoin de ses supporters pour quitter la zone rougeCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Geoffroy-Guichard pour les sortir de là »

Cette semaine, Didier Bigard revient sur les déboires de l'ASSE, 19e de L1 après sa défaite à Metz (2-3) et avant un dernier match avant la Coupe du monde, samedi, qui s'annonce capital, face à Rodez. En insistant sur l'état d'esprit des troupes de Laurent Batlles et le rôle du public.

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Après la victoire de Rennes à Angers (2-1), le 23 octobre Bruno Génésio avait salué la ferveur des supporters bretons « on se serait presque cru au Roazhon Park, tant le stade était constellé de rouge et de noir, je n’ai pas souvenir d’avoir joué à l’extérieur avec autant de soutien ». Voilà qui ne devrait pas beaucoup impressionner Laurent Batlles et ses hommes. Ils se félicitent aussi très régulièrement du soutien des fans de l’ASSE en déplacement. Malgré la descente et quelques arrêtés préfectoraux.

Il y a bien longtemps qu’on salue leur importance et cette fidélité. Ce n’est pas un hasard si Geoffroy-Guichard a été élu dans le passé meilleur public de France par la Ligue, distinction dont les groupes d’ultras ont surtout apprécié les primes qui ont permis de soutenir des associations caritatives. Pour les honneurs, ils s’en seraient passés et force est de constater que depuis, ce sont plutôt des amendes et des suspensions à répétition qui jalonnent leurs rapports avec les instances.

Le pire peut côtoyer le meilleur, mais on ne s’étendra pas sur les débordements qui ont marqué la descente, « certaines images qui ne font aucunement plaisir à voir » pour reprendre les termes d’un communiqué des Magic fans. Mieux vaut se tourner vers l’avenir qui se prépare au présent, même si les fantômes présidentiels qui hantent les esprits verts sont toujours là. Il n’y aura pas réconciliation, même pas conciliation, et puisque pas démission non plus, il faut revenir à  ce maillot déchiré que tout un stade veut rapiécer tant bien que mal. Les joueurs en ont besoin, ici comme ailleurs quand le terrain devient miné. A Angers où le gardien Yahia Fofana, « appelle les supporters à venir car on a vraiment besoin d’eux », le fossé creusé avec la direction du club sonne comme un avertissement à ceux qui prônent une communication qui se veut officielle et se croit maîtrisée. Un représentant du kop angevin regrette l’absence d’actions « pour inciter les gens à venir au stade » et on songe à une banderole pour la venue de Rodez « 10€ la place pour un 7ème tour de Coupe de France : quand l'ASSE essaie de se remplir les poches plutôt que son stade ».

 

L’équipe a besoin d’être supportée, mais aussi parfois, d’être secouée 

 

Des problèmes avec la direction du club ont aussi causé une fracture à Nantes. A-t-elle été réduite ?  Antoine Kombouaré veut y croire « les supporters savent qu'on est dans la difficulté et nous poussent. Ce public sait faire ! ». À Lens aussi, souligne l’entraîneur d’Angers, Gérald Baticle dans l’Equipe « Ils jouent à douze à la maison. On les sent portés par la dynamique d’un club qui travaille bien depuis des années ». Sans remuer le couteau dans la plaie, la fin de cette réflexion n’est pas vraiment transposable à Saint-Étienne, ce qui n’empêche pas de rêver à une métamorphose à la Lorientaise où le directeur général Arnaud Tanguy « sent une dynamique, une effervescence en ville » avant de l’expliquer dans l’Equipe  « On est fiers de rendre fiers les Lorientais. On est fabricants d'émotions et elles sont plus fortes qu'avant, où le jeu était moins passionnant ».

Nous revoilà sur le terrain avec Vincent Le Goff qui se félicite de répondre à un public assez exigeant « On prend beaucoup de plaisir et on en donne. Le stade prend vie ». Au point de voir les tribunes reprendre les chants des kops ce que les ultras stéphanois réclament très souvent « Le stade avec nous », conscients que l’équipe en a besoin, comme elle aurait aussi besoin parfois d’être secouée. On pourrait remonter le temps pour retrouver de bons exemples, tel Alen Boksic évoquant toujours dans l’Equipe une victoire de l’OM sur le PSG en mai 1993  (3-1) « Une folie pure. On n'était pas douze, on était 40 000. Eux, ils étaient onze, ils n'avaient aucune chance ». A Geoffroy-Guichard, c’est une autre histoire qui doit s’écrire. Le club est en Ligue 2, mais face à 20 000 Verts les adversaires ne devraient n’y avoir aucune chance non plus.

Didier Bigard 

 

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Pour résumer

Cette semaine, Didier Bigard revient sur les déboires de l'ASSE, 19e de L1 après sa défaite à Metz (2-3) et avant un dernier match avant la Coupe du monde, samedi, qui s'annonce capital, face à Rodez. En insistant sur l'état d'esprit des troupes de Laurent Batlles et le rôle du public.

Laurent HESS
Rédacteur
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